A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

#photofictions #05 | décor en fragments de bibliothèque

La caméra plane au-dessus des rayons du grand magasin des souvenirs de lecture. Des romans et des bandes dessinées, uniquement. Et quelques bouts de papier et tickets de métro dépassant comme autant de marque-pages abandonnés. Et la poussière oubliée lors du dernier passage du chiffon. Pas vraiment un meuble, un objet de bricolage simple. Les livres sont posés sur des Continuer la lecture#photofictions #05 | décor en fragments de bibliothèque

#photofictions #04 | attentes

Brassaï Je regarde et j’attends. Sans bouger, j’épie, j’observe, je détaille. Je capte du regard une énergie qui coule dans mes veines, qui gonfle mes poumons, qui nourrit chaque muscle de mes mains qui deviennent des poings, de mes bras encore croisés qui deviennent des lances, de mes épaules puissantes qui se changent en armure, de mon regard prêt à Continuer la lecture#photofictions #04 | attentes

#photofictions #03 | lire dans le flou

sur le fond, des détails du quotidien | intérieur | au bas de la photographie, dans la partie gauche, une table basse jonchée d’objets, un cendrier dans lequel on devine des bouts de mégots jaunes, une photo représentant un homme bien habillé au sourire forcé, une cuillère dans un pot de yaourt vide renversé, un magazine ouvert, un stylo bille, un Continuer la lecture#photofictions #03 | lire dans le flou

#photofictions #02 | dilatations temporelles

Je le sais, je l’ai mesurée plusieurs fois. Trente pas. La distance entre les deux platanes qui se trouvent dans la cour de récréation est exactement de trente pas. Je le sais mais, surtout, je garde le son et l’image. Ma cour de récréation, mes pas. Mes souvenirs.J’avais l’âge qu’on a quand on va à l’école primaire. Entre six et Continuer la lecture#photofictions #02 | dilatations temporelles

#photofictions #01 | Bal du 14 juillet

Des lampions sur des fils disposés en étoiles sont tendus entre les arbres et disparaissent derrière les feuilles. Les bannières triangulaires qu’on imagine pleines de couleurs demeurent immobiles, témoignant d’une absence de vent. Les parasols encore ouverts malgré la nuit jouent avec leurs franges. Sur le côté, une grande porte vitrée est ouverte, offrant une large vue sur la terrasse Continuer la lecture#photofictions #01 | Bal du 14 juillet

#40jours #40 | Une dernière fête en famille

– Qui veut du café ? J’en refais ?Le salon qui m’a servi de bureau ces quarante derniers jours est plein de monde. Une joyeuse pagaille. Ça discute dans tous les coins, jusque dans la cuisine, sur la terrasse, dans le couloir. Faut dire que ça fait du monde, cette affaire. Des bouteilles, des verres, de quoi grignoter.–  C’est fou Continuer la lecture#40jours #40 | Une dernière fête en famille

#40jours #39 | trajet d’enfant

De l’école primaire jusqu’à chez mes parents. Une bonne demi-heure de marche à travers les rues de la ville, de celles qui lentement s’évaporent du centre vers une idée très citadine de la campagne. La banlieue. Parce que je ne garde en mémoire que les retours, à midi et le soir. Pas de cantine à mon école, pas quand j’y Continuer la lecture#40jours #39 | trajet d’enfant

#40jours #double | déviations sans incidence

Simple (résumé de la #26 ou mieux, lisez-là en cliquant ici)Près d’une gare au nord-est Paris, début d’été. Un enfant travaille avec son père bûcheron à rentrer du bois. Alors qu’il se repose et rêvasse en regardant le château voisin, il est surpris par une violente gifle de son père le rappelant à son labeur. En fin d’après-midi, l’enfant prend Continuer la lecture#40jours #double | déviations sans incidence

#40jours #38 | pelote

Une pelote de fils. Le monde comme une pelote. Le monde comme un amas de frontières qui s’enroulent les unes sur les autres. Des limites immatérielles que l’homme, dans sa grande ingéniosité, s’évertuent à rendre visibles. Une chaîne de montagnes, un océan, une forêt, une langue, une façon de porter un chapeau, les couleurs d’un drapeau ou d’un maillot de Continuer la lecture#40jours #38 | pelote

#40jours #37 | pèlerinages intimes

De ces lieux que l’on sait ouverts, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, quelle que soit la saison. En été, il y a toujours une bouteille d’eau fraîche posée sur la table en bois sous la vigne vierge qui arpente la tonnelle. En hiver, le poêle à bois ronronne devant un fauteuil où sont pliées quelques Continuer la lecture#40jours #37 | pèlerinages intimes