A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

#voyages #02 | Avec et sans Esther

Regarder la ville à travers le hublot de l’avion. La nuit vient de tomber, les lumières des lampadaires sur les grandes axes routiers dessinent un réseau de veines jaunes sur la peau de l’ailleurs. En bas, tout paraît si petit et fragile. J’ai envie de prendre ces voitures miniatures avec mes doigts et de les lancer les unes contre les Continuer la lecture#voyages #02 | Avec et sans Esther

#voyages #01 | les deux nuits de la veille

La nuit dernière, j’ai rêvé que je rêvais. Je dormais et, bien installé dans mon rêve, j’ai rêvé que je dormais et que je rêvais. Je fais ce genre de rêve de rêves avant un départ vers l’ailleurs. Un peu comme si je faisais le ménage à fond dans ma tête, je range, je passe le balai et la serpillère Continuer la lecture#voyages #01 | les deux nuits de la veille

#voyages #prologue | deux temps, une réalité

J’étais à New-York, Soho, Ellis Island, Harlem, venu suivre une danseuse de Merce Cunningham, jusque dans les petites salles derrière Broadway, le lac gelé de Central Park, le Rocky Horror Picture Show à Greenwich. Une gorgée d’eau dans le parc de Fort Tryon.J’étais à Rio-de-Janeiro, ou plutôt Rrriiodjidjaneiiiiro, j’étais à Niteroi (nikitchitchi, nikitchitchi, nikitchitchi), j’étais à Ipanema mais je n’ai Continuer la lecture#voyages #prologue | deux temps, une réalité

carnets individuels | Jean-Luc Chovelon

Photo Jean-Luc Chovelon Prolongation #08 ‹ une musique › le murmure lourd et creux de la mer | le froissement d’un papier qu’on déchire lentement | le frôlement d’une robe de soie dans la neige | l’effleurement d’un fouet qui claque dans du coton | le bruissement des feuilles mortes dans un souffle | le balayage de flocons gelés sur un océan Continuer la lecturecarnets individuels | Jean-Luc Chovelon

#carnets #prologue | les carnets d’avant le carnet

Je n’a jamais eu de carnet. Pas vraiment. Des carnets d’ébauches de projets, deux ou trois pages remplies tout au plus. Des débuts d’histoires commencées avec fièvre et passion auxquelles succède un très long silence de pages blanches. Pas exactement un silence, une pause plutôt. Une pause définitive. Et pourtant, des carnets, j’en ai plein le tiroir de mon bureau. Continuer la lecture#carnets #prologue | les carnets d’avant le carnet

#photofictions #09 | Le voyage de l’écrivain 

Il m’a dit de regarder la terre autrement. Il m’a dit de la regarder d’ailleurs. Alors j’ai pris la pièce où je vivais, mon bureau, ma chaise en bois, des stylos, des crayons, des feuilles blanches de papier et nous sommes partis. Moi et tout ce qui vivait autour de moi, ce que je gardais à portée de mains, quelques Continuer la lecture#photofictions #09 | Le voyage de l’écrivain 

#photofictions #08 | les mots manquants

protocole : prendre des photos mentales d’écritures urbaines et les développer en révélant non pas le négatif chromatique mais le négatif vocabulaire où apparaissent les lettres, et parfois les mots manquants sur l’image. Du produit de cette aberration lexicale, mélanger les lettres et recomposer les mots pour raconter l’histoire cachée, l’histoire manquante. Une histoire en négatif. collecte :La façade d’un Continuer la lecture#photofictions #08 | les mots manquants

#photofictions #07 | quatorze juillet

Entends-tu la fanfare militaire qui cadence le pas des soldats en défilé ? Sens-tu l’évaporation de la fierté nationale envahir l’atmosphère ? Vois-tu les regards dirigés vers la ligne de front ?  Quatorze juillet, culture de la fierté nationale. Une musique pour amidonner les tripes, une chorégraphie primaire sur un rythme binaire. Une-deux-une-deux. Garde-à-vous, les poils se redressent et se Continuer la lecture#photofictions #07 | quatorze juillet

#photofictions #06 | cinq sens

Une photo carrée prise à hauteur de nez où l’on distingue un camion poubelle avaler le contenu des bacs noirs que des hommes au teint gris et au torse fluo chargent et déchargent en libérant la puanteur de la surabondance et derrière un feu tout juste passé au vert libérant les voitures qui s’évadent dans des nuages de fumée grise Continuer la lecture#photofictions #06 | cinq sens