A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

#techniques #03 (2) | méditation

Mon corps est encore en proie à la vie qui l’inonde de ses ondes électrisantes et de son activité cannibale, encore dévoré de l’intérieur par les pensées phagocytantes, par les liens qui l’entravent, par ce cerveau qui l’éteint. Je suis assis sur une chaise, sans confort, sans souffrance, simplement. Mes mains sont posées sur mes cuisses, mes pieds reposent sur Continuer la lecture#techniques #03 (2) | méditation

#techniques #03 | les souvenirs imparfaits

Derrière les silences. Mon corps se couvre de taches floues, couleurs délavées, halos de lumière là-même où les traits de mon bras, de mon buste, de mes jambes perdent le fil de mon être. Une goutte d’eau, de pluie. Non, pas une larme. Une goutte d’eau dans laquelle se perd la continuité de mon moi. Des parties de mon corps Continuer la lecture#techniques #03 | les souvenirs imparfaits

#voyages #10 |  Tentative de fuite

Au GuatemalaLe carrefour de la Libertad. D’un côté la boutique de l’espérance, tienda la esperanza, vend tout l’espoir qu’il a en stock. Il y a notamment du Coca-Cola, c’est écrit en gros.  En face, une affiche annonce deux au prix d’un. Reste à imaginer quoi, des sandwichs, des sourires, des sujets d’espoir, peut-être, pour concurrencer le voisin en face. Entre Continuer la lecture#voyages #10 |  Tentative de fuite

#voyages #09 | Les histoires existent parce qu’on les écoute

Esther raconte une étrange histoire à mon sujet. Étrange, tant par le contenu que par le fait, assez inhabituel chez moi, que je ne m’en souviens pas (à part quelques exemples qui ne font nullement loi, pas encore). Étrange aussi parce que je me suis longtemps demandé si Esther ne l’avait inventée, sans que je sache pourquoi. La première fois Continuer la lecture#voyages #09 | Les histoires existent parce qu’on les écoute

#voyages #08 | Reconstitutions d’Esther

Portrait en sourire :– Chez les personnes qui ne font que sourire, on connaît au premier regard la santé de leurs dents parce qu’on les voit toutes.– Parfois, ce sourire est tellement proéminent qu’il aspire la totalité du visage, les yeux, le menton, le visage devient pointu avec le sourire à une extrémité.– Lorsqu’Esther est revenue d’Inde, elle portait dans Continuer la lecture#voyages #08 | Reconstitutions d’Esther

#voyages #07 | Tout petits voyages

 Mon père conduisait la Simca avec l’autorité d’un conducteur de train. Je l’observais depuis le siège arrière, je distinguais son oreille droite, la tangente de sa joue et le bout de la moustache qu’il effilait avec du savon. Je voyais aussi ses yeux dans l’encadrement rectangulaire du rétroviseur intérieur, une paire d’yeux coupés du reste de sa tête flottants en Continuer la lecture#voyages #07 | Tout petits voyages

#voyages #06 | Les vieux ne répondent pas toujours aux questions

– Je lis tant d’histoires, je vois tant de films que de ce profond sentiment, il ne me reste pas grand chose, s’étonne la jeune fille. On dirait que tous les mots passent à la moulinette et ne reste qu’une bouillie entre deux coupures publicitaires. Dis-moi vieillard, à quoi te sert d’avoir aimé ?– Il me sert à sentir le Continuer la lecture#voyages #06 | Les vieux ne répondent pas toujours aux questions

#voyages #05 | Hemingway par neuf

Cuba 1992. La Havane. Bien que visuels, mes souvenirs sont marqués par des rencontres. Plus de trente ans plus tard, je ne garde que peu de souvenirs des rues et des monuments. Sans doute, faudrait-il que je retrouve les photos que j’ai pu y faire mais je ne sais pas où elles se trouvent. Peut-être perdues. Je me souviens très Continuer la lecture#voyages #05 | Hemingway par neuf

#double voyage #04 | confine italiano, con e senza Esther

J’avais neuf ans et je ne connaissais pas encore Esther. J’étais assis à l’arrière de la Simca 1300 beige aux fauteuils rouge bordeaux et mes parents et moi-même nous allions en Italie. Cette autre planète. Comme tout voyage intersidéral, nous devions prendre des précautions pour changer d’univers. L’entrée du sas, c’était la frontière, cette limite invisible qui était pourtant imperméable Continuer la lecture#double voyage #04 | confine italiano, con e senza Esther

#voyages #03 | avec ou sans Esther, je ne pouvais repartir

Lorsque je suis sorti de l’aéroport de New-York, Esther m’attendait. Lorsque je suis sorti de l’aéroport, Esther n’était pas là. Réalité et uchronie. … et toujours Esther me retenait, je ne pouvais repartir. Le premier matin, je vois Greenwich et je me dis que New-York est notre ville. Que j’apprendrai l’anglais. Je saurai me fondre dans la ville, d’ailleurs j’ai Continuer la lecture#voyages #03 | avec ou sans Esther, je ne pouvais repartir