A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

#été2023 #00 | il est midi à Saché

Ne cherche pas dans ta bibliothèque, tu pourrais bien te laisser berner par l’artifice, le nom, le titre, des raisons savantes qui ne sont pas les tiennes, des images qui ne t’appartiennent pas. Cherche dans tes souvenirs. Quête imparfaite, évidemment, tu n’aimes pas quand tout est cadré. Lentement, dans la brousse sauvage qui envahit tes souvenirs littéraires, fraye-toi un chemin. Continuer la lecture#été2023 #00 | il est midi à Saché

#techniques #08 | exécutions

Note préalable : Le texte qui suit est chargé de mort, de tristesse, de pensées noires. Prenez une grande bouffée de soleil, saisissez votre parapluie et lisez avec détachement, ce n’est qu’une exploration. Ou ne lisez pas si vous vous sentez perméable. Pour preuve, au moment même où j’écris ces derniers mots, l’orage gronde et la pluie redouble derrière la Continuer la lecture#techniques #08 | exécutions

#techniques #07 (2) | bruits de pluie

pluie enfonce ses clous respiration saccadée du chien pendule égrène ciel déchire l’espace tonnerre gronde chuintement des voitures sur la chaussée mouillée silence immobile qui bourdonne chien murmure en dormant pendule enfonce ses clous ventre gronde pluie déchire l’espace chuintement mouillé d’un poids lourd qui passe ciel gronde pendule égrène ventre murmure bourdonnement immobile du silence chien gronde pluie murmure Continuer la lecture#techniques #07 (2) | bruits de pluie

#techniques #07 | enfant en voiture

voiture immobile paysage immobile pensées immobiles le temps est immobile à l’arrêt du premier feu rouge | le présent se confond avec l’activité confondante de banalité d’un samedi matin dans le quartier | images connues usées par le quotidien du trajet de l’école du centre-ville de la piscine de la maison du grand-père | récitation urbaine avant les routes inconnues Continuer la lecture#techniques #07 | enfant en voiture

#techniques #06 | librairie

Une fin de matinée, Je se rend à la librairie de la petite ville voisine. Comme c’est le cas la plupart du temps où il se rend dans cette librairie, Je a une idée très précise du livre qu’il veut acheter. Je, pourtant, aime flâner dans les rayons de livres, les bibliothèques et toutes sortes d’endroits. Mais le plus souvent, Continuer la lecture#techniques #06 | librairie

#techniques #05 | musique d’une nuit de printemps

Dans les bruits d’une nuit printanière, le piaillements d’un oiseau nocturne percent l’espace. J’entends au loin les basses saturées d’une fête finissante. Il est cinq heures du mat, les coups réguliers de marteau rythment les pas enivrés des derniers survivants. Dans la banlieue de la ville, le printemps se fête la nuit des fins de semaine avec les oreilles qui Continuer la lecture#techniques #05 | musique d’une nuit de printemps

#transversales #07 | voilà pourquoi Jean-Paul Rousseau n’a jamais pu devenir écrivain

Chapitre 1 : Où l’on verra comment le petit Jean-Paul Rousseau n’avait aucune disposition à devenir écrivainLorsqu’il était enfant, Jean-Paul Rousseau avait deux chats. Ou plutôt, vivait en compagnie de deux chats dans la maison de ses parents. Numéro 1 était gris. C’était un chat souffrant d’obésité qui passait l’essentiel de son temps sur un coussin dans le salon devant Continuer la lecture#transversales #07 | voilà pourquoi Jean-Paul Rousseau n’a jamais pu devenir écrivain

#techniques #01 | le sentiment de l’eau fraîche

Le sentiment de l’eau fraîche qu’on avale par petites gorgées inondant de son voile blanc jusqu’au plus profond de nos entrailles de ce feu de glace, le sentiment de retrouver une vieille connaissance dans cette eau neuve après en avoir tant perdu par évaporation de notre front accablé de chaleur et de nos muscles transis de douleurs pour s’être épuisés Continuer la lecture#techniques #01 | le sentiment de l’eau fraîche

#techniques #04 | fragments de corps en portraits

Ce que c’est qu’un dos étranger. La tête, penchée en avant, s’enfonce dans les épaules, laissant apparaître une peau foncée et cuivrée sous des cheveux intensément noirs. La femme se tient de dos, sur le devant de l’espace. Comme un totem. Devant elle, comme si elle était la spectatrice unique d’une scène de théâtre, un parterre de personnages. La juge Continuer la lecture#techniques #04 | fragments de corps en portraits

#techniques #02 | tombant

Tombant le tombant. Image fixe d’un paysage au ralenti, une paroi rocheuse disparaissant dans les profondeurs noires coiffée d’une lumière balançant ses rayons de par et d’autre, sur l’arête brutale et respire. Quelques anémones dansantes. Une branche de corail vermillon dressée fière comme un étendard. D’un trou sombre, tout juste visible, un oeil calé dans tout l’espace, un vieux poulpe Continuer la lecture#techniques #02 | tombant