A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

#LVME #05 (2) | le tableau qui brûle les yeux

V regarde le tableau fixement, tellement fixement qu’elle est prise de vertige mais elle ne cède pas, elle ne veut pas céder, des larmes s’échappent de ses yeux qui commencent à brûler et V continue de fixer le tableau parce qu’elle sait comment faire pour y rentrer dedans, elle sait qu’elle doit le regarder fixement jusqu’à ce que ses yeux Continuer la lecture#LVME #05 (2) | le tableau qui brûle les yeux

#LVME #05 (1) | vue aérienne

Le rectangle rouge brique ressemble à tous les autres rectangles rouge brique qui pixelisent les photos aériennes. Quatre côtés pour un toit, une ligne centrale pour le faîte, des taches sombres pour les cheminées d’aération. Du vert sur deux côtés, ceux où le jardin s’étend, du gris bitume sur les deux autres, l’accès au parking pour l’un, la rue pour Continuer la lecture#LVME #05 (1) | vue aérienne

#LVME #04 | détails perpendiculaires, vingt-deux fois

sol | un tapis persan aux motifs réguliers où prédominent le carmin et le brun recouvre un carrelage de couleur claire qui met en lumière le tapis dans son encadrement — un dessin de deux éléphants adossésmur | sur la paroi ocre une reproduction d’un fragment de la tapisserie de Bayeux met en scène la traversée de la Manche de Guillaume Continuer la lecture#LVME #04 | détails perpendiculaires, vingt-deux fois

#LVME #03 | instants de cuisines avec café

Au second étage côté droit, la vue depuis la porte-fenêtre de la cuisine embrasse les nouveaux quartiers et les arbres de la haie du jardin d’en bas ne sont pas encore assez haut pour accrocher les rayons du soleil. Ce douze mai mille-neuf-cent-soixante-sept, la pendule en bois posée sur le buffet indique midi et quart. À cette heure, la pièce Continuer la lecture#LVME #03 | instants de cuisines avec café

#LVME #02bis | présence

Un filet de vapeur vaguement blanchâtre qui s’échappe du soupirail d’une cave dans le jardin désert, file entre les montants en bois d’une chaise longue abandonnée, court sous la table ronde et s’enfuit au coin du bâtiment. Vue de l’espritle courant d’air aime jouer avec la poussière et avec l’imagination de celui qui le surprend. Il y avait ici même, avant que Continuer la lecture#LVME #02bis | présence

#LVME #02 | femme de ménage

Derrière la porte grande ouverte de l’immeuble maintenue dans sa position grâce au paillasson qui empêche le ressort de la refermer, une jeune femme avec son tablier bleu clair d’invisible passe la serpillière sur le sol du hall d’entrée. Sur le carrelage lisse figure un agglomérat de graviers plus ou moins clairs qui signe la modernité des années 60. Sa surface Continuer la lecture#LVME #02 | femme de ménage

#LVME #01 | en cet instant

Sur le calendrier almanach des PTT de l’année mille neuf cent soixante-six affiché dans la salle à manger de l’appartement gauche du second étage, sous une photo aux couleurs incertaines d’une plage de sable trop jaune et d’une mer trop verte, la date du samedi vingt-quatre septembre est entourée d’un trait de crayon rouge. Il est bientôt trois heures et Continuer la lecture#LVME #01 | en cet instant

#écopoétique #10 | caillou – étude descriptive et émotionnelle

couleur d’un ciel nuageux, blanc jauni avec quelques ombres grises sur les lignes vagues de sa surface – morceau de nuage calcairisé gardant emprisonné les gouttes d’eau apeurées (je suis sorti de ma maison, j’ai fait dix pas et j’ai ramassé cette pierre insignifiante que j’ai appelée « caillou ») éclat mat brut lourd, la lumière est entièrement absorbée par la matière Continuer la lecture#écopoétique #10 | caillou – étude descriptive et émotionnelle

#mardis #06 | trainitudes

(Je suis dans un train, la connexion saute régulièrement et j’écris avec mes deux pouces sur mon portable. Je viens de voir aussi que je n’arrive pas à envoyer de messages. Si je n’arrive pas à régler ce problème, mon texte restera dans mon téléphone…) Une robe avance dans la rue (je me rappelle, c’est en lisant un livre de Continuer la lecture#mardis #06 | trainitudes

#écopoétique #09 | tomber

Tomber comme dans un rêve. Tomber comme elle s’endort dans l’espace de l’abandon et s’imaginer être un morceau de tissu qui tournoie avec les jambes et les bras qui entrent dans une danse inconsidérée rattrapés par ce corps à la fois si dense et si léger. Tomber comme elle chute et sentir l’air venant d’en bas la caresser et la Continuer la lecture#écopoétique #09 | tomber