A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

#LVME #01 | en cet instant

Sur le calendrier almanach des PTT de l’année mille neuf cent soixante-six affiché dans la salle à manger de l’appartement gauche du second étage, sous une photo aux couleurs incertaines d’une plage de sable trop jaune et d’une mer trop verte, la date du samedi vingt-quatre septembre est entourée d’un trait de crayon rouge. Il est bientôt trois heures et Continuer la lecture#LVME #01 | en cet instant

#écopoétique #10 | caillou – étude descriptive et émotionnelle

couleur d’un ciel nuageux, blanc jauni avec quelques ombres grises sur les lignes vagues de sa surface – morceau de nuage calcairisé gardant emprisonné les gouttes d’eau apeurées (je suis sorti de ma maison, j’ai fait dix pas et j’ai ramassé cette pierre insignifiante que j’ai appelée « caillou ») éclat mat brut lourd, la lumière est entièrement absorbée par la matière Continuer la lecture#écopoétique #10 | caillou – étude descriptive et émotionnelle

#mardis #06 | trainitudes

(Je suis dans un train, la connexion saute régulièrement et j’écris avec mes deux pouces sur mon portable. Je viens de voir aussi que je n’arrive pas à envoyer de messages. Si je n’arrive pas à régler ce problème, mon texte restera dans mon téléphone…) Une robe avance dans la rue (je me rappelle, c’est en lisant un livre de Continuer la lecture#mardis #06 | trainitudes

#écopoétique #09 | tomber

Tomber comme dans un rêve. Tomber comme elle s’endort dans l’espace de l’abandon et s’imaginer être un morceau de tissu qui tournoie avec les jambes et les bras qui entrent dans une danse inconsidérée rattrapés par ce corps à la fois si dense et si léger. Tomber comme elle chute et sentir l’air venant d’en bas la caresser et la Continuer la lecture#écopoétique #09 | tomber

#écopoétique #08 | Huveaune

Je suis un nouveau-né. Je viens de naître en goutte d’eau et je vois mon premier rayon de soleil en jaillissant de la grotte de Castelette, là où l’Huveaune sort des entrailles du plateau de la Sainte-Baume. Je pourrais être une larme, mais je suis juste une goutte d’eau claire parmi d’autres gouttes d’eau claire et j’ai envie de chanter. Continuer la lecture#écopoétique #08 | Huveaune

#écopoétique #7 | ni rien

ni heure ni temps ni calendrier ni emploi du temps ni avant ni après ni jeune ni vieux ni hier ni demain ni même aujourd’hui ni temps ni temps  ni toi ni moi ni toi et moi ni nous ni eux ni les uns ni les voisins ni les étrangers ni les autres ni elles ni eux ni ceux ni Continuer la lecture#écopoétique #7 | ni rien

#écopoétique #06 | Saint-John-Pluie

Tombez, larmes du monde sur nos idées funestes quand l’air noir se propage jusqu’aux esprits guerriersTombez sur la grève plastiquée de notre plage triste minée par les souvenirs heureux d’un soleil blancTombez et lavez d’une onde de pureté douteuse par cette eau chargée des tourments chimiques qui nous affectentTombez et ne vous relevez pas, restez là, immobile, sentez la terre Continuer la lecture#écopoétique #06 | Saint-John-Pluie

#écopoétique #05 | les restes

Ça fait tant d’années que je n’étais pas revenu. Au moins trente ans, j’ai du mal à compter. Mon grand-père était vivant, Raymonde aussi. Quant à Marguerite, son nom est toujours inscrit sur la boite à lettres en bas du petit immeuble semi-bourgeois de la traverse de la solitude. À Marseille, le style semi-bourgeois se caractérise par des plafonds hauts Continuer la lecture#écopoétique #05 | les restes

#écopoétique #04 | la bombe ma voisine

Il n’y a pas de vent aujourd’hui. Il a plu toute la nuit, les éclairs ont enluminé mes réveils nocturnes et le tonnerre a fait vibrer la maison pendant que je ne dormais plus. On dirait que la nature se repose, qu’elle fait la sieste après s’être déchainée. Je me demande parfois ce que ma maison deviendrait si elle était Continuer la lecture#écopoétique #04 | la bombe ma voisine

#écopoétique #03 | ne plus

À commencer par un pas, puis deux, puis trois. Trois pas seulement depuis le palier de la porte et déjà la poussière de terre m’appelle de ce cri qui résonne sourd. Des aiguilles de pins tapissent le chemin, l’air s’échappe d’un été finissant, odeur de sève, de thym, d’automne. Sous l’herbe jaune, quelques pousses nouvelles verdurent timidement. Les pierres ont Continuer la lecture#écopoétique #03 | ne plus