A propos de Jérôme Cé

Surtout lecteur. Cherche sa voix en écriture avec les cycles du Tiers-Livre depuis pas mal de temps. Un peu trop peut-être. (ancien wordpress et premières participations aux ATL) https://boutstierslivre.wordpress.com/

#40 jours #01 | Le gros œil

L’œil luisant d’un hippopotame qui macère dans le glauque de sa cage, ménagerie d’un cirque rouge et jaune sur la place au milieu des immeubles voûtés, point sombre à la périphérie de ma ville, autour, en auréoles, les champs de bataille et de grandes cultures sillonnés de rivières, ponctués du marron des étangs et des grands bois, lacérés par le Continuer la lecture#40 jours #01 | Le gros œil

#40 jours #prologue | Lieux sombres de ma ville.

Sous ma ville, cette autre ville, une autre ville grouillante de l’humidité, de la nuit et des odeurs que nos corps y déversent, pour chacun de nous au-dessus, deux ou trois en dessous, on dit qu’un jour ils sortiront, avec leur reine, pour nous soumettre : la ville des Rats. Une grotte perdue au fond d’une cave, des traces d’entailles disent Continuer la lecture#40 jours #prologue | Lieux sombres de ma ville.

transversales #6 | jusqu’à quand ce rituel ?

« J’adore la littérature et je ne cesse de la détester comme un paysan sa terre. » Pierre Michon Toujours le même contexte d’écriture désormais stabilisé : la nuit, les volets clos, face écran, Arvo Pärt dans le casque – ce soir « Tabula Rasa ». Tenir ferme à cette séance quotidienne. Jusqu’à quand ce rituel ? Depuis dix jours donc, chaque soir, ferrailler pour voler 40 Continuer la lecturetransversales #6 | jusqu’à quand ce rituel ?

dialogue #5 | Vous dites je suis ta mort

on ne se connaît pas mais sache-le je suis ta mort qui vous envoie tu le sais bien ne fais pas l’idiot quand même c’est pas un peu tôt j’ai un emploi du temps assez serré j’exécute sale boulot à durée indéterminée et pas de vrais congés ça vous plaît et toi ton boulot tu l’aimes des fois pareil t’es Continuer la lecturedialogue #5 | Vous dites je suis ta mort

dialogue #4 | Vous parler

Vous finirez bien par partir, il le faudra. Tôt ou tard, le jour se lèvera et vous partirez. Regardez cette pâleur qui monte déjà dans l’ombre. D’ici là, je vous conseille de rester à bonne distance. J’entends votre souffle. Si jamais je sens le moindre déplacement d’air, la moindre oscillation dans ma direction, sachez que je n’hésiterai pas : une fulgurance Continuer la lecturedialogue #4 | Vous parler

dialogue #3 | C’est déjà la nuit.

Quand il me dit ça, nous sommes dans un bar. Nous sommes à la terrasse d’un bar, attablés serrés devant nos bocks. Il a insisté. Non pas qu’il fasse beau, non. C’est déjà la nuit. Cette longue nuit de l’hiver qui se lève à l’embauche pour tomber à peine le boulot terminé (ça ira ?). Nous nous installons là, justement pour Continuer la lecturedialogue #3 | C’est déjà la nuit.

dialogue #2 | Rave. (Tango parano, variation)

C’est encore un peu ce rêve. Une variation de ce rêve. Le lieu ici est un hangar, peut-être même une usine désaffectée. Les murs sont lointains, perdus dans le noir. De longs et fins poteaux d’acier remplacent les piliers. Toujours du béton lissé au sol et cette musique. Cette lourde musique techno, synchronisée avec des flashs qui zèbrent en rythme Continuer la lecturedialogue #2 | Rave. (Tango parano, variation)

dialogue #1 | Tango parano

Dans un rêve, un parking souterrain. Un parking baigné d’une lumière orangée, sans doute des néons et la peinture des murs (jamais trop certain dans mes rêves). Au sol, sur le béton lissé, entre les piliers, des bandes blanches matérialisent les emplacements. Aucune autre signalétique. Aucune auto visible. Aucune de ces petites veilleuses à capteurs qui, par leur couleur rouge Continuer la lecturedialogue #1 | Tango parano

vers un écrire-film #8 | The End

Si filmeur, réaliser un documentaire avec Elle. Garder une trace, fabriquer un souvenir, lutter contre l’usure de la mémoire. L’immortaliser ? Déjà beaucoup de photos d’Elle accumulées. Elle, déjà filmée à certains moments de l’enfance ou de la vie de famille. Mais besoin du temps vivant, de ses moments de rien à Elle, Elle dans sa vie, dans des blocs de Continuer la lecturevers un écrire-film #8 | The End

vers un écrire-film #7 | Berceuse

Ronronnement du moteur en fond. Pulsations qui débordent du casque de la voisine de devant. Claquement régulier des amortisseurs sur les joints de dilatation, entre chaque plaque de goudron. Voix du malpoli qui déblatère sa vie au téléphone depuis l’arrière. Dissonances soudaines : froissement d’un emballage plastique, chute d’un objet depuis une tablette, juron qui va avec, roulement d’une cannette dans Continuer la lecturevers un écrire-film #7 | Berceuse