A propos de Jérôme Cé

Surtout lecteur. Cherche sa voix en écriture avec les cycles du Tiers-Livre depuis pas mal de temps. Un peu trop peut-être. (ancien wordpress et premières participations aux ATL) https://boutstierslivre.wordpress.com/

#40 jours #11 | Perdu

Perdu dans un rêve. Perdu dans un rêve d’une ville. Ce sentiment d’urgence au dedans. Perdu aux pieds d’une gigantesque barre d’immeuble. Architecture masse des périphéries urbaines des années 70. Vieillit mal. Façade de couleur beige/orange domine, écrase, sans fin. Monstrueuse. Impossible d’en voir ni le bout, ni le haut. Sur les premiers niveaux, protégés par des grilles, immenses parkings Continuer la lecture#40 jours #11 | Perdu

#40 jours #10 | Vacances du souvenir

Illustration : une clairière en hiver, fait d’arbres et de sorte de tavaillons multicolores, Hannibal, le mammouth de Marina Le Gall.https://ventdesforets.com/oeuvre/marina-le-gall/ Peu de souvenirs du vieux chalet alpin perdu dans une clairière et dans l’hiver. Loué par la famille pour le ski de fond et pour se retrouver. Reste cette image, arrivé fourbu ou dans les bras d’un adulte, devant Continuer la lecture#40 jours #10 | Vacances du souvenir

#40 jours #09 | Ce matin, à la Poste,

Un peu avant l’ouverture, le premier sur les marches. Le temps de les voir arriver dans la fraîcheur du matin. Trois hommes, la cinquantaine, costauds, rasés de près, frais et dispos. Ils se saluent et échangent en langue étrangère. Turcs ? Kurdes ? Jeans ou pantalons légers, t-shirts ou polos sombres, baskets propres. Un peu en retrait, une dame plus âgée nous Continuer la lecture#40 jours #09 | Ce matin, à la Poste,

#40 jours #08 | Tourner le dos à ma ville.

Déboucher sur l’esplanade en béton brut lissé. S’avancer jusqu’à la rambarde. La vue s’ouvre sur la ville, la ville un peu en contrebas, toi en surplomb. Toujours, ce qui attire d’abord, c’est le bleu du ciel, presque blanc. Des cirrus qui traînent. Sur ce ciel se détachent ces grands immeubles barres de la périphérie. Seuls signes de la ville, entourés Continuer la lecture#40 jours #08 | Tourner le dos à ma ville.

#40 jours #07 | Grandes bouches sombres

Dans ce rêve, tu marches, tu marches entre des empilements de crânes. Ils te regardent depuis leur mort. Ils sont tous bien rangés ces crânes des morts. Ils baignent dans la fraîcheur les crânes. Tu croises des chapelles naïves dessinées sur les murs. Parfois, dans les os des crânes, des trous. Qui les a faits ? Tu redoutes leur haleine de Continuer la lecture#40 jours #07 | Grandes bouches sombres

#40 jours #06 | Les villes mortes

Feuilles IGN au 1/25 000ème pour l’analyse spatiale des aménagements, pour l’histoire des habitants par la toponymie. Les mêmes, dans leur version géologique multicolore pour les coupes géomorphologiques, quand l’étude du dessous prétendait tout expliquer de notre vie au-dessus. Ces couches de sédiments comme gros morceaux de pâte à jamais figés. Cette journée de printemps à crapahuter et à analyser Continuer la lecture#40 jours #06 | Les villes mortes

#40 jours #05 | Le souvenir revient

Le souvenir est dans la chambre du fond. Odeur de naphtaline. Du balatum beige. Tapisserie claire à motifs anciens et incertains. Au centre de la pièce un pilier de bois sombre soutient une poutre perpendiculaire qui traverse/renforce le plafond, assez bas. Un petit lustre art déco diffuse une faible lumière orangée. En dessous, une table ronde recouverte jusqu’au sol par Continuer la lecture#40 jours #05 | Le souvenir revient

#40 jours #04 | Sans issue

Petites tomettes ocres hexagonales, fissures, branlantes, traces sombres de la flamme au bord de la terre cuite, craquements, marches patinées, tomettes encore, béton noir d’usure, gadoue, empreintes du bétail, flaques de boue et de grisaille, glissade/dérapage, tapis de feuilles mortes, humus d’hiver, berges sable/graviers, eau noire, eau froide, vase, reflet, vide.

#40 jours #03 | Trois fois John Wayne

John Wayne Street, Las Vegas, Nevada. Une courte et large impasse écrasée par la chaleur bleue, presque blanche, du printemps 2018. Le goudron se fissure, les voitures sont puissantes, les maisons modernes couleurs sables, sont cossues. Derrière leurs murs, de petits arbres dépassent. Au fond, on distingue un îlot de verdure et une voiture garée sous un panneau « No Parking Continuer la lecture#40 jours #03 | Trois fois John Wayne

#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

Depuis le sommet de ses montagnes, le gros œil balaye l’horizon. La nuit monte par l’est, le jour sombre à l’ouest. D’énormes cachalots nagent vers l’estuaire. Sur la lande loin des villages, des petits groupes serpentent à la lueur de leurs torches. Au bord d’un étang, une femme est assise, elle tourne le dos à ce qui sort des grands Continuer la lecture#40 jours #02 | La nuit monte par l’est