A propos de Jérôme Cé

Surtout lecteur. Cherche sa voix en écriture avec les cycles du Tiers-Livre depuis pas mal de temps. Un peu trop peut-être. (ancien wordpress et premières participations aux ATL) https://boutstierslivre.wordpress.com/

#L12/ Écrire, une boucherie ?

Ton cœur je vais le bouffer, tes yeux les gober avant que les chiens t’arrachent la peau du ventre et que les gabians te récurent la carcasse. Un peu saignante ta phrase. Tu cherches cette force de percussion des mots brefs et familiers. Pareil pour ces infinitifs que tu souhaites tranchants : bouffer, gober, arracher, récurer. La dureté des « r » aussi ? Continuer la lecture#L12/ Écrire, une boucherie ?

#L11 / Non pas

Non pas prendre le temps de monter au belvédère avec le funiculaire, sentir le frais s’engouffrer à travers les portes ouvertes par le guichetier puis sur la place, s’appuyer à la rambarde. Respirer le vif de l’océan. Plonger le regard dans la baie, le laisser glisser sur le bleu vert puis s’accrocher les yeux aux grues des docks et à Continuer la lecture#L11 / Non pas

#L10/ Le ressassement du guichetier.

Ma vengeance et moi on l’attend dans le funiculaire, on sera là quand il va vouloir remonter vers sa demeure de bourreau. Cette place de guichetier, on l’a obtenue en récompense d’une carrière à ployer l’échine, à jamais broncher, à jamais revendiquer rien, à accepter les heures mal payées, les horaires modifiés sans prévenir, toujours tout encaissé, surtout la faiblesse Continuer la lecture#L10/ Le ressassement du guichetier.

#Hors série 2 | récits de l’objet / Le matelas

Pour le repos quotidien du corps vivant. Ring pour l’amour, la douleur et l’agonie. Pour les rêves, les cauchemars et les angoisses aussi. Mais pour le repos éternel du corps mort, plus besoin de son moelleux et de sa souplesse. Ce lapsus de l’écrire avec le « t » du matelot. Soi dormeur chahuté par la nuit. Le vieux Littré pour vérifier Continuer la lecture#Hors série 2 | récits de l’objet / Le matelas

Lire avec vous / sentimenthèque d’un été Tiers-Livre.

Je t’aime comme de l’eau Je t’aime comme de Kafka à Kafka Je t’aime comme l’écriture comme un couteau Ôter les masques Y penser toujours — « Je t’aime comme mouillette d’œuf coque et d’enfance, ou l’omelette de petite adulte dans son studio. » page 33 Merci Milène Tournier pour Je t’aime comme et Sébastien Bailly pour la proposition d’écriture et le tirage Continuer la lectureLire avec vous / sentimenthèque d’un été Tiers-Livre.

#L9/ documenter c’est écrire

Le terme « bicoques » désigne des habitations typiques d’ici. Accrochées aux pentes abruptes au-dessus de l’anse où s’est développé le port, elles ont été construites de façon anarchiques par toutes les petites mains arrivées avec l’exode rural depuis les Hauts Plateaux. Paysans pauvres, souvent jeunes, partis pour embaucher sur les docks, sur les cargos, sur les chalutiers, dans les petits commerces Continuer la lecture#L9/ documenter c’est écrire

#L8/ Voix de la prose

Surtout ne pas traîner maintenant si près du but et puis cet air mauvais, vicié qui suit et pousse depuis le port, faut monter, monter et revenir, revenir enfin dans cette maison, ce qu’il en reste, ce qu’ils en ont fait, à l’époque on l’appelait la Demeure, toujours aussi sale cette ville et toute cette crasse humaine qui traîne et Continuer la lecture#L8/ Voix de la prose

#L7/ Le Shining d’Eric Pessan

Strate des textes rassemblés : quatrième de couv ? Une vieille ville portuaire en déclin, accrochée au-dessus du Pacifique. Un petit homme aux allures de gratte papier débarque. Il revient après une très longue et très lointaine retraite intérieure. Il revient pour la retrouver Elle, une dernière fois. Il revient comme un fugitif, en espérant ne pas être reconnu. Mais personne, Continuer la lecture#L7/ Le Shining d’Eric Pessan

#L6/ Semaine Kafka

Il ressasse. Il ne peut pas ne pas penser à elle. La fatigue mentale que ça représente, il l’ignore ou plutôt, en colère contre lui, il l’accepte. Il a d’abord voulu comprendre, trouver le moment faille. Cet instant où sa faillite à lui a commencé. Sa déroute. À rebours de tout ça, la quête du début de la fin. Il Continuer la lecture#L6/ Semaine Kafka

#L5/ décalcomanies, expansion

Le remugle de la sale époque. Il traîne dans les têtes, dans les bicoques, dans l’ombre des murs de la vieille maison, dans la cave du bar des sirènes. Le peuple des rats s’en repaît quand il grignote les vieux magazines qui pourrissent. Chaque semaine on les avait pour rien mais, bien vu de s’abonner. Beaucoup de photographies ; couleurs en Continuer la lecture#L5/ décalcomanies, expansion