A propos de Juliette Derimay

Juliette Derimay, lit avidement et écrit timidement, tout au bout d’un petit chemin dans la montagne en Savoie. Travaille dans un labo photo de tirages d’art. Construit doucement des liens entre les images des autres et ses propres textes. Entre autres. À retrouver sur son site les enlivreurs.

#40jours #16 | Contrastes mes amours

Écrire la forêt sombre dans un café bondé, premier jour de soleil au bout du mois de mars, à la fin d’une semaine, un week-end, des gens à toutes les tables, comme moi, prêts à rester emmitouflés dans leurs manteaux pour pouvoir être dehors, devancer la saison à venir, sortir de l’hiver, de leur chez eux. Eux, les tables carrées Continuer la lecture#40jours #16 | Contrastes mes amours

#40jours #14 | douane et custom

Pour monter dans le ferry, les questions n’ont que très peu porté sur les papiers. Ouvrir l’arrière, regarder partout, soulever les caisses, ouvrir les tiroirs, éclairer sous les sièges. Fouiller. Sans un mot. De l’autre côté de la Manche, je ne savais pas à quoi m’attendre alors tout était prêt. L’ancienne poche à eau avec son tuyau coupé et soudé Continuer la lecture#40jours #14 | douane et custom

#40jours #14bis | La ceinture de colère

«  je ne suis pas tranquille, allongé sur le matelas à l’arrière de la camionnette que j’ai aménagée pour pouvoir voyager, me déplacer en escargot, avec ma maison. Hier soir, fatigué. Je sais que je dois faire des courses et je me suis arrêté trop près de la ville, mais trop loin de son centre, dans sa ceinture de colère, Continuer la lecture#40jours #14bis | La ceinture de colère

#40jours #13 | Une année dans la peau du vert

Celui du printemps tient plus du jaune que du bleu, il est lumineux jusqu’à éclairer lui-même le sous-bois qu’il recouvre. Il arrive doucement quand la chaleur revient, il est parti de rien, du blanc sale et grisâtre de la fin de l’hiver qui se retire doucement pour rejoindre le sombre presque noir des branches toutes nues, des pierres brillantes d’humide. Continuer la lecture#40jours #13 | Une année dans la peau du vert

#40jours #12 | La goutte

Cela faisait longtemps qu’on n’en avait plus vue. Une goutte. Pas une trace de rosée une vraie belle goutte de pluie, rebondie, grassouillette, une goutte en pleine santé avec les joues bien pleines. Une jolie goutte d’eau douce. Pas de cette sueur salée qui nous trempe et nous colle les jours de grosse chaleur. De l’eau, de celle qu’on boit, Continuer la lecture#40jours #12 | La goutte

#40jours #11 | Perdu en mer

Tant que la côte n’est pas là, être perdu en bateau est une question abstraite, une question de savoir, de confiance, d’expérience. La vue ne joue aucun rôle. Les algues et les déchets flottent toujours de même, qu’on soit ici ou là. Les vagues ressemblent aux vagues, les nuages ne donnent aucune indication, sauf parfois à dire, comme la présence Continuer la lecture#40jours #11 | Perdu en mer

#40jours #10 | Le bachal

Ma mémoire me joue des flous, elle découpe des morceaux dans mes souvenirs et ne m’en laisse que certains. Supplice du puzzle incomplet, des pièces manquantes disparues comme disparait l’eau des fontaines. Comme disparait l’eau du bachal. Il a été déplacé pour faire place à un chemin plus large. De l’ancien je ne me rappelle que de peu. Un bac Continuer la lecture#40jours #10 | Le bachal

#40 jours #09 | En attendant le ferry

Ceux qui prennent le ferry avec leur voiture restent dans leur voiture. Pour ceux qui sont à pied, il y a une salle d’attente. C’est vitré, spacieux, propre, deux rangées de sièges dos à dos, musique consensuelle, volume presque bas. Des ronronnements au bout de la rangée. Un homme parle à son chat qui s’impatiente dans sa caisse en plastique. Continuer la lecture#40 jours #09 | En attendant le ferry

#40jours #07 | Les vacances à la mer

Tu as tout retrouvé. Palmes, masque et tuba, même les bottes en caoutchouc, les bleues pour l’eau de mer, pas les marrons pour les boues campagnardes. Tout était à la cave, cette cave qui te faisait si peur quand tu étais petit parce que tu la connaissais mal parce que tu connaissais mal son obscurité, son odeur de poussière humide Continuer la lecture#40jours #07 | Les vacances à la mer