A propos de Juliette Derimay

Juliette Derimay, lit avidement et écrit timidement, tout au bout d’un petit chemin dans la montagne en Savoie. Travaille dans un labo photo de tirages d’art. Construit doucement des liens entre les images des autres et ses propres textes. Entre autres. À retrouver sur son site les enlivreurs.

#40jours #26 | Sur le siège vide à côté de lui

Tu n’as pas tout de suite entendu le camion arriver.  C’était un petit camion, étroit et court pour se faufiler dans les ruelles et les sentiers. À l’arrière, les côtés de la benne étaient rehaussés de grillage pour en augmenter la contenance. Il l’avait garé à l’entrée du chemin et vidait les poubelles du parking, une à une, avant de remettre Continuer la lecture#40jours #26 | Sur le siège vide à côté de lui

#40jours #27 | Tu lui en veux à la mer ?

T’es qui maintenant toi ? Pourquoi tu as tant changé depuis que tu as perdu ta main ? Ça doit faire drôlement mal ? Et ça te fait encore mal ? Tu vis comment maintenant ? Tu n’as plus de métier ? Ils te prendront encore à la pêche sans ta main ? Tu les revois encore, tes copains d’avant ? Tu as déménagé ? Tu étais toujours prêt Continuer la lecture#40jours #27 | Tu lui en veux à la mer ?

#40jours #25 | Les dunes de la Slack

Tu t’es arrêté pour la vue sur la mer, pour les dunes, pour aller te balader seul, loin des baraques à frites et des marchands de glaces pour ceux qui vont à la plage avec parasols et glacières. Tu as garé ta camionnette sur le parking des Allemands. Un grand panneau explique que c’est un espace naturel fragile et que Continuer la lecture#40jours #25 | Les dunes de la Slack

#40jours #24 | E15

Texte en rapport au chantier en cours (une ancienne version toujours dans la catégorie « chantiers » du site tiers-livre). Dans ce chantier, le personnage principal, Blaise, suit généralement le trajet de la route E15 La route européenne 15 (E15) est une route reliant Inverness à Algésiras. Elle est d’une longueur de 3 610 km dont 1 040 km au Royaume-Uni, 1 250 km en France et 1 320 km en Espagne. Le tracé entre Douvres et Calais se Continuer la lecture#40jours #24 | E15

#40jours #23 | Terre, termite, terminus

Il était tard, sortie de route, désolée… Un tout droit Ça commence par en haut entre deux tôles disjointes. Sur les vieux toits anciens, des espaces entre les tôles, on en trouvera toujours. Pas besoin d’un boulevard, un interstice suffit. Ensuite il y a les poutres, anciennes, voire antiques, artistiquement tournées, croquantes, craquantes. Je ne comprendrai jamais les bipèdes qui Continuer la lecture#40jours #23 | Terre, termite, terminus

#40jours #21 | Pour faire le portrait d’un chemin

Le chemin est là, toi tu le sais qu’il est là. Un peu de plat dans la pente, pas le même angle, un creux, un tremplin pour tout ce qui dévale. Une cassure. Du piétinement, du passage de vivant, la trace du passage du passé dans le présent. Du confort de marche pour deux ou quatre pattes. Alors quand tu Continuer la lecture#40jours #21 | Pour faire le portrait d’un chemin

#40jours #19 | Attention attente

Les deux derniers randonneurs sont derrière la butte depuis un moment déjà, plus grand monde ne devrait passer par là. Tu as installé ton trépied au bord du chemin, réfléchi au cadrage, les sapins, les montagnes dans le fond, les douces courbes du terrain qui ondulent sous les rhododendrons. Sans oublier les nuages, même s’ils auraient pu être plus nombreux Continuer la lecture#40jours #19 | Attention attente

#40jours #18 | Au noyer à gauche

En haut de la montée, le début de virage qui débouche sur le carrefour. On peut quand même continuer à tourner, terminer normalement ce confortable lacet pour monter vers le col. À l’intérieur de la courbe, la grande croix de bois couchée par la neige l’année où il en est tant tombé a été remplacée par une autre croix, toujours Continuer la lecture#40jours #18 | Au noyer à gauche

#40jours #17 | Les mains sales

En travers des épaules le carquois des piquets et serré dans la main, le dévidoir à fil. Ça monte, entre les arbres, dans les ronces. Elle leur fait un grand parc avec de l’ombre, demain il va faire chaud. Le piquet qui se tord sans s’enfoncer, coup de talon, recommencer, une, deux, trois, quatre fois à cause des cailloux, tendre Continuer la lecture#40jours #17 | Les mains sales