A propos de Juliette Derimay

Juliette Derimay, lit avidement et écrit timidement, tout au bout d’un petit chemin dans la montagne en Savoie. Travaille dans un labo photo de tirages d’art. Construit doucement des liens entre les images des autres et ses propres textes. Entre autres. À retrouver sur son site les enlivreurs.

#Boost #09 | Contraste

Profiter de sa faim, de son avidité, peut-être de sa faiblesse pour s’approcher doucement. Se pencher, se baisser, se caler sur le sol, déplier bras et mains et plier les genoux qui craquent évidemment et maudire les craquements qui pourraient l’alerter, la faire fuir, l’effacer. Mais s’approcher quand même pour voir mieux, malgré le risque, grand, de détruire toute la Continuer la lecture#Boost #09 | Contraste

#Boost #08 | Temps pour temps

Un moment fait de mon temps Un moment fait juste par le temps qu’il fait  Un moment fait de bourgeons, de boutons, et de fleurs, de fruits et de feuilles mortes Un moment dans un souffle, un souffle retenu, un souffle coupé Codicille-1 : Première série de moments, en regardant dehors Moment trop dur qu’on oublie pour survivre dont il ne Continuer la lecture#Boost #08 | Temps pour temps

#Boost #07 | Ta peur elle est en toi

– Ta peur elle est en toi, pas en dehors de toi, la faire sortir de toi, la souffler, l’expirer, l’extirper. Ensuite, reprendre de l’air, ça va se faire tout seul, pas d’inquiétude là-dessus, mais expirer à fond, complètement à fond, jusqu’à plier le ventre, pour être plus efficace et vider tes poumons jusqu’au vide complet, le même que dans Continuer la lecture#Boost #07 | Ta peur elle est en toi

#Boost #06 | Rouge

Rouges, pas roses, souvent rosses, mais ça c’est autre chose, c’est une faute de frappe, ils étaient plus que rosses et ils doivent encore l’être, tu ne veux pas savoir. Rester sur leurs visages, leurs visages, rougis par le vent, par la pluie, par le froid, par l’alcool, des visages comme des mains, épaisses et denses, rouges au bout des Continuer la lecture#Boost #06 | Rouge

#Boost #05 | Ton cri, il est liquide

Ton cri est dans ton ventre tu ne sais pas bien où. Il ne te fait pas mal c’est juste une présence, tu sais qu’il est par là en dessous des poumons, plus dans les bas morceaux, dans les abats, les tripes dans le foie, les rognons, au milieu de la panse. Dans tes entrailles. Ton cri n’est pas un Continuer la lecture#Boost #05 | Ton cri, il est liquide

#Boost #04 | Tenir tête à l’oubli

Tenir tête à l’oubli — ne pas oublier Jane — toujours penser à elle — la tenir contre toi sans laisser un fantôme devenir le centre de tout — Ne pas tout mesurer à l’aune de ton gouffre — ne pas s’accrocher trop à ces vivants qui vivent juste parce qu’on sait qu’un jour ils ne seront plus vivants — Continuer la lecture#Boost #04 | Tenir tête à l’oubli

#Boost #03 | Peur de l’oubli

Mow à peur de l’oubli, peur de ne plus se souvenir, peur de perdre la tête. Elle a peur d’oublier. Elle a classé ses peurs, en a fait une longue liste, les a rangées dans l’ordre. L’ordre a beaucoup changé, elle en a rajouté, n’en a jamais enlevé et dans l’ordre aujourd’hui et depuis un moment, l’oubli vient en premier. Continuer la lecture#Boost #03 | Peur de l’oubli

#Boost #02 | La poignée en porcelaine ronde

La porte est en bois. Elle est construite de grosses planches de noyer épaisses et sombres. Les planches verticales font toute la hauteur de la porte et la poignée est en métal de couleur sombre également sûrement à cause de l’oxydation et de l’âge. La poignée est un losange plat avec les pointes vers le haut et le bas à Continuer la lecture#Boost #02 | La poignée en porcelaine ronde

#LVME #14 | D.U.P.

Ils n’y ont jamais cru. Ils en parlaient souvent, toujours en rigolant, et Mow plus que les autres, alors que c’est elle qui avait signé les actes, les papiers du notaire et avait accepté toutes les servitudes et cette partie de l’île qui ne lui appartenait pas vraiment, dont elle était un peu gardienne, toute la partie des monuments historiques. Continuer la lecture#LVME #14 | D.U.P.

#LVME #13 | La concordance des temps

Elle serait elle-même dans son livre, elle qui n’avait jamais été, pas même sous la forme d’ombre, sur aucune de ses photos. Elle ne se verrait pas en personnage centrale, en celle qui dit je, elle y serait un peu comme le catalyseur des réactions chimiques ou bien comme le prétexte à raconter tout ça. Non, évidemment, c’est bien plus Continuer la lecture#LVME #13 | La concordance des temps