A propos de Jacques de Turenne

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#L11. Nouvelle vie

…. le jour que je m’ai réveillé trouble non pas que je m’en suis aperçu immédiatement mais que c’était d’abord comme flotter doucement à bord d’une indécision (avec l’étrange d’être saisi sans savoir nommer de quoi – on dirait c’est comme les enfants aux lèvres bleues qui ne ressentent pas avant rentre vite !- dépêche-toi, mets ton manteau, il pleut, il Continuer la lecture#L11. Nouvelle vie

#Hors Série 2. Le miroir (de la salle de bain.)

Celui-là est grand, cerné d’un large cadre en bois foncé et patiné ; contient sans peine un demi-adulte et son environnement proche, depuis le plafond en passant par le sommet du crâne puis jusqu’à la taille, il ne conviendrait donc pas à une salle de bain de proportion trop modeste, s’y sentirait à l’étroit, détonnerait d’importance déplacée ou vérolerait le mur Continuer la lecture#Hors Série 2. Le miroir (de la salle de bain.)

#.L9. Extraits…

Bureau : Bureau est un mot polysémique. Un objet. Une sorte de table. Munie éventuellement de tiroirs, d’orifices pour cables divers, de séparations éventuelles dans les call-center. Occupée fréquemment de claviers, souris, écrans, téléphones. Le must de la modernité décidé pour les subalternes : le bureau anonyme, polyviolant et rotatif aléatoire. (Premier arrivé…) Le bureau, plus ou moins grand selon la position Continuer la lecture#.L9. Extraits…

#.L8. ininterrompu

… ce matin ce matin qu’elle est venue, c’est tout juste l’été je crois alors c’est l’ivresse rouge, les chants d’oiseaux devenus fous à effacer la nuit ; c’est après l’usure longue de l’obscurité son poing entre mes omoplates, ses serres au bas de mon dos, alors c’est la fatigue brute, sourde, tassée jusque dans tous les recoins du corps alors Continuer la lecture#.L8. ininterrompu

#P7 là-bas

La porte en bois ouvre sur la grosse pierre de seuil, large et lisse d’usure. En face, à quatre pas, le jardin potager et son grillage. Le sentier étroit, sur la gauche, caresse le flanc du jardin en longeant le muret de pierres sèches. Blanches avec leurs fines barbes de mousses foncées et les taches de lichen jaune clair, petits Continuer la lecture#P7 là-bas

#L6 Innommable

14h.53 quand la ville ne brasse plus ses tableaux familiers, ses collectes de figurants, les enjoués comme les desséchés, les solitaires et les grégaires, quand elle s’est déshabituée de ses vagues de couleurs mobiles, quand elle est comme lavée de ses nappes d’odeurs, quand elle a expurgé les gestes stéréotypés – quand elle ne sait plus jouer à l’effeuilleuse blasée Continuer la lecture#L6 Innommable

#L7 un train et tous les autres…

C’est la proposition qu’il me fallait. Je bloque encore sur la 6, je me suis battu avec elle après avoir dernièrement usé par fatigue, lassitude, énervement, d’une stratégie qui s’est vite révélée source de conflit interne : tentative de reprise refonte ajout d’anciens textes qui n’ont trouvé place nulle part, laissant immédiatement naître une impression de trahison (sans savoir qui – Continuer la lecture#L7 un train et tous les autres…

#P6 miettes

mardi : Nouvelle apparition de M.B. au cabinet ce matin. D’abord en semi – transparence derrière la grande baie en verre fumé. Il se déplace pesamment, courbé sur ses béquilles, les pousse alternativement devant lui, à grand peine, amplitude plus que réduite. Le temps qui lui est nécessaire pour parvenir à la porte d’entrée distante de quelques mètres, l’ouvrir, puis avancer Continuer la lecture#P6 miettes

#L5 Expansions

EXPANSION1 …  l’imposant Cluster Covid           gigantesque cargo  porte-conteneurs         pavillon funeste et inattaquable    diagonales fond bleu et rouge deux étoiles croisées par deux carrés    tragique périple     accosté tôt dans l’après-midi        une grave avarie des membres de l’équipage         hommes étiques aux pieds nus          la lointaine Indonésie        éloignés de leurs familles         nouvelle défaillance         ni salaire          sans perspective de retour proche      l’armateur indélicat           coutumier Continuer la lecture#L5 Expansions

#L4 sentimenthèque

de Camus : l’Étranger. Infinie marche éblouie au milieu du soleil jusque dans le four des cris – des mots fous d’errance désincarnée une vie dépouillée jusqu’à l’effarement, dénudée à l’os posée au bord du monde éternel et indifférent. Être parlé comme un poisson dans les mailles du filet – malgré et en dépit – S’y tenir absent jusqu’au vertige. Parler Continuer la lecture#L4 sentimenthèque