A propos de Jacques de Turenne

Voir ici son blog.

plus obligée

Aujourd’hui je ne suis plus obligée. J’ai attendu vraiment très longtemps, depuis les années sans début. Je reste dans la pénombre où maigrit le jour. Elle surgit toujours différente. Elle frappant, repoussant d’un coup. Elle crochant les volets à barreaux. Elle fondant sur moi. Elle porte les draps pliés carré ou bien le plateau entre les mains. Elle secoue le Continuer la lectureplus obligée

#techniques #02 | le bourg

Le bourg. Une route triste encadrée d’immeubles ouvriers. Trapus. Austères. Les façades vieilles alignées dans un garde-à-vous morne et sévère. Certaines plus vives, le plus souvent salies depuis la naissance des jours. Les volets persiennes bancals. Bleu, vert pâle, rouille. Délavés, ternis sous le voile flétrisseur des poussières industrielles, l’ancien pollen de houille et de fer, l’inépuisable. Le trou béant Continuer la lecture#techniques #02 | le bourg

#techniques #01 | le sentiment d’agression

Le sentiment d’agression, le sentiment ni recto ni verso, le sentiment ni dedans ni dehors, le  sentiment panoptique, le sentiment KO, le sentiment débordant, le sentiment retourné comme un gant, le sentiment partout, le sentiment nulle-part, le sentiment rétrécissant réduisant mijotant infusant érodant, explosant, le sentiment cogneur chaos débris ruines, bloqué dans ton coin, le sentiment malade, miné, minable, exposé Continuer la lecture#techniques #01 | le sentiment d’agression

carnets individuels | Jacques de Turenne

Ceux qui disent qu’ils veulent un carnet comme sur le vrai papier : biffer raturer dessiner – mais celle qui dit nettoyer balayer (gommer) net. Il me faut un bel objet. Mais moi qui ne sais toujours pas… Je lis. Je regarde. Je m’essaie. 1. les imprévus (début le 9 nov. 2022) Ce qui n’arrive jamais. Non plus jamais. Mais Continuer la lecturecarnets individuels | Jacques de Turenne

Photofiction #9 : 15°

Le 12 Novembre 22 Je t’envoie la lettre et la carte vu que je sais que des fois tu reliras en pensant à nous et toutes nos conneries. T’as vu la photo ? C’est le Caillois ! T’aurais pas cru ?! Je suis tombé là-dessus par hasard en faisant le pèlerinage (10 ans déjà que j’étais pas revenu !) Là-bas ça change pas Continuer la lecturePhotofiction #9 : 15°

#Photofictions.#9.4. Nuit française.

… tous les jours que Dieu nous fait – tous sauf bien sûr les week-end – je file mes routes de moins nouveau VRP. (Un an bientôt que j’ai quitté la tréfilerie, mais pas si certain de durer bien plus. Déraison de famille. Cris. Reproches.) Aciers spéciaux inoxydables et hypoallergéniques. Bagues – boucles d’oreilles – bijoux fantaisie. Les mallettes plates Continuer la lecture#Photofictions.#9.4. Nuit française.

#Photofictions #9.3. À l’hôpital.

mon premier grand dictionnaire Larousse je m’en souviens encore assez, c’est toujours ma boîte à images. Long rectangle vert orienté paysage, couverture cartonnée, lourd. Laisse une marque rouge sur les cuisses nues. Au dos dans le coin gauche, en bas, le profil fin sous cheveux immenses.  Traits ultras fins du souffle. Neige brisée du pissenlit. Ouverte en grand la double Continuer la lecture#Photofictions #9.3. À l’hôpital.

#Pphototofictions #09 | Hiver 2021.

… bien sûr qu’ils se souviennent… Tous les repas là-bas c’était l’album de famille, depuis les baptêmes jusqu’aux enterrements. Des histoires à croiser recroiser et faire cortège jusqu’au point final. Pas le grand luxe mais la sortie tranquille du dimanche et les berges à truites pour ceux qui savaient par où… Moi j’ai pas connu ouvert. Je suis arrivé bien Continuer la lecture#Pphototofictions #09 | Hiver 2021.

#carnets #prologue | Diagonale du carnet

Celui-ci. Posé à plat sur la rangée de bouquins dans la bibliothèque. Au hasard. (Parfois Il se déplace  – quelle magie – quelle anarchie – quelle impulsion  – quelle nécessité ?) Aujourd’hui sa nomination. Élu pour figurer en prologue à côté de tous les autres racontés pour dire comment se fait carnet ! – griffonnés gribouillés jaunis remplis ou moitié vierges avortés Continuer la lecture#carnets #prologue | Diagonale du carnet

#photofictions #09 | Aubin

… une vraie idée à la con… Par là-bas, juste derrière. Tu verrais bien mieux depuis la madone en face – tu grimpes le chemin du calvaire – : le mur blanc. Immense. Pour tenir le remblai. Mais de là-haut tu distingues pas sa lèpre de pierres à moitié dégringolées, ni les barrières métalliques pour pas s’approcher, vu que ça Continuer la lecture#photofictions #09 | Aubin