A propos de Helena Barroso

Je vis à Lisbonne, mais il est peut-être temps de partir à nouveau et d'aller découvrir d'autres parages. Je suis professeure depuis près de trente ans, si bien que je commence à penser qu'autre chose serait une bonne chose à faire. Je peux dire que déménagement me définirait plutôt bien.

#40jours #06 | des cartes pour se perdre

Plan du métro de Londres, quel bonheur ! Le inner circle en forme de bouteille bien dessiné en rouge. Suivre le parcours monotone et circulaire de Hilary Burde, le personnage caverneux créé par Iris Murdoch, dans A Word Child, un pantin rongé par le remords, parcourant en boucle les vingt-sept stations du métro londonien dans ce qu’il a de plus Continuer la lecture#40jours #06 | des cartes pour se perdre

#40jours #05 | l’endroit

On y vient soit par nécessité soit par erreur. De loin, cela ressemble à un établissement thermal, mais sur le gazon devant l’entrée, il y a un bloc de pierres avec une inscription qui illumine « Un avenir fait de beaucoup de passés ». Les portes en verre s’ouvrent automatiquement au passage de ceux qui franchissent le seuil. Un grand hall Continuer la lecture#40jours #05 | l’endroit

#40jours #04 | le sol dans tous ses états

Sol luisant sous la pluie, taches liquides où la platitude a cédé au vertige du temps, flaques d’eau dont on se dévie (Ah, être encore enfant et y plonger ses pieds sans peur du lendemain !) Soleil réfléchi sur la blancheur des blocs de pierres, sol éventré, d’où émanent des puanteurs profondes, boursouflé et meurtri par les racines des arbres qui Continuer la lecture#40jours #04 | le sol dans tous ses états

# 40 jours #03 | Rua dos Açores – trois fois

À Lisbonne, rue longue, étroite, aux gros pavés gris, façades en azulejo du début du 20ème siècle, un matelas deux personnes étalé sur l’un des balcons en fer forgé. Un seul immeuble datant des années 40, tout en pierres, trois étages, vérandas. Homme en bleu montant la rue, les yeux rivés sur le trottoir, sac sur l’épaule droite. Un garagiste Continuer la lecture# 40 jours #03 | Rua dos Açores – trois fois

#40 jours #02 | La vie des autres

Il arrive tous les matins sur la terrasse de l’appartement d’en face, un bol de café dans une main, une assiette et quelquefois un livre dans l’autre. Entouré par deux chats, l’un noir et blanc, l’autre d’une couleur indécise, il s’assied par terre ou alors sur le petit muret qui entoure la terrasse. Il regarde le ciel, boit une gorgée Continuer la lecture#40 jours #02 | La vie des autres

#40 jours #01 | c’est triste

Je vis sur un petit plateau sur l’une des collines de la ville. Un plateau c’est plat, facile pour marcher sans s’essouffler, se déplacer, faire les courses, s’arrêter pour dire bonjour aux voisins, aux commerçants, aux amis. Quand j’en sors, je le fais à contre-cœur, surtout si c’est pour aller vers la droite, vers l’école où je travaille, à contre-cœur Continuer la lecture#40 jours #01 | c’est triste

#40jours #prologue | l’envers du décor

Si on rate le virage, on rentre dedans. Il serait souhaitable de rentrer dedans sans louper le virage, mais cela n’est pas possible. Elle intrigue, car ce que l’on voit de la route n’est pas suffisant pour satisfaire notre curiosité. On voudrait l’envers du décor, pas cette pelouse impeccablement tondue, les palmiers nains, l’araucaria toujours verts, les deux chiens nonchalants Continuer la lecture#40jours #prologue | l’envers du décor

Bruits pour une maison qui n’est pas encore hantée

Le tintement de la rangée de bouteilles vides dans l’arrière-cuisine quand on est sur le point de s’endormir. Inutile d’aller vérifier, les bruits s’éteignent aussitôt que l’on pousse la porte. Un cri au loin qui n’est pas un hibou. « Quelqu’un » fait grincer le couvercle du grand bahut en bois dans la salle à manger. C’est décidément le grand bahut en Continuer la lectureBruits pour une maison qui n’est pas encore hantée

transversales #04 | commencer

Ce fut par une chaude journée d’été que je découvris mon amour pour le camping. Jusque-là, je crois, je n’avais même pas envisagé que cela pût être un mode de vie, qu’il existât des gens qui puissent aimer ce genre de loisirs, car trop différent, trop classe moyenne, trop contact humain, une promiscuité malsaine très difficile à comprendre. Il est Continuer la lecturetransversales #04 | commencer

transversales #3 | la maison qui cloche

La maison n’a ni portes ni fenêtres, mais elle est habitée. Existe-t-il une maison comme cela ? Pas vraiment. Il est étrange d’avoir découvert cette maison dans le pays où je vis. Elle se situe à Leiria, dans le centre du Portugal. L’architecte qui l’a projetée aurait pensé aux châteaux médiévaux. C’est intéressant, car en imaginant cette histoire j’ai vu cette Continuer la lecturetransversales #3 | la maison qui cloche