A propos de Helena Barroso

Je vis à Lisbonne, mais il est peut-être temps de partir à nouveau et d'aller découvrir d'autres parages. Je suis professeure depuis près de trente ans, si bien que je commence à penser qu'autre chose serait une bonne chose à faire. Je peux dire que déménagement me définirait plutôt bien.

#été2023 #00 Prologue | Le titre interdit

Je l’ai prêté, indiqué, conseillé avec une idée bien en tête, savoir la réaction des autres. Moi, je le trouvais parfait, dans chaque phrase et chaque mot, ciselés jusqu’à la déchirure. Les personnages ne flanchaient jamais dans leurs opiniâtreté, ou plutôt leurs ambitions, grandes ou modestes, mais dont ils ne se déviaient jamais. Je ne comprenais pas la moitié de Continuer la lecture#été2023 #00 Prologue | Le titre interdit

le double voyage | Il y a et il n’y aura pas

De tous les voyages faits, il faut oublier le mot voyage. Il y a l’odeur de brûlé après les incendies de Dili, le soleil torride dans un village sicilien, on peut entendre des phrases en rouge et bleu au bord de la Méditerranée. Il y a la masse hurlante de la foule sur la Puerta del Sol, à l’annonce d’une Continuer la lecturele double voyage | Il y a et il n’y aura pas

#carnets #prologue | Les gardiennes de l’armoire aux cahiers

Les gardiennes, c’était Muriel et moi. Bien cachées au fond de la classe, derrière tous les autres élèves pour échapper aux élans de tendresse de la maitresse, qui n’hésitait pas à chouchouter tous ceux ou celles qui lui donnaient des bonnes réponses, nous étions tout près de la grande armoire vitrée où se trouvait le matériel scolaire y compris les Continuer la lecture#carnets #prologue | Les gardiennes de l’armoire aux cahiers

#photofictions #09 | Laissez-moi vous raconter le distributeur de Préty

Peint en rose pour épater le paysage, au bord de la route, mais avec de l’espace autour pour garer quelques voitures et caler un sandwich au fond d’un estomac vide. On avait pensé à tout, sauf à l’impensable. Jacques allait chercher les journaux au bar-tabac du village, il en profitait pour assister à la messe de sept heures, revenait tout Continuer la lecture#photofictions #09 | Laissez-moi vous raconter le distributeur de Préty

#photofictions #04 | Changer de vie

Tu as oublié de tourner la tête et ce tronc est tout ce qu’il te reste. Tu as tourné le dos une seconde ou une éternité ? Qu’importe ! Tout est passé à côté de toi, sans que tu ne t’en aperçoives. Il faut te contenter d’un corps mutilé qui ne scintille que par les yeux absents, pourtant porteur d’un sens que Continuer la lecture#photofictions #04 | Changer de vie

#photofictions #3 | les images que l’on ne peut effacer

La scène est banale, se décrit en peu de mots. Un homme et une femme parlent, lui debout à côté d’elle, elle, allongée dans l’herbe, les yeux perdus dans l’horizon marin. Elle me déchire. J’ai droit à quelques secondes avant qu’ils ne me découvrent au détour de l’allée sombre. Est-ce ce recoin caché, perdu au fond du parc ? Leur Continuer la lecture#photofictions #3 | les images que l’on ne peut effacer

#photofictions #02 | photos de la vie proche

J’observe les bouts de vie que l’on jette ; des carrés de moquette poussiéreux, tachés de gestes maladroits, des tiroirs orphelins, des plantes qui n’ont pas résisté à l’indifférence ou à l’oubli, une bassine en émail bleue, rouillée sur les bords. Une femme s’approche, retire de cette masse hétéroclite un tas de feuilles délavées et les lance rapidement dans la poubelle Continuer la lecture#photofictions #02 | photos de la vie proche

photofictions # 01 | l’oiseau avant de tomber

Cinq ou six élèves attendaient dans l’une des cours du lycée leur première classe de photo. Qui était avec moi ce jour-là ? Abdallah, qui faisait rire tout le monde et qui lui-même était toujours en train de rire ? Nathalie, sans doute, Sandrine, et peut-être Agnès, avec qui je faisais un bout de chemin de retour après les classes. On se séparait Continuer la lecturephotofictions # 01 | l’oiseau avant de tomber

#40jours #39 | le pull rouge

Je marche sur mon enfance comme sur un terrain marécageux à la recherche de points d’appui qui m’empêcheraient de m’enliser. Je sais pourquoi. Mais en parler deviendrait juste des mots posés sur du papier, je préfère donc fixer mon attention sur le pull rouge, placé un mois à l’avance sur le dos de l’unique chaise de la chambre, dans l’attente Continuer la lecture#40jours #39 | le pull rouge

#40jours #double | entre et vois

Tu sais que si tu y entres ce sera comme si tu y avais toujours vécu et que leur vie deviendra la tienne. Aucune surprise, aucune découverte, si ce n’est le faible tremblement que la nuit apporte au jour. Si tu y entres, le portail sera toujours fermé, quelle que soit ton envie de partir, et tes pas parcourront les Continuer la lecture#40jours #double | entre et vois