A propos de Helena Barroso

Je vis à Lisbonne, mais il est peut-être temps de partir à nouveau et d'aller découvrir d'autres parages. Je suis professeure depuis près de trente ans, si bien que je commence à penser qu'autre chose serait une bonne chose à faire. Je peux dire que déménagement me définirait plutôt bien.

#été2023 #02bis | Pour en arriver là

Je sais très bien comment je suis arrivé là ; c’est le juge qui l’a décrété. Il a frappé très fort avec un marteau sur un morceau de bois ; j’ai cru qu’il allait percer la grande table et que le marteau allait tout droit lui tomber sur le pied, mais l’échafaudage a tenu bon et c’est mon cœur qui en a Continuer la lecture#été2023 #02bis | Pour en arriver là

#été2023 #02 | Du lieu au personnage

Pour arriver à l’heure dans le bureau du directeur, il faut presser le pas, car celui-ci n’admet aucune seconde de retard. Or, il est onze heures vingt et le rendez-vous est à onze heures trente. En dix minutes, dans des circonstances habituelles, ce serait pratiquement impossible, mais il faut néanmoins essayer d’obéir. Je suis là pour obéir, m’a-t-on dit, et Continuer la lecture#été2023 #02 | Du lieu au personnage

#été2023 #01bis | Ce moment-là

Je ne l’ai pas vu arriver ; plutôt ennuyée pendant les séances d’un atelier d’écriture – le tout premier – que j’ai décidé de suivre pour faire compagnie à une amie. J’observais les membres de cette petite équipe, gratouillais des notes, écoutais la lecture des autres textes que la professeure qualifiait invariablement de géniaux, superbes, extraordinaires, ce qui m’énervait. Un des Continuer la lecture#été2023 #01bis | Ce moment-là

#été2023 #01 | Écriture et procrastination

L’une ne peut aller sans l’autre, comme le décrit si bien Annie Dillard. Isolement, coupure avec le monde, habitudes et refuges monacaux, autant de murs épais et solides par où néanmoins arrivent à pousser les herbes de la distraction. Sans procrastination, il ne peut y avoir d’écriture ; on peut croire qu’elle retarde tout le processus, pourtant, elle en est une Continuer la lecture#été2023 #01 | Écriture et procrastination

#été2023 #00 Prologue | Le titre interdit

Je l’ai prêté, indiqué, conseillé avec une idée bien en tête, savoir la réaction des autres. Moi, je le trouvais parfait, dans chaque phrase et chaque mot, ciselés jusqu’à la déchirure. Les personnages ne flanchaient jamais dans leurs opiniâtreté, ou plutôt leurs ambitions, grandes ou modestes, mais dont ils ne se déviaient jamais. Je ne comprenais pas la moitié de Continuer la lecture#été2023 #00 Prologue | Le titre interdit

le double voyage | Il y a et il n’y aura pas

De tous les voyages faits, il faut oublier le mot voyage. Il y a l’odeur de brûlé après les incendies de Dili, le soleil torride dans un village sicilien, on peut entendre des phrases en rouge et bleu au bord de la Méditerranée. Il y a la masse hurlante de la foule sur la Puerta del Sol, à l’annonce d’une Continuer la lecturele double voyage | Il y a et il n’y aura pas

#carnets #prologue | Les gardiennes de l’armoire aux cahiers

Les gardiennes, c’était Muriel et moi. Bien cachées au fond de la classe, derrière tous les autres élèves pour échapper aux élans de tendresse de la maitresse, qui n’hésitait pas à chouchouter tous ceux ou celles qui lui donnaient des bonnes réponses, nous étions tout près de la grande armoire vitrée où se trouvait le matériel scolaire y compris les Continuer la lecture#carnets #prologue | Les gardiennes de l’armoire aux cahiers

#photofictions #09 | Laissez-moi vous raconter le distributeur de Préty

Peint en rose pour épater le paysage, au bord de la route, mais avec de l’espace autour pour garer quelques voitures et caler un sandwich au fond d’un estomac vide. On avait pensé à tout, sauf à l’impensable. Jacques allait chercher les journaux au bar-tabac du village, il en profitait pour assister à la messe de sept heures, revenait tout Continuer la lecture#photofictions #09 | Laissez-moi vous raconter le distributeur de Préty

#photofictions #04 | Changer de vie

Tu as oublié de tourner la tête et ce tronc est tout ce qu’il te reste. Tu as tourné le dos une seconde ou une éternité ? Qu’importe ! Tout est passé à côté de toi, sans que tu ne t’en aperçoives. Il faut te contenter d’un corps mutilé qui ne scintille que par les yeux absents, pourtant porteur d’un sens que Continuer la lecture#photofictions #04 | Changer de vie

#photofictions #3 | les images que l’on ne peut effacer

La scène est banale, se décrit en peu de mots. Un homme et une femme parlent, lui debout à côté d’elle, elle, allongée dans l’herbe, les yeux perdus dans l’horizon marin. Elle me déchire. J’ai droit à quelques secondes avant qu’ils ne me découvrent au détour de l’allée sombre. Est-ce ce recoin caché, perdu au fond du parc ? Leur Continuer la lecture#photofictions #3 | les images que l’on ne peut effacer