A propos de Helena Barroso

Je vis à Lisbonne, mais il est peut-être temps de partir à nouveau et d'aller découvrir d'autres parages. Je suis professeure depuis près de trente ans, si bien que je commence à penser qu'autre chose serait une bonne chose à faire. Je peux dire que déménagement me définirait plutôt bien.

#anthologie #35 | Infinitif relatif (avec voix off)

On entend son nom et on se lève, laissant derrière soi visages assis sur leur histoire. On peut en inventer une pour chaque paire d’yeux qui déambulent entre le vide et le rien. Couloir où se fondent les pas, un pas de plus pour décider la vie, le gardien hoche gravement la tête en signe d’acquiescence. Ouvrir la porte, dire Continuer la lecture#anthologie #35 | Infinitif relatif (avec voix off)

#anthologie #34 | Tragédie

Oh, René, ça fait un bail. Comment tu vas, mon vieux ? (grande accolade). Pas mal, et toi ? Ma foi, je ne pourrais aller mieux (rire joyeux), tu vois, plus je vieillis, mieux je me porte, c’est à n’y rien comprendre (éclat de rire sonore). Mais dis donc René, il me semble t’avoir vu boiter tout à l’heure, il t’est arrivé Continuer la lecture#anthologie #34 | Tragédie

#anthologie #31 | Faire parler les morts

Dites-moi, pourquoi vous vous mettez à parler, maintenant que vous êtes morts ? Probablement parce qu’on ne nous donnait pas souvent la parole quand nous étions en vie. Comment vous appelez-vous ? Ça, on ne le sait pas très bien. En arrivant ici, on a changé nos noms. Le mien est Sel à présent. Très bien, Sel. Que faisiez-vous sur la terre ? Continuer la lecture#anthologie #31 | Faire parler les morts

#anthologie #18 | L’éclatement de la photographie

La photo à l’envers La photo surprise La photo au petit bonheur la chance : on confie la photo à sa bonne fortune et on s’émerveille du résultat La photo magique : quand on remarque sur la photo des détails que l’on n’avait pas vus à l’œil nu La photo merdique qui devient chef-d’œuvre sur le mur du salon La photo Continuer la lecture#anthologie #18 | L’éclatement de la photographie

#anthologie #27 | Trois histoires

C’est l’histoire d’un écrivain à succès qui découvre sa médiocrité. Il écrit des thrillers qui laissent ses lecteurs à bout de souffle, mais ses personnages n’ont aucune profondeur, il le sait. Il manie avec aisance tous des mécanismes de l’écriture, passe ses journées à remplir des pages blanches, mais il lui manque la vie, la confrontation avec les autres, il Continuer la lecture#anthologie #27 | Trois histoires

#anthologie #25 | Odeurs maintes fois

Odeur des pins des campings (mélangée à l’odeur des grillades des campeurs), Odeur du neuf d’une voiture (jamais eu de voiture neuve), Odeur des boites de balles de tennis à l’ouverture (toujours palpitante), Odeur du savon mouillé (je ne sais pourquoi j’ai eu cette idée), Odeur des caves à vin (odeur froide, âcre), Odeur de l’incendie (un désastre, un coup Continuer la lecture#anthologie #25 | Odeurs maintes fois

#anthologie #17 | L’écrivain à succès et son interlocutrice muette

… Un écrivain ne peut faire que des suppositions, rien d’autre. Et préserver le mystère quand il n’y a plus rien d’utile à dévoiler. Avec des bribes de réalité, il fabrique des histoires qui auraient pu se passer, qui auraient pu être réelles. Aristote a déjà tout dit sur ce sujet. Mais, il y a toujours une part de nous-mêmes Continuer la lecture#anthologie #17 | L’écrivain à succès et son interlocutrice muette

#anthologie #16 | Les couples orphelins

Ce ne fut qu’en m’approchant que je les aperçus, assis l’un à côté de l’autre en plein milieu de la terrasse avec une vue privilégiée sur la plage et le paysage humain. Il semblait qu’ils voulaient dominer le territoire en même temps qu’ils dégustaient leur plat de fruits de mer. Ils nous virent arriver, lui avec un air de surprise, Continuer la lecture#anthologie #16 | Les couples orphelins

#anthologie #15 | Ecrire comme on respire

Dit-il, pour dire que c’est facile,…écrire, c’est comme parler…on n’a besoin de rien lire… lire le moins possible…les quelques personnes qui écrivent font une espèce de mafia pour empêcher les autres d’entrer…écrire c’est comme parler…si on arrive à parler, on arrive à écrire…on écrit si peu…les gens drôles n’écrivent pas…les gens écrivent parce qu’ils ne sont pas drôles…écrivent parce que Continuer la lecture#anthologie #15 | Ecrire comme on respire

#anthologie #13 | Un matin d’ennui sur la plage

Vers la mi-juin, le rituel commence. On laisse la voiture n’importe où, sur un chemin poussiéreux, au bord d’une route, sur un parking, quand on a de la chance. On poursuit le chemin à pied, tongs, chapeau sur la tête, serviette au bras, sac à dos. Selon la plage choisie, on descend un talus, une dune, des rochers escarpés, si Continuer la lecture#anthologie #13 | Un matin d’ennui sur la plage