A propos de Hélène Boivin

Après avoir écrit des textes au kilomètre dans un bureau, j'ai écrit des textes pour des marionnettes à gaine et en papier. Depuis j'anime des ateliers d'écriture dans des centres sociaux et au collège. J'entretiens de manière régulière ma pratique auprès du Tiers-livre.

#enfances #07 | la Dymo

Dymo ! Le nom du Graal, nom composé du préfixe dy, qui signifie séparé et du radical mo, qui signifie, là, les interprétations sont controversées. Écriture phonétique ? abréviation ? Sésame ? La dymo est un objet qui tient dans la main composée d’un cadran circulaire où les lettres de l’alphabet et les chiffres apparaissent en rosace, le tout encastré dans un manche Continuer la lecture#enfances #07 | la Dymo

#enfances #03 | épinglée

Epinglée, chassée, voilà ce que l’on fait aux souillons. L’index dressé de la toute puissance a tranché, choisi le châtiment. Mademoiselle m’attrape par le col pour accrocher avec une épingle anglaise le cahier où l’irréparable a été commis. Épinglée, chassée, condamnée à toquer aux différentes classes pour montrer la tâche, le trou, ce qu’il faut surtout ne jamais faire. Pourtant Continuer la lecture#enfances #03 | épinglée

#enfances #02 | L’armoire à Pharmacie de Grand Mère

Hors de la portée des enfants mais pas avec un tabouret de la cuisine. Les portes sont en fer recouvertes de peinture blanche avec une espagnolette qui donne l’impression d’ouvrir des volets. Les bonbons des pharmacies, les pastilles blanches que Grand-mère nous donne même si nous n’avons pas mal au ventre car elles sont inoffensives, les boites de Citrosodine où Continuer la lecture#enfances #02 | L’armoire à Pharmacie de Grand Mère

#enfances #01 | Madame Janvois

Madame Janvois Assise derrière la machine à coudre de Grand mère qui est intégrée à la table. Singer, en belle écriture anglaise dorée sur fond noir. Le ronronnement de la machine ressemble à un bruit de wagon. Je suis fascinée par ses bras nues en plein hiver. La chair pend en rideau et tremble un peu quand elle fait glisser Continuer la lecture#enfances #01 | Madame Janvois

#enfances #00 | perdue dans le couloir des chambres

Debout, brûlante dans sa chemise de nuit trempée à essayer de se repérer dans le noire de quel espace, de quelle chambre, de quelle pièce. Depuis combien de temps fixée là, 1 2 3 soleil, à attendre la reprise du mouvement. Elle fait disparaître sa respiration à l’intérieur de son ventre, poitrine collée au dos toute à l’écoute de la respiration Continuer la lecture#enfances #00 | perdue dans le couloir des chambres

#été2023 #02bis | Dehors, la grande partie de flipper

Le calme après la tempête, la grande partie de flipper. Route éventrée, trottoir désossé laissant passer des insectes balaises, ciel encombré de gros paquets de fils électriques qui demanderaient des heures de démêlage, ce qui n’empêche pas les raccordements les plus audacieux. Toujours à esquiver les petites motos japonaises rafistolées, décorées, surchargées de colis, poulets dont les têtes dépassent dodelinantes Continuer la lecture#été2023 #02bis | Dehors, la grande partie de flipper

#été2023 #02 | La procure

Un vigile en chemisette jaune déambule avec un gourdin. Assommé par la blancheur minérale de la cour, on suit le sol de béton pour éviter les chromes des voitures garées. Une toile de tente recouvre une partie du préau ouverte sur la chapelle sans porte. Le kaléidoscope du vitrail descend sur les chaises. Au pupitre devant le grand livre ouvert, Continuer la lecture#été2023 #02 | La procure

#été2023 #01 | écrivain tout court

L’ardoise tient par une ficelle, la ficelle par un clou : écrivain public tracé à la craie. A 6 heures, Fortune retourne l’ardoise, écrivain tout court. Elle n’est plus là pour personne. Pas la peine d’attendre devant l’entrée de la salle qui sert de bureau de direction à l’école Sainte Raïssa et accessoirement d’officine à l’écrivain public. Rebrousse ton chemin, reviens Continuer la lecture#été2023 #01 | écrivain tout court

#voyages #03 | l’impossible retour

..et toujours ils me versaient à boire, les yeux bandés, à deviner les cépages, les châteaux, moi qui me vantais de venir du pays des raisins, je ne savais rien car les vignes de Montmartre c’était piquette et je ne savais pas les noms, je balbutiais de vagues réponses, ma langue encombrée par les règles du parfait présent se mettait Continuer la lecture#voyages #03 | l’impossible retour

#voyages #02 | l’arrivée dans la ville

Devant le duty free du ferry, j’enjambe les corps avachies par une nuit d’ivresse. Punks, golden boys, tous mélangés, touillés, cousins germains des bidasses du Paris Brest. Odeur des bières et de cigarettes incrustée dans la moquette orange. Le grand air de la passerelle s’engouffre avec des rincées de bruine matinale avant la descente à la douane de Douvres. On Continuer la lecture#voyages #02 | l’arrivée dans la ville