A propos de Hélène Boivin

Après avoir écrit des textes au kilomètre dans un bureau, j'ai écrit des textes pour des marionnettes à gaine et en papier. Depuis j'anime des ateliers d'écriture dans des centres sociaux et au collège. J'entretiens de manière régulière ma pratique auprès du Tiers-livre.

#LVME #03 | cuisines

Salle de bain, bureau, salle d’opération, je restais perplexe devant cet alignement d’éléments sombres effaçant toute aspérité, sur ce sol de grandes pierres d’ardoise rectangulaires. Tiroirs, placards tout,avait disparus sous des parois laquées renvoyant en miroir ma silhouette et l’éclat des diodes du plafond. Seule la ligne d’horizon du marbre du plan de travail venait apporter le petit point blanc Continuer la lecture#LVME #03 | cuisines

#02 la fibre et les ramoneurs

Il arrive qu’à la fenêtre, on aperçoive en équilibre précaire, sur un escabeau ou le rebord d’une balustrade, le dos d’un technicien en pantalon de chantier et pull à capuche, tout absorbé dans les circuits de l’armoire à fibres optiques. Il parle à une autre voix dont on entend un lointain écho mélangé à des fritures qui émanent de ses Continuer la lecture#02 la fibre et les ramoneurs

#LVME #01 | de haut en bas de bas en haut

Il va bientôt être 7 heures du soir, accroupie sur ses talons dans sa nuisette noire, jambes nues, elle se dépêche d’envoyer son article de 4800 signes qu’elle doit poster avant le 21 novembre minuit. L’ordi sur la table basse est la seule source de lumière de la pièce qu’on devine encombrée de piles de livres, de journaux à même Continuer la lecture#LVME #01 | de haut en bas de bas en haut

#écopoétique#09 la traversée des catacombes

Rdv tunnel de la gare de Montsouris à minuit avec Qtu rencontré dans une friche le samedi précédant à Pantin. Après avoir longé le Boulevard Jourdan, écarté un ruban de chantier interdit au public devant la gare de la petite ceinture, parcouru le quai, emprunté la voie, voilà le demi cercle des briques du tunnel soutenant les ombres du Parc, Continuer la lecture#écopoétique#09 la traversée des catacombes

#écopoétique #08 | Muddy Water

Un air de saxophone s’étire de la passerelle. Sous l’un des piliers du pont, un tronc d’arbre en barrage a formé une nasse où s’entassent brindilles, branches, bouteilles en plastique, palette de chantier. Des herbes aquatiques lèchent le contrefort du mur. Des arbres ont retroussés leurs troncs après la décrue. Le clocher à l’envers visse sans fin la surface plane Continuer la lecture#écopoétique #08 | Muddy Water

#écopoétique #07 | Lavage éthique

Ni glyphosate, ni roundup, ni anti limace, ni conservateurs, ni eau de javel, ni eau de vaisselle, ni nitrate, ni diesel, ni 100 plomb 95, ni polyamide, ni viscose, ni polaire, ni vallée de la chimie, ni silicon valley, ni champs de coton, ni soja, ni huile de palme, ni pollen, ni mega bassine, ni normes européennes, ni glucose, ni Continuer la lecture#écopoétique #07 | Lavage éthique

#écopoétique #06 | Vigilance orange

Soufflez, annoncez mon arrivée aux martinets, aux sceptiques, aux parapluies antiques, aux parapets circonspects, aux jupes qui s’envolent, aux chemises qui gonflent, battez les trois coups, les dix coups, que ça tape dans les haubans, que les mâts s’entrechoquent, que tombe tout ce qui n’est pas accroché, amarré, desquamez toutes les croûtes, les sacs, les chaises, rembobinez les stores, affalez Continuer la lecture#écopoétique #06 | Vigilance orange

#anthologie#08 la porte exacte

Ma chambre : un wagon lit. Quand je suis assise sur mon lit, je vois l’enfilade du couloir desservant la salle de bain, la cuisine, la porte d’entrée, jusqu’aux deux fenêtres du salon. Mes parents passent d’une pièce à l’autre, ou plutôt des tranches de darons. A leur arrivée, enlevant leurs chaussures et rangeant leurs clés, ils s’inquiètent de ma Continuer la lecture#anthologie#08 la porte exacte

#anthologie #06 | Seule

Seule dans les jardins sur la colline. La grille envahie par les passiflores. Dans chaque rosace au bouclier des abeilles butinent. Ronde dans la cible, violet, blanc, noir, au cœur des cinq doigts, les pattes jaunes dans le pollen. Le torse d’un jardinier derrière une haie contemple son ouvrage et disparaît. Qui a résisté à l’appétit de la nuit ; des Continuer la lecture#anthologie #06 | Seule

#anthologie #05 l’homme volant au vélovolé

A la ville de Plot, j’ai longtemps vécu, phacochant à l’école de la descente, j’ai extrait des racines carrées, j’ai dessiné des parallélogrammes patibulaires, j’ai ramassé beaucoup d’escarchauds, j’ai coupé mes pattes, j’ai rangé mes os, j’ai avoué que deux et deux ne faisaient pas toujours quatre pour rentrer dans les mailles de l’éducation primale. Les beaunainbos s’épouillaient gentiment en Continuer la lecture#anthologie #05 l’homme volant au vélovolé