A propos de Gilda Gonfier

Conteuse, paysanne, sauvage. Voir son site 365 oracles.

#anthologie #12 l Berlin, La Havane, Istanbul

Ce sont les mêmes aéroports. Ne serait-ce la langue qui change on pourrait croire que le voyage est immobile et aucun déplacement nécessaire puisqu’on retrouve les mêmes tapis roulants, les mêmes caméras, le même contrôle pour l’embarquement, les mêmes duty free, les mêmes baies vitrées quelque soit la ville. J’ignorais qu’une rivière coupait Berlin en deux. J’ignorais que j’aurais été Continuer la lecture#anthologie #12 l Berlin, La Havane, Istanbul

#anthologie #11 l Retour à Chemin Roche

E est venu me chercher à la sortie de l’aéroport J’avais prétexté la mort de la batterie de mon téléphone et nous n’avions pas échangé un mot depuis mon départ du Grand Almira Hôtel à 3h du matin heure d’Istanbul Il savait que je pouvais la recharger dans un café, à l’aéroport, avant l’embarquement, après l’embarquement et dans les 3 Continuer la lecture#anthologie #11 l Retour à Chemin Roche

#anthologie #10 | E.

Il a cinquante-deux ans. Il est directeur financier. Il travaille beaucoup. Il aime quand c’est droit et sans erreur. Il a dix-neuf ans. Il grimpe vite les échelons de la finance. La banque est ce qu’il connaît depuis la fin de ses études. Il a trente-cinq ans. Son divorce est une transaction. Il ne cille pas quand il signe la Continuer la lecture#anthologie #10 | E.

#anthologie #09 l Un acte manqué

E n’a pas choisi le Grand Almira Hôtel. Pour une fois il m’a laissé faire. Je lui reprochais assez de prendre toutes les décisions liées à notre voyage, la destination, les lieux que nous visiterions, la manière dont nous nous déplacerions, ce que nous mangerions, les chaussures que je devrais porter parce qu’il faudrait beaucoup marcher, quand je devrais mettre Continuer la lecture#anthologie #09 l Un acte manqué

#anthologie #08 l Les montagnes d’Anatolie

Je porte une chambre en moi. La 303 du Grand Almira Hôtel. Un large escalier en colimaçon y mène. Je monte à pas feutrés sur des tapis d’orient rouge qu’une des employés nettoie pliée en deux chaque matin avec un balai en paille de riz sans manche. La porte de bois sombre est haute. La poignée en laiton résiste et Continuer la lecture#anthologie #08 l Les montagnes d’Anatolie

#anthologie #07 l Jacqueline

Orhan Pamuck voulait être peintre. Il a renoncé et il est devenu écrivain. Il était jeune, peut-être une vingtaine d’années. Sa famille pensait qu’il devait vivre pour avoir quelque chose à raconter dans ses livres. Je crois (il faudra que je vérifie) que pour lui on écrit parce qu’on lit des livres et non parce qu’on a vécu des choses. Continuer la lecture#anthologie #07 l Jacqueline

#anthologie #06 l Solitude

Ma chambre est au 3e étage. Un grand lit face à un bureau au-dessus duquel trône un large écran de télé que je n’ai jamais allumé. La climatisation est réglée à 17 quand je la mets en marche. Le lit deux places mange tout l’espace devant le bureau. Je passe peu de temps devant la fenêtre. Je somnole allongée sur Continuer la lecture#anthologie #06 l Solitude

#anthologie #05 l Les portes de l’Anatolie

Besiktas, Kadikoy, Karakoy, Fathi, Gezi park, Emimonu, Kabatas… Voyager c’est apprivoiser par petites touches l’espace. Ces noms me sont devenus familiers sans que je sois capable pour autant de les poser sur une carte. Voyager pour moi c’est faire confiance et laisser l’inconscient organiser l’espace sans m’en mêler. Ma méthode n’est pas rationnelle et donc totalement inefficace quand il faut Continuer la lecture#anthologie #05 l Les portes de l’Anatolie

#anthologie #04 l Habiter Istanbul

1 Habiter Chanzy. Mon frère est mort. Ma mère attend qu’on vienne chercher l’enfant mort à ses côtés sur le grand lit. Elle attend. Mon père est parti appeler. Elle est seule avec l’enfant mort. Je suis née après. Je suis née dans le sillage de la vie courte qu’il a vécue. Personne ne l’a jamais oublié. J’ai grandi avec Continuer la lecture#anthologie #04 l Habiter Istanbul

#Anthologies #03 l Spectres

J’ai perdu deux choses à Istanbul, ma valise et mon portefeuille. Ma valise en arrivant et mon portefeuille la veille de mon départ. J’ai perdu deux contenants. Un grand et un petit. Ces objets n’avaient aucune valeur sentimentale avant que je ne les perde. Une fois perdus, ils sont devenus plus que des contenants auxquels je ne pense pas. Ils Continuer la lecture#Anthologies #03 l Spectres