A propos de Gilda Gonfier

Conteuse, paysanne, sauvage. Voir son site 365 oracles.

#anthologie #33 l Hammam

Corps alangui pierres chaudes et filet d’eau glisse chante. Lenteur des femmes les corps allongés sur les pierres chaudes. L’eau coule corps chauds corps nus les cheveux sur les yeux tête basse les épaules abattues. Corps terrassés abandonnés tournés et retournés. Les corps frottés comme s’ils étaient ceux d’enfants dans la musique des étoffes mouillées sur la pierre. Ils tombent Continuer la lecture#anthologie #33 l Hammam

#anthologies #32 l Oublier Istanbul

Le mouvement des corps quand l’agent donne le signal de se diriger vers la passerelle du vapur à Eminonu. Le mouvement des corps dans les rames de métro, dans les bus, dans les taxi où il faut être au moins 8. Le mouvement de mon corps quand je prends le taxi seule. Mon corps dans la ville, dans la chaleur, Continuer la lecture#anthologies #32 l Oublier Istanbul

#anthologie #31 l L’impossible deuil

Quand je pense à Tony, je ne pense pas à un bébé de 5 mois mort sur le lit de mes parents dans la cité de Chanzy. Si Orhan Pamuk dans un appartement qui ressemble à celui de son enfance a comme il dit toujours eu dans un coin de son esprit l’idée qu’il existait un autre Orhan son semblable, Continuer la lecture#anthologie #31 l L’impossible deuil

#anthologie #29 l L’invention de l’Orient

Il fallait bien que je dorme. Il fallait bien le déranger pour qu’il arrête le bruit de l’eau au-dessus de ma tête. Il fallait bien qu’il me change de chambre puisque l’eau coulait, coulait, coulait sans discontinuer. …et toujours une chose après l’autre la force de faire face. La force toujours, quitte à se terrer entre les quatre murs d’une Continuer la lecture#anthologie #29 l L’invention de l’Orient

#anthologie #28 | Sur le mur du restaurant

Ma mère ramène de son appartement de Chanzy après la mort de son premier fils Tony la carte plastifiée de Saint Antoine de Padoue. Elle a oublié aujourd’hui dans quel livre elle s’en est servi comme marque-page. Saint Antoine de Padoue, est prié pour aider à retrouver des objets perdus. Je ne prie pas. Je sais que je ne reverrai Continuer la lecture#anthologie #28 | Sur le mur du restaurant

#anthologie #27 | Incipit

Une femme vit un voyage comme elle écrit ses livres à tâtons, sans expérience, sans aucune conscience de ce qu’elle fait, se laissant guider par on ne sait quelle voix qui lui dicte des mots qu’elle écrit obéissante comme elle ferait un pas puis un autre et encore un autre sur une route inconnue, attentive à poser sur la page Continuer la lecture#anthologie #27 | Incipit

#anthologie #26 l Choses brisées

Nous avons consulté le menu et nous avons commandé du chai. Nous attendons d’être servis. La baie vitrée du Victorious café nous fait penser à un tableau de Hopper. Nous avons choisi cet endroit pour ça. Pour regarder les gens dans la rue en sirotant notre chai. Les bruits de la rue ne nous atteignent pas. Nous parlons comme dans Continuer la lecture#anthologie #26 l Choses brisées

#anthologie #25 l L’odeur de la mélancolie

Je crois que la maladie revient quand je sens une odeur métallique. Je l’ai associée récemment au sang. Je ne saigne pas pourtant. Et puis j’ai pensé que ce n’était pas moi. C’était l’odeur de la ville. J’ai pensé aux cendres et cette image s’est imposée. Ce n’était pas mon estomac ou mes intestins qui fermentaient une odeur pesante et Continuer la lecture#anthologie #25 l L’odeur de la mélancolie

#anthologie #24 | L’hôtel endormi

E me fait miroiter le luxe des chambres de l’hôtel Palazzo Donizetti du nom du compositeur Giuseppe Donizetti instructeur général de la musique impériale ottomane à la cour du sultan Mahmud II. Nous sommes à Sishane. Il a voulu fêter notre départ et se faire pardonner les heures de marche que j’ai enduré en m’offrant de me vautrer dans le Continuer la lecture#anthologie #24 | L’hôtel endormi

#anthologie #23 l Encore plus bas

Je suis de retour. Les images familières s’imposent et effacent celles dans lesquelles j’ai baigné pendant mon séjour à Istanbul. Une longue descente. J’avais pensé au début à une superposition. Aux images du Grand Amilra se superposaient des images de la route de la Jaille ou du rond point de Valkaners. Aujourd’hui je préfère penser à une plongée. Je plonge Continuer la lecture#anthologie #23 l Encore plus bas