A propos de Geneviève Flaven

Je suis née à Paris en 1969. En 2001 à Nice, j’ai fondé une agence de conseil en design puis suis partie à Shanghai pour développer mes activités. Le départ en Chine m’a mené vers l’écriture et la publication. Depuis mon retour en France en 2019, je me consacre à la création et à l’animation de projets collaboratifs de théâtre documentaire en France et dans le monde. Théâtre : The 99 project (http://www.the99project.net/ ) Blog de mes années chinoises : Shanghai confidential (https://shanghaiconfidential.wordpress.com/)

#anthologie #40 | comment s’en sortir ?

Premier registre : l’auteure à l’aveuglette Avertissement : je me souviens du jeu des Papous dans La Tête qui passait sur France Culture le dimanche à 13h.   L’émission se terminait parfois  par un jeu qui s’appelait le Diagnostic Littéraire à l’Aveugle et je ne suis pas peu fière de dire que je trouvais presque deux fois sur trois l’auteur.trice du texte en Continuer la lecture#anthologie #40 | comment s’en sortir ?

#anthologie #39 | jardin planétaire

Jardins botaniques Celui du Bronx, découvert sous une froide pluie automnale. Au centre, un bois resté vierge souvenir de l’ancienne forêt qui recouvrait la ville de New York avant l’arrivée des colons. Je me souviens des rapides de la Bronx River. Je m’étais acheté à la boutique du musée un tee-shirt figurant un magnifique artichaut (Artichoke) dessiné à la plume. Continuer la lecture#anthologie #39 | jardin planétaire

#anthologie #38 | le jour où je me suis cassé le bras  

Ce jour-là, j’avais six ans et demi . Et à cet âge, la demi-année compte. Je vivais à Boulogne-Billancourt près de Paris. Boulogne Billancourt, au milieu des années 70, se répartissait entre les HLM des ouvriers de Renault  (les usines automobiles de Billancourt étaient encore en activité ), les bourgeois, du côté de la porte d’Auteuil à l’orée du Bois et Continuer la lecture#anthologie #38 | le jour où je me suis cassé le bras  

#anthologie #37 | ponts et chaussées

Je vis un enfant de deux ans marcher seul sur un rond-point à Dehli. Dehli est une ville tentaculaire. Dès qu’on s’éloigne du centre, de larges autoroutes urbaines traversent tour à tour des quartiers d’habitation modernes, des bidonvilles, des friches sèches et sales que des promoteurs corrompus réservent à de futures opérations immobilières et puis quantité d’espaces interstitiels, remblais, arches Continuer la lecture#anthologie #37 | ponts et chaussées

#anthologie #36 | topos de l’accident

À 10 heures, la circulation sur l’autoroute est dense. Il fait chaud dans l’habitacle de la Twingo de R. Elle transpire à grosses gouttes. Elle écoute une série sur le mathématicien Grothendieck, espérant que l’abstraction passionnée de ce génie l’élève à des hauteurs moins fréquentées et des températures plus fraîches. Un panneau lumineux apparaît. Il indique qu’il faudra bientôt sortir Continuer la lecture#anthologie #36 | topos de l’accident

#anthologie #35 | bored

C’est le matin. La caméra zoome très lentement sur une fenêtre ouverte au-dessus d’un évier. On distingue le plan de travail sombre, les carreaux de faïence blanche qui encadrent la fenêtre, les montants de bois couverts de peinture écaillée. Voix off : Quand on vit seule dans une ville touristique, les vacances d’été sont un moment difficiles à passer. Le rectangle Continuer la lecture#anthologie #35 | bored

#anthologie #34 | deux cafés, l’addition.

Elle m’agace. Elle m’agace. Sa manière de se victimiser en permanence. J’ai peur de ces gens qui veulent tuer des gens comme moi. Tuer des gens comme elle. Vraiment ? Quand dans sa vie, a-t-elle été persécuté par qu’elle est queer. Tu fermes ta gueule pour ne pas en rajouter. Sinon tu vas y avoir droit. Au couplet, toi qui es Continuer la lecture#anthologie #34 | deux cafés, l’addition.

#anthologie #33 | un dessin à la sanguine accroché au-dessus du buffet du salon

Un dessin à la sanguine accroché au-dessus du buffet du salon. Visage féminin, contours vaporeux, chevelure bouclée. Vestiaire. Robe trapèze, motifs floraux, blouson en vinyle, foulard en soie, lunettes oversize, col roulé ajusté, chemisier à jabot, ceinture large, sac à main en cuir verni, col pelle à tarte. Mère. Un dessin à la sanguine accroché au-dessus du buffet du salon. Continuer la lecture#anthologie #33 | un dessin à la sanguine accroché au-dessus du buffet du salon

#anthologie #32 | fin du marché

À treize heures, le marché de la Libération touche à sa fin, et les marchands commencent à remballer leurs étals. Sur l’avenue Malausséna et la place Charles de Gaulle, les premiers comptoirs ferment. Au pied de l’esplanade de l’ancienne gare, enclavée entre les escaliers et les terrasses des cafés-restaurants, les commis poissonniers, le dos courbé, transportent les bacs de glace Continuer la lecture#anthologie #32 | fin du marché

#anthologie #31 | qui se souvient de JojoParis ?

Je m’appelais Jojo Paris. Personne ne connaissait ma véritable identité ici. Je suis né à Singapour, que j’ai quittée à seize ans pour suivre un homme d’affaires à Shanghai, en Chine. Victor, c’était son nom, était fou de moi. Le soir, sur le perron de sa somptueuse villa de la Concession, il me demandait de revêtir un Qipao et de Continuer la lecture#anthologie #31 | qui se souvient de JojoParis ?