A propos de Fabienne Savarit

J'ai toujours eu envie d'écrire des histoires. Le temps me manque, alors j'écris par petits souffles, en atelier, dans des carnets, sur un coin de table. Mon premier roman a été publié en juillet 2020, j'en suis encore ébahie. Mes mots sont voyageurs et se perdent au creux des courants marins. https://www.facebook.com/Fabienne-Savarit-Autrice-105753008006663

#P8 Marcel

Chapeau de feutrine, veste trois quart grise et regard fixé sur l’objectif, tu poses sur le pont, accoté à la margelle, aux côtés de ton père. Une imposante bâtisse de pierre grise datant de 1620 te fait face et dans ton dos, un champ et un bois de chênes. Tu es fier. En haut des marches de l’entrée apparait ton Continuer la lecture#P8 Marcel

#L7 Cheminement dans le livre en devenir

Quelqu’un arrive quelque partElle cherche son chemin au petit matin, en colère et perdue. Elle cherche une maison qu’elle pense reconnaître aux couleurs de la façade et aux chuchotements de la rue. Elle y séjourne depuis peu. Elle la trouve enfin et décide de faire un détour et de passer par le petit portail du fond du jardin, celui qui Continuer la lecture#L7 Cheminement dans le livre en devenir

#L6 Entre quatre murs poreux

Elle projette sur le mur de petits gravillons échappés de ses semelles. Ils rebondissent puis roulent sur le sol de béton. Elle aurait aimé observer l’agitation du dehors mais elle n’est entourée que de murs aveugles et d’une porte vitrée en hauteur donnant sur un couloir sombre. Aucun appui pour faire la courte échelle, grimper et apercevoir un visage, une Continuer la lecture#L6 Entre quatre murs poreux

#P6 Derrière le laurier rose

Je suis levée depuis quelques minutes et je suis assise sur la terrasse. Ma paume encore chaude de sommeil caresse mon cou endolori par une mauvaise position ou la natation de la veille. Dans la cuisine, l’écoulement agité du café et à quelques pas un voisin démarre le moteur de sa voiture. Je ne vois rien de la rue qui Continuer la lecture#P6 Derrière le laurier rose

#L5 | En calcomanie

Elle marche sur l’asphalte blême d’une rue ensommeillée, plaçant un pied devant l’autre, mécaniquement. Elle regarde à droite puis à gauche, observe le ciel blanc comme s’il pouvait lui indiquer la bonne direction. Elle avance à l’instinct depuis plus d’une heure, entrainée par le bruissement des feuilles et le souvenir des ambiances qui vont et viennent du fond de sa Continuer la lecture#L5 | En calcomanie

#P5 Sens dessus dessous

Une parenthèse de videUn espace béant. Ne pas revoir le geste passé, la position du regard, le mouvement vif du poignet. Un effacement du temps. Ni confusion, ni fragment lointain. Le corps s’est mu de sa propre volonté pendant des minutes, frôlant l’heure pleine. La sensation d’avoir été abandonnée par soi-même, de ne plus avoir ressenti le réel. Mise à Continuer la lecture#P5 Sens dessus dessous

#L4 Je remonte le temps

Je mêle les livres qui m’emportent, ceux où je me suis blottie, ceux où le sens résonne avec mes rêves et mes envies.Tout aurait débuté avec Jojo Lapin, le club des cinq, Alice et Fantômette ? Avant, je ne sais pas ou bien les souvenirs se sont effacés. Aucune image venant témoigner de récits lus avant de m’endormir, avant que je Continuer la lecture#L4 Je remonte le temps

#P4 Comment dire…

Comment dire… ponctue mon discours. J’hésite… je tourne et retourne ma pensée comme ma langue dans ma bouche. Aurais-je oublié le mot et l’idée ? Comment ne pas me tromper, me ridiculiser ?Comment dire… Je ne sais pas, je ne sais plus. Vérité ou mensonge ? Comment ne pas te froisser ? Me cacher derrière un papier, une lettre, un essai, un discours, un Continuer la lecture#P4 Comment dire…

#L3 Un matin

Derrière la fenêtre du jardin enchevêtré Je me suis réveillée avant le lever du soleil. J’ai nourri les poules et les chats, j’ai pris mon petit déjeuner et fait ma toilette. Le ciel est blanc et assise derrière la fenêtre du salon, j’attends de voir passer les voisins. Je sais comment ils m’appellent : la vieille dame aux chats, parfois ils Continuer la lecture#L3 Un matin

#comme | Comme attendre la marée…

Je te dévore comme un océan un jour de tempête rageuse, comme le raz-de marée qui nous a réveillé.Je te dévore comme un poisson pris dans les mailles d’un filet.Je te dévore comme une huitre pêchée sur les rochers.Je te dévore comme un panier de coques, de couteaux et de bigorneaux ramassés au petit matin.A marée basse, je te dévore Continuer la lecture#comme | Comme attendre la marée…