A propos de Fabienne Savarit

J'ai toujours eu envie d'écrire des histoires. Le temps me manque, alors j'écris par petits souffles, en atelier, dans des carnets, sur un coin de table. Mon premier roman a été publié en juillet 2020, j'en suis encore ébahie. Mes mots sont voyageurs et se perdent au creux des courants marins. https://www.facebook.com/Fabienne-Savarit-Autrice-105753008006663

anthologie #26 | la vaisselle bleue de son mariage

Sa voix tinte à travers le soir. Seule sur la terrasse Augustine s’adresse aux ombres du jardin, à tous ceux qui sont partis et ne l’entendent plus. Au rythme de ses mots, ses mains dansent sur les accoudoirs de la chaise. Comme une traduction en musique pour la nature endormie. Elle a un instant oublié la présence de Camille qui Continuer la lectureanthologie #26 | la vaisselle bleue de son mariage

anthologie #25 | un carnet d’enfance

Se souvenir des odeurs de l’enfance. Les enfermer sous une cloche de verre. L’odeur dorée du poulailler, de la poussière des graines de maïs et de blé, de sa peau veloutée après la toilette dans la salle de bain bleue. Une baignoire blanche aux quatre pieds rouillés, un rideau de crochet. L’odeur caramel des pommes roulées dans le beurre en Continuer la lectureanthologie #25 | un carnet d’enfance

anthologie #24 | chasser les nuages

Camille découvre Augustine endormie sur la chaise de cuisine, le chat lové dans l’arrondi de ses bras. Ses lèvres ont laissé échapper son sourire, son visage, sa tendresse. Elle semble plus seule que jamais, si fragile, à la merci de la mort pouvant s’infiltrer sous les pores devenus délicats de sa peau. Camille scrute sa poitrine qui se gonfle et Continuer la lectureanthologie #24 | chasser les nuages

anthologie #23 | Elle dort dans la chambre au bout du couloir

Derrière la nuit il y aurait des hommes endormis tout le jour, arpentant les allées dès la nuit tombée, dessinant le chemin de leurs enjambées de géant à la recherche d’un trésor, carte en main, boussole sur la tête. Ils bruisseraient pour ne pas se faire entendre, passeraient d’arbre en arbre à la faveur de l’obscurité. Plus loin il y Continuer la lectureanthologie #23 | Elle dort dans la chambre au bout du couloir

anthologie #22 | Marius Lacroix

Elle porte le nom Marius Lacroix, résistant décédé en 1941, anciennement Grande Rue de Lafond. Une rue d’habitations anciennes sur un étage à fleur de rue. Peu de commerce, un fleuriste et un tabac à une extrémité, un boulanger à l’opposé près de l’hôpital psychiatrique, des sources louvoyant sous les jardins potagers et les vergers. Une ligne de bus la Continuer la lectureanthologie #22 | Marius Lacroix

anthologie #21 | tant de questions

La porte s’est enfin ouverte 1. Une silhouette m’indique de la suivre d’un geste sec, je 2 discerne à peine ses traits déformés par une lumière blafarde. Un couloir, un escalier, un autre couloir et le cliquètement d’objets que je ne distingue pas 3 J’imagine des clefs, de longues clés de couleur acier, des dizaines qui ouvrent chaque porte de Continuer la lectureanthologie #21 | tant de questions

#anthologie #20 | j’aurais dû te reconnaître

Je n’ai que six photos de toi… je ne sais pas pourquoi six et pas plus… tu es pourtant venue plus souvent que six étés. Tu as dû venir… tu n’es peut-être pas venue plus de six étés… tu ne te souviens pas… je ne me souviens pas très bien non plus… le visage de ta mère et le tien Continuer la lecture#anthologie #20 | j’aurais dû te reconnaître

#anthologie #19 | toutes les images disparaîtront

sa silhouette s’éloignant vers le potager suivie par le chat se frottant à ses jambes, cueillant fraises et mirabelles, ramassant les œufs, apportant une feuille de salade aux poules, retenant le tout dans un pli de son tablier les feuilles de tilleul étendues sur un grand drap blanc au grenier attendant de sécher avant de remplir les bocaux Le Parfait Continuer la lecture#anthologie #19 | toutes les images disparaîtront

#anthologie #18 | souriez !

Photos anciennesJ’ai découvert un album de photos en noir et blanc dans le tiroir d’un bureau descendu du grenier de la maison de mes parents. Une couverture en cuir refermée par un bouton pression. Je n’y reconnaissais aucun visage jusqu’au moment où j’ai vu mon père, jeune, en costume noir et cravate. Il était au bras de sa mère, ma Continuer la lecture#anthologie #18 | souriez !

#anthologie #17 | l’ode au céleri

Il déambule de l’étage à la cuisine puis au salon, s’assied dans le canapé face à la cheminée éteinte, sur le fauteuil face à la porte fenêtre. Il tousse une fois, deux fois, reste rêveur, puis se lève et compte les arbres fruitiers. Je me suis levé beaucoup trop tôt… trop impatient de prendre la mer… trop inquiet du temps Continuer la lecture#anthologie #17 | l’ode au céleri