A propos de Françoise Renaud

Parcours entre géologie et littérature, entre Bretagne et Languedoc. Certains mots lui font dresser les oreilles : peau, rébellion, atlantique (parce qu’il faut bien choisir). Romans récits nouvelles poésie publiés depuis 1997. Vit en sud Cévennes. Et voilà. Son site, ses publications, photographies, journal : francoiserenaud.com.

#40jours #40 | quoi t’a conduite si fort ?

qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps, embarquée dans l’histoire avec un peu de retard ? dans quelle enfilade de rochers t’es-tu risquée et pour quelles raisons en ce moment où l’été 22 commençait, la canicule ruminant déjà sur les versants boisés ? quoi t’a retenue dans ce lieu-vallée où tu habites, dans ce trou qui n’est pas un trou puisque Continuer la lecture#40jours #40 | quoi t’a conduite si fort ?

#40jours #39 | elle de la terre

Je n’avais pas l’intention de reparler de cette grand-tante qui habitait une ferme basse situés dans le village de La Bourrelière avec puits, poulailler, appentis où j’avais eu si peur une fois pour m’y être faite enfermée avec mon frère un jour de visite. À découvrir la piste d’écriture du jour et à rôder autour de l’enfance, ce sont des Continuer la lecture#40jours #39 | elle de la terre

#40jours #double | ton corps est fait pour bouger

Tu ne sais pas si ça va continuer longtemps comme ça, si ton corps va continuer à bouger marcher traverser ces journées saisies de bleu et de chaleur, s’il ne va pas te lâcher pour une raison ou pour une autre, d’ailleurs tu commences à avoir des hallucinations, il y a comme une ombre qui se manifeste à certaines heures Continuer la lecture#40jours #double | ton corps est fait pour bouger

#40jours #38 | ligne limite frontière

j’ai d’abord suivi les frontières de l’ombre et de la lumière projetées sur le bitume et les crépis détériorés des murs, lignes croisées au rectiligne des ruelles, des caniveaux et des lignes électriques, ébauchant comme une double image des bâtiments en fonction de la dérive du soleil, ces frontières on ne peut pas les toucher, mobiles sans cesse dans la lenteur, Continuer la lecture#40jours #38 | ligne limite frontière

#40jours #37 | transparence

retrouver ce qui a compté, ce qui du dehors s’est inséré en soi au fil des premiers temps candides | retrouver la nature des éléments familiers qui constituent le lieu fréquenté connu aimé | ne pas chercher à les répertorier comme ruelles, bâtiments, jardins, paysages, figures humaines et animales, seulement porter les yeux vers l’aurore, vers la couleur unique de l’horizon, la Continuer la lecture#40jours #37 | transparence

#40jours #36 | terrain pas bien commode

ça se passe vers le haut du village, exactement ça se passe entre le temple et la déviation comme ils l’appellent ici, un terrain abrupt pas bien commode pour faire des trous enterrer célébrer, oui mais au silence et hors de portée des crues de la rivière | murs autour et grilles comme dans tous les cimetières, ouvertes jour et Continuer la lecture#40jours #36 | terrain pas bien commode

#40jours #35 | ici on recompose

Ici on ne construit guère. Il vaut mieux. De la place il y en a pas, vallée étroite et terres escarpées. Pas de tours, pas d’ensembles collectifs, pas de lotissements, pas d’immeubles de bureaux.  La loi du développement concentrique n’est pas à l’œuvre et c’est heureux — d’ailleurs on ne voit pas bien comment, à moins d’abattre des pans entiers de Continuer la lecture#40jours #35 | ici on recompose

#40jours #34 | fond de jardin

L’année de ses douze ans peut-être, loin en arrière, sorte de niche au sortir de l’enfance. En fait il y a plusieurs instants de même nature dont elle pourrait s’emparer et fouiller. L’un avec la grand-tante, l’autre avec le frère, l’autre avec les chiens, tous -assemblés en cette même heure, durée d’une visite en ce village où son père a Continuer la lecture#40jours #34 | fond de jardin

#40jours #33 | colère effroi beauté

Souvent il y a le ciel qui s’en mêle, qui crache de l’eau en continu, il n’y a pas de répit, les vagues naissent à l’origine des cours d’eau et ravagent les villages, EFFROI Souvent il y a la terre qui vibre, qui craque de toutes ses strates accumulées et comptées en millions d’années, qui fracture les routes, déchire les Continuer la lecture#40jours #33 | colère effroi beauté

#40jours #32 | matière sensuelle des villes

tirer les rideaux sur le soleil trop fort | entrer dans la galerie obscure qui porterait en son sol et ses murs les traces de mes lectures | tenter de dessiner une sorte de géographie intérieure de mes villes Je me risque dans le tunnel, cherche, ne rencontre que peu de choses, signes minuscules quasi divinatoires pareils à des runes, Continuer la lecture#40jours #32 | matière sensuelle des villes