A propos de Françoise Renaud

Parcours entre géologie et littérature, entre Bretagne et Languedoc. Certains mots lui font dresser les oreilles : peau, rébellion, atlantique (parce qu’il faut bien choisir). Romans récits nouvelles poésie publiés depuis 1997. Vit en sud Cévennes. Et voilà. Son site, ses publications, photographies, journal : francoiserenaud.com.

#enfances #03 | s’enfoncer dans l’arbre

Perdue. Sensation familière puisque connue depuis l’enfance, ça vient de loin, ça vient du cœur de l’été quand déjà le soir mange un peu de lumière au jour. Perdue, pourtant je ne m’en rends pas compte — même si j’ai la vague intuition qu’on va s’inquiéter pour moi —, peu à peu glissant pénétrant m’enfonçant dans le feuillage, rentrant presque dans l’arbre, Continuer la lecture#enfances #03 | s’enfoncer dans l’arbre

#été2023 #16 | juste réclamation

à tout organisme porteur de projet, association, maison de soutien aux artistes ou mécène susceptibles d’être touchés par l’aventure du « pays aux mille taillis »… Pas d’intention particulière au commencement. D’ailleurs on ne m’a pas demandé mon avis. J’étais en train de débarquer d’un autre pays et tentais de m’installer dans une immense bâtisse perdue au milieu des bois et des Continuer la lecture#été2023 #16 | juste réclamation

#été2023 #15 | entrer dans son silence

Au départ rien qu’un déménagement, rien qu’un changement de lieu qui ne devait pas engager beaucoup plus qu’un transport de personnes et de meubles accompagnés de cartons, certes un nombre de mètres cubes considérable, mais rien qu’un événement que bien des gens ont vécu plusieurs fois dans leur vie. Pourtant ce qui surgit ces jours-ci à force d’écriture qui décidément Continuer la lecture#été2023 #15 | entrer dans son silence

#été2023 #14 | temps parallèles

C’est une scène de rencontre, scène à deux personnages, pas de paroles échangées, tout se passe dans le silence et dans la pénombre, tout est calme comme s’il n’y avait plus d’air, comme si les insectes avaient déserté l’espace, plus d’odeurs à rôder non plus, rien qu’images lentes et couleurs assourdies. Elles sont là toutes les deux, pas bien loin Continuer la lecture#été2023 #14 | temps parallèles

#été2023 #13 | on s’y retrouve comme on peut

Ouest En arrivant par la route de F. la première fois, c’était l’hiver, j’ai senti fort le vent. À quitter la voiture et à remonter vers les bâtiments, ça bousculait sur la butte dans le grand châtaignier, ça crissait craquait hurlait dans sa couronne nue. D’après mon expérience ça ressemblait à un vent du Nord. En l’absence de repères et Continuer la lecture#été2023 #13 | on s’y retrouve comme on peut

été2023 #12bis | personne d’autre

« Personne d’autre que moi ne pourrait faire son portrait tant je l’ai épié de tous les côtés, par l’arrière par l’avant, souvent me cachant, parfois avançant vers lui tête inclinée pour qu’il ne voit pas mes yeux. Personne d’autre que moi ne l’a observé dans tous ses états, aviné assommé abattu au sol tant il avait bu, dans l’outrance et Continuer la lectureété2023 #12bis | personne d’autre

#été2023 #12 | tout ce qui se trame

Tout ce qui se trame en ces terres aux étranges pierres dressées, tout ce qui se cache dans ces taillis impénétrables,—, je crois que ça me plaît et m’effraie à la fois —, et il me revient qu’en son étude de la commune de F., Maître A.V. m’avait dit le jour de mon installation : j’espère que vous aimerez le pays, moi Continuer la lecture#été2023 #12 | tout ce qui se trame

#été2023 #11bis | une voie pour se sortir de là

On me demande si les personnages du livre en train de s’écrire, ont des lectures. Mon dieu non ! est la réponse qui me vient spontanément. Et ce n’est vraiment pas ce qui me préoccupe quand je tente de les faire surgir du néant et leur donner des raisons d’agir, assise dans mon bureau au plancher grimaçant. Parce qu’ils ont bien Continuer la lecture#été2023 #11bis | une voie pour se sortir de là

#été2023 #11 | mais qu’est-ce qui s’était passé avant ?

Depuis un petit moment j’ai en tête de vous parler de ses frères. Parce qu’avant elle, ils étaient déjà là, ils occupaient la place, ils faisaient clan avec le père. Solidaires dans un certain sens, et encore plus une fois le père basculé dans la tombe. Ils considéraient que tout leur appartenait, les bâtiments, le bétail, les outils et charrettes, Continuer la lecture#été2023 #11 | mais qu’est-ce qui s’était passé avant ?

été2023 #10bis | on ne peut pas lui faire ça

Ça s’est passé après la dernière scène. C’est sorti d’un élan, impossible à ignorer. Elle avait pensé le griffonner au dos des pages de l’album de photographies qu’elle regarde dans la remise à distiller, mais non, elle le dit avec la bouche. Elle le dit sans crier. Elle dit non. Elle dit qu’elle n’est pas une vision de l’esprit de l’auteur, Continuer la lectureété2023 #10bis | on ne peut pas lui faire ça