A propos de Françoise Renaud

Parcours entre géologie et littérature, entre Bretagne et Languedoc. Certains mots lui font dresser les oreilles : peau, rébellion, atlantique (parce qu’il faut bien choisir). Romans récits nouvelles poésie publiés depuis 1997. Vit en sud Cévennes. Et voilà. Son site, ses publications, photographies, journal : francoiserenaud.com.

#anthologie #19 | flot brutal

reparcourir les blocs construits en décembre 2021 | retrouver des images de voyages lointains, le goût du guacamole, la magie des îles d’Orient, le chocolat Poulain gratté au couteau sur le beurre des tartines du quatre heures | retrouver le rugueux de la peau d’Angélique quand elle avait 106 ans et qu’elle s’endormait dans le fauteuil déglingué de la buanderie Continuer la lecture#anthologie #19 | flot brutal

#anthologie #18 | photos mémoire de toute façon

Photos mémoireDentelées, petits formats avec bord blanc, d’un genre ancien, définition de l’image plus qu’approximative, du grain, du flou.Pour la plupart, il s’agit de photos de personnes qui posent pour une occasion solennelle, moments qui comptent plus que d’autres. Photos-repères dans le temps. J’y retrouve mes arrière-grands-parents dans l’autre siècle. Photos dans une boîte comme au rebutLes photos datent de Continuer la lecture#anthologie #18 | photos mémoire de toute façon

#anthologie#17 | vies minuscules

Je savais qu’il était né dans ce pays et qu’il habitait la ville, du moins qu’il y avait habité à une époque, des faits bien loin de ma pensée en ce jour mouvementé de juillet où je parcourais les rues en compagnie d’un couple d’amis venus me rendre visite. Depuis le remarquable édifice du lycée Jourdan, on avait enfilé la Continuer la lecture#anthologie#17 | vies minuscules

#anthologie #16 | viens contre moi

Depuis longtemps elle s’est arrêtée de parler, déglutit à peine, le moindre mouvement lui paraît hors de forces. Simplement assise sur la chaise face à la fenêtre, mains posées dans le tablier. Il se demande ce qu’elle peut regarder comme ça. Les arbres, le paysage, la pluie qui glisse au long de la vitre. Il y a de la peur Continuer la lecture#anthologie #16 | viens contre moi Continuer la lecture#anthologie #16 | viens contre moi

#anthologie #15 | réconfortant

Il vous faut du chaud… c’était la seule parole réconfortante qu’il était capable d’entendre, lui qui venait de loin à travers la guerre et les frontières extrêmes de l’hiver, lui qui avait souffert comme personne n’imagine… la soupe chaude, ça va vous requinquer, vous allez voir, et pas rien qu’un peu… elle avait surgi dans la fin du jour de Continuer la lecture#anthologie #15 | réconfortant

#anthologie #13 | observatoire

Le disloqué, le fragmentaire, les allers et retours vers un passé reconstitué, les terreurs de l’enfant de Silésie qui a tout oublié de sa ville et a été forcé d’abandonner son père abattu par les balles ennemies dans le froid de la neige, la quête de l’écriture jour après jour, l’anéantissement du temps chaque soir. La solitude aussi qui s’agrandit Continuer la lecture#anthologie #13 | observatoire

#anthologie #12 | aux abords

Je n’ai connu aucune ville quand j’étais petit garçon, les villes liées à mon histoire avaient été détruites, elles avaient la couleur de la poussière et du béton broyé. Plus de maisons identifiables, de grands bâtiments en voie d’écroulement, monceaux de gravats noyant les chaussées explosées par les bombes. Ma petite ville de naissance ne ressemblait plus à ce que Continuer la lecture#anthologie #12 | aux abords

#anthologie #11 | avant l’endormissement

Je ne connaissais pas le pays au début mais en marchant de nombreux jours j’ai acquis une sorte de connaissance et c’est la curiosité qui m’a conduit jusque-là J’ai traversé des tas de paysages arpenté des chemins faufilés entre les champs de céréales taillé les arbres pris soin des bêtes me suis perdu dans les petites forêts tout ça pour Continuer la lecture#anthologie #11 | avant l’endormissement

#anthologie #10 | corps et temps

Je ne sais plus très bien qui parle ici en ce dimanche après dix épisodes d’un cycle touffu qui nous pousse au train pour écrire, car les choses ont changé depuis que je me suis reliée il y a quelques jours au saisonnier venu de Silésie qui s’appelle Jude et qui danse autour des feux, mes yeux parcourent sans cesse Continuer la lecture#anthologie #10 | corps et temps

#anthologie #09 | au chaud du poing

comme on sait je suis devenu ouvrier-saisonnier circulant depuis mon jeune âge accroché à la main de mon père qui déguerpissait laissant derrière lui un pays détruit et tentait de survivre dans une déambulation désespérée à travers les campagnes du nord de l’Europe, moi j’étais son enfant et nous étions des miséreux rien que de pauvres gens malheureux, et forcément Continuer la lecture#anthologie #09 | au chaud du poing