A propos de Françoise Renaud

Parcours entre géologie et littérature, entre Bretagne et Languedoc. Certains mots lui font dresser les oreilles : peau, rébellion, atlantique (parce qu’il faut bien choisir). Romans récits nouvelles poésie publiés depuis 1997. Vit en sud Cévennes. Et voilà. Son site, ses publications, photographies, journal : francoiserenaud.com.

#anthologie #13 | observatoire

Le disloqué, le fragmentaire, les allers et retours vers un passé reconstitué, les terreurs de l’enfant de Silésie qui a tout oublié de sa ville et a été forcé d’abandonner son père abattu par les balles ennemies dans le froid de la neige, la quête de l’écriture jour après jour, l’anéantissement du temps chaque soir. La solitude aussi qui s’agrandit Continuer la lecture#anthologie #13 | observatoire

#anthologie #12 | aux abords

Je n’ai connu aucune ville quand j’étais petit garçon, les villes liées à mon histoire avaient été détruites, elles avaient la couleur de la poussière et du béton broyé. Plus de maisons identifiables, de grands bâtiments en voie d’écroulement, monceaux de gravats noyant les chaussées explosées par les bombes. Ma petite ville de naissance ne ressemblait plus à ce que Continuer la lecture#anthologie #12 | aux abords

#anthologie #11 | avant l’endormissement

Je ne connaissais pas le pays au début mais en marchant de nombreux jours j’ai acquis une sorte de connaissance et c’est la curiosité qui m’a conduit jusque-là J’ai traversé des tas de paysages arpenté des chemins faufilés entre les champs de céréales taillé les arbres pris soin des bêtes me suis perdu dans les petites forêts tout ça pour Continuer la lecture#anthologie #11 | avant l’endormissement

#anthologie #10 | corps et temps

Je ne sais plus très bien qui parle ici en ce dimanche après dix épisodes d’un cycle touffu qui nous pousse au train pour écrire, car les choses ont changé depuis que je me suis reliée il y a quelques jours au saisonnier venu de Silésie qui s’appelle Jude et qui danse autour des feux, mes yeux parcourent sans cesse Continuer la lecture#anthologie #10 | corps et temps

#anthologie #09 | au chaud du poing

comme on sait je suis devenu ouvrier-saisonnier circulant depuis mon jeune âge accroché à la main de mon père qui déguerpissait laissant derrière lui un pays détruit et tentait de survivre dans une déambulation désespérée à travers les campagnes du nord de l’Europe, moi j’étais son enfant et nous étions des miséreux rien que de pauvres gens malheureux, et forcément Continuer la lecture#anthologie #09 | au chaud du poing

#anthologie #08 | distinguer la porte

Et c’est dans ce moment où le soleil soulevait encore quelques écailles de lumière éphémère au tout sommet des châtaigniers que je l’ai vue, j’allais m’en retourner vers la maison et reprendre position un petit moment dans le bureau avec les livres et la table à écrire qui rassure avant d’aller dormir quand j’ai distingué comme une découpe un peu Continuer la lecture#anthologie #08 | distinguer la porte

#anthologie #06 | trajectoire vivre

le jour vient, réveil dans la lenteur et lumière progressive passant du gris au rose au blanc au brillant au patiné au débordantseule dans le corps du jourseule au pays inconnu lacis de chemins de bourgs de forêtsseule au proche des jardins en croissance sans s’occuper de rien d’autre que de sortir de la nuit et de vivre jusqu’au bout Continuer la lecture#anthologie #06 | trajectoire vivre

#anthologie#5 | danse transe

je marche par tous les temps, parfois je cours, je ne m’arrête jamais jusqu’à trouver un nid pour y passer la nuit, je ne sais plus qui je suis ni d’où je viens, j’ai traversé des villes et des campagnes et franchi des frontières jusqu’à me mettre dans cet état, je suis né loin au Nord dans un pays dont Continuer la lecture#anthologie#5 | danse transe

#anthologie #04 | se moquer d’habiter

1Habiter le pays de mer tout d’abord pour commencer la vie, la maison construite pas loin de la côte par le père courageux soucieux d’abriter sa famille, enfants en train de naître, maison souvent décrite probablement détruite d’ici quelques mois au départ de la mère, elle aussi très vieille désormais, maison qui va rester dans mon souvenir avec jardin bien Continuer la lecture#anthologie #04 | se moquer d’habiter