A propos de Françoise Renaud

Parcours entre géologie et littérature, entre Bretagne et Languedoc. Certains mots lui font dresser les oreilles : peau, rébellion, atlantique (parce qu’il faut bien choisir). Romans récits nouvelles poésie publiés depuis 1997. Vit en sud Cévennes. Et voilà. Son site, ses publications, photographies, journal : francoiserenaud.com.

#photofictions #04 | Avedon | figures sur fond noir ou blanc

Pas de protocole sinon drap tendu changeant de matière et de couleur devant lequel sont venus s’installer quelques figures parmi celles qui occupent ma mémoire, ayant existé ou non. Leurs traits sont étonnamment précis, si précis que maintenant je suis sûre que ces gens-là ont existé, que leurs visages sont immortels. si fine elle douze treize ans épaules bras poignets Continuer la lecture#photofictions #04 | Avedon | figures sur fond noir ou blanc

#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

en fait pas grand-chose dans l’image sinon la couleur de la table, le rouge Badoit, la menthe à l’eau | sinon la joie que tu ressentais à ce moment-là | presque rien dans l’image sinon la joie chez toi en toi, sinon l’histoire derrière le sourire le même sourire que tu as depuis toujours | toi et moi nées la Continuer la lecture#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

#photofictions #02 | Giacomelli | papier mâché

Choisir l’endroit, le geste. Choisir le geste qui conduit à l’endroit qui va rentrer dans l’image. Pas loin. Lieu de l’intime quotidien « extrêmement proche ». Le jardin est l’intime. Descendre au jardin, à quelques pas du lit, à quelques pas de la table où est posée la tasse de thé. Trouver ce qui a changé depuis la veille. Ne pas traîner. Continuer la lecture#photofictions #02 | Giacomelli | papier mâché

#photofictions #01 | Sugimoto | toit versant ciel

En fait, pas grand-chose dans l’image. Haut de façade, ligne de toit, versant, bout de ciel. Une portion de mur décrépi entre la petite fenêtre et la gouttière, tuiles humides ou non ou parsemées de feuilles mortes, diagonale du toit surtout et son contact avec la montagne en arrière, horizon courbe entre montagne et ciel. Certains jours, la quantité de Continuer la lecture#photofictions #01 | Sugimoto | toit versant ciel

#40jours #40 | quoi t’a conduite si fort ?

qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps, embarquée dans l’histoire avec un peu de retard ? dans quelle enfilade de rochers t’es-tu risquée et pour quelles raisons en ce moment où l’été 22 commençait, la canicule ruminant déjà sur les versants boisés ? quoi t’a retenue dans ce lieu-vallée où tu habites, dans ce trou qui n’est pas un trou puisque Continuer la lecture#40jours #40 | quoi t’a conduite si fort ?

#40jours #39 | elle de la terre

Je n’avais pas l’intention de reparler de cette grand-tante qui habitait une ferme basse situés dans le village de La Bourrelière avec puits, poulailler, appentis où j’avais eu si peur une fois pour m’y être faite enfermée avec mon frère un jour de visite. À découvrir la piste d’écriture du jour et à rôder autour de l’enfance, ce sont des Continuer la lecture#40jours #39 | elle de la terre

#40jours #double | ton corps est fait pour bouger

Tu ne sais pas si ça va continuer longtemps comme ça, si ton corps va continuer à bouger marcher traverser ces journées saisies de bleu et de chaleur, s’il ne va pas te lâcher pour une raison ou pour une autre, d’ailleurs tu commences à avoir des hallucinations, il y a comme une ombre qui se manifeste à certaines heures Continuer la lecture#40jours #double | ton corps est fait pour bouger

#40jours #38 | ligne limite frontière

j’ai d’abord suivi les frontières de l’ombre et de la lumière projetées sur le bitume et les crépis détériorés des murs, lignes croisées au rectiligne des ruelles, des caniveaux et des lignes électriques, ébauchant comme une double image des bâtiments en fonction de la dérive du soleil, ces frontières on ne peut pas les toucher, mobiles sans cesse dans la lenteur, Continuer la lecture#40jours #38 | ligne limite frontière

#40jours #37 | transparence

retrouver ce qui a compté, ce qui du dehors s’est inséré en soi au fil des premiers temps candides | retrouver la nature des éléments familiers qui constituent le lieu fréquenté connu aimé | ne pas chercher à les répertorier comme ruelles, bâtiments, jardins, paysages, figures humaines et animales, seulement porter les yeux vers l’aurore, vers la couleur unique de l’horizon, la Continuer la lecture#40jours #37 | transparence

#40jours #36 | terrain pas bien commode

ça se passe vers le haut du village, exactement ça se passe entre le temple et la déviation comme ils l’appellent ici, un terrain abrupt pas bien commode pour faire des trous enterrer célébrer, oui mais au silence et hors de portée des crues de la rivière | murs autour et grilles comme dans tous les cimetières, ouvertes jour et Continuer la lecture#40jours #36 | terrain pas bien commode