Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques.
Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines.
Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes.
Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD.
Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs.
Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes.
Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue.
Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.
Automne. Rendez-vous. Soixante-deux rue Rebéval. Six heures du soir. Sortir métro Belleville. Prendre à gauche. Non. À droite. Non. À gauche. Non. C’est ça. À droite. Ce grand bar-brasserie. Là. Il va pleuvoir. Bientôt la nuit. Ciel. Noir. D’encre. Le boulevard. Première. Non. Deuxième à gauche. Non. Pas ça. Alors troisième. Oui. Troisième. Plus de panneau. Marcher. Tête courbée. Vent. Continuer la lecture# 40 jours # 11 / Rendez-vous→
Remonter la ligne 11. Se rappeler. Presque tout. Châtelet. Bien. Goncourt. Tout. Belleville. parfaitement. Jourdain. Comme si on y était. Porte-des-Lilas. Maréchaux. Périph. Pourtant. Station Télégraphe. Peu de souvenir. Doit être profonde. Comme les autres. Imaginer. Station fantôme. Après Place-des-Fêtes. Avant Télégraphe. Ne pas se rappeler son nom. Et pour cause. N’existe pas. Télégraphe existe. Elle. Mais peu de souvenir. Continuer la lecture#40jours #10 | télégraphe→
Cité de la rue Piat. La moitié du trottoir. Côté gauche de la rue. Barre-tour. En montant. La rue Piat. Rue du belvédère de Belleville. Ancien terrain vague. Transformé en parc. Toute une population. Habite là. Somptueuse vue sur Paris. Énorme cité HLM. Des locataires. Des familles. Des lascars. Peu d’artistes. Des cafards. La nuit. Des rats. Petit matin. Des Continuer la lecture#40jours #09 | passants→
Sortie AbbessesDernière volée de marches. Remontée des profondeurs. Entrailles du sous-sol. Dix-huitième arrondissement. Hauteurs. Mi-pente de Montmartre. Station décor Guimard. Arabesques. Florales. Une place. En faire le tour. Pas très vaste. Échappées sur Paris. Escaliers de la Butte. Fontaine Wallace. Avec gobelet. Plus loin. Rue Yvonne-le-Tac. La Librairie des abbesses. Fouiller. Dans les étagères. Sur les tables. Ressortir.Sortie École-MilitaireLigne 8. Balard-Créteil. Continuer la lecture#40jours #08 | sorties→
S’engouffrer. Pas un jour sans s’engouffrer. Volée de marches. Mica. Détritus. Flaques. Dans les coins. Choisir sa bouche. D’un côté du carrefour ou de l’autre. Dixième. Onzième. Dix-neuvième. Vingtième. Chacune sa touche. Son air différent. Toutes donnent dans la salle d’échange. Soit par de courts couloirs. Soit directement. On s’occupe des billets. On passe les tourniquets. Bousculades. On choisit sa Continuer la lecture#40jours #07 | station→
Pour Belleville. À cheval sur quatre arrondissements parisiens. Pas d’autre carte que celle de Michelin. Toutes essayées. Les autres. Toutes approximatives. Brouillonnes. À la limite de l’illisible. Trop colorées. Barbouillées. Confuses et peu aptes au rêve. Au rêve d’arpentage. Au rêve de parcours. Au rêve de faufilade. Au rêve de passage. Au rêve de transgression. Au rêve d’ouverture. Bouchées. Sens Continuer la lecture#40jours #06 | carte précise→
EntréeFace un pan de mur. Court. Petit dégagement. Rompu par un couloir. Creusé. Placard mural portes coulissantes. Grand. Pratique. Porte palière. Tout ça dans le blanc cassé. Lustre boule japonaise. Linoléum crème moucheté. Avec un trou. Déchirure ronde aux bords ourlés. Porte de la salle.SalleMurs soit béton increvable. Soit cloison légère comme plume. Grande pièce. À peine plus longue que Continuer la lecture# 40jours #05 | exploration trois-pièces→
Linoléum. Crème. Moucheté. Un accroc. Bords retournés. Contourner. Tapis. Épais noir et moelleux. Pas aspiré. Linoléum. Barre de seuil. Cuivre. Paillasson râpé. En partie brûlé. Linoléum. Noir. Grandes dalles. Marbrures grises et blanches. Traverser. Seuil de l’ascenseur. Aluminium strié. Enjamber. Linoléum. Blanc cassé. Sale. Une flaque. Éviter. Descente. Soubresaut. Arrêt. Seuil. Aluminium strié. Carrelage trente-trente. Blanc. Joints creusés. Grandes taches. Continuer la lecture#40jours #04 | balade au parc→
55, rue des Couronnes, ParisLe parc de Belleville. Hors champ. Trottoir. Boîte de kebab. Ouverte. À l’envers. Jetée. Un arbre et son rond au pied. Grille. Envahie par des herbes folles. De l’autre côté du trottoir. Une balustrade. Pas haute. Coupée par un petit escalier. Qui descend. Quelques marches. À droite de l’escalier. La balustrade est accompagnée. Une haie. Assez Continuer la lecture#40 jours #03 | trois fois Belleville→
Cinquième étage droite. Cuisine aménagée personnes handicapées. Larges proportions. Buffet contre le mur du fond. Longue table au centre. Cinq chaises dépareillées. Un fauteuil roulant. Garçon tétraplégique. Bol posé sur la table. Jeune fille. Penchée. Porte la cuillère. La bouche du garçon. Qui tourne la tête. Semble rire. En appui sur le buffet. Le père. Triste. Hall d’entrée. Centre. Carrelage Continuer la lecture# 40 jours # 02 / HLM rue Piat→