A propos de Françoise Guillaumond

Ecrivain, directrice artistique de la compagnie La baleine-cargo sur Wikipedia, ou directement sur la baleine cargo.

#anthologie #40 I Tout est chaos

Ceci n’est pas un livre, c’est un chaos, ça part dans tous les sens. Ça s’écrit en «elle », en « je », en « tu », jamais en « il ». C’est un choix, une constance, aucun narrateur masculin, des personnages oui, mais c’est toujours « elle » qui raconte. Même si bien sûr elle est multiple. Il faut Continuer la lecture#anthologie #40 I Tout est chaos

#anthologie #03 | Le stylo

Je vois le stylo,  je souris. Je souris, je le veux. Je veux acheter ce stylo. Je le prends,  il pèse son poids même si je sais qu’un stylo moulé dans de la résine en forme de Sainte Vierge, mains jointes, habits violet et blanc, tête penchée, voile clair et auréole dorée n’est pas fait pour écrire au quotidien. Je Continuer la lecture#anthologie #03 | Le stylo

#anthologie #36 | fracas de lune

Qui se lance ? Moi ! il faut qu’elle se lance sinon elle va s’enfuir ou mourir ou les deux à la fois, elle se lève, avance sur la scène, semelles de plomb. L’homme lui tend une assiette blanche en porcelaine, il dit Ceci n’est pas une assiette, elle déglutit, hoche la tête, prend l’assiette dans la main gauche, la Continuer la lecture#anthologie #36 | fracas de lune

#anthologie #37 | elle est où la mer ?

Je vis du haut de la terrasse en marbre noir l’aube se lever sur la crête dentelée qui finissait en falaise et plongeait dans la mer. C’était à Corfou, cette Île grecque si belle, à l’influence vénitienne, une île parsemée de Bougainvilliers en fleurs. Les premières cigales s’étaient mises à chanter, la chaleur devenait écrasante, le long de la crête aux rares Continuer la lecture#anthologie #37 | elle est où la mer ?

#anthologie #35 | mes chambres à l’Est

1.cité des années 60, vue panoramique sur l’immeuble aux multiples fenêtres bâti sur les coteaux de la Seine / Zoom avant sur une fenêtre en particulier : escalier 12, 7ème étage / minuscule silhouette immobile derrière la vitre nez collé au carreau Elle lève la tête, elle sait retrouver sa fenêtre parmi toutes celles du bâtiment. C’est la fenêtre de Continuer la lecture#anthologie #35 | mes chambres à l’Est

#anthologie #34 | Quand les grand-mères redeviennent des enfants

Elle répète J’ai peur, la mer est si grande. Je ris. Elle est si petite. Depuis la dernière fois elle a encore rétréci. Viens on nage jusqu’en Amérique. Elle ne sait pas nager ou plutôt elle ne sait pas bien nager. Elle a appris sur le tard  avec son mari, un homme à la moustache militaire. Devant, côté, derrière, replie Continuer la lecture#anthologie #34 | Quand les grand-mères redeviennent des enfants

#anthologie #33 | La maison des écrevisses

Pente pente pente dévale court crie l’enfant déroule ses pas roule ses jambes au plus vite plus grandes plus loin ses jambes aux rebonds magnifiques qui font la course du plat de la terrasse jusqu’à l’eau grise en contrebas descente brutale du corps de l’enfant de l’esplanade à la maison des écrevisses secousses secousses mâchoires qui claquent l’enfant rit bras Continuer la lecture#anthologie #33 | La maison des écrevisses

#anthologie #32 | La mer est si grande

La ville est blanche, minérale, les arbres bien alignés. Dans les parcs aucune herbes folles. Devant la tour de la Lanterne le pin parasol penche juste ce qu’il faut pour faire une belle photo. A l’intérieur de la tour les touristes s’extasient devant les traces des prisonniers laissées sur les murs : noms, prénoms, dates, cœurs, bateaux, le tout gravé Continuer la lecture#anthologie #32 | La mer est si grande

#anthologie #31 | ses morts d’antan

 – Je n’aime pas qui tu étais tête brûlée ! – Je n’aime pas ce que tu es devenue, froussarde !  Elle veut me tourner le dos mais où qu’elle aille, quoi qu’elle fasse, je suis là. Je l’ai surnommée Prudence, elle déteste. Ça l’agace quand je grimpe à la cime des arbres et que je redescends en flèche pour Continuer la lecture#anthologie #31 | ses morts d’antan

#anthologie #28 | œuvres

Ouvrir porte et fenêtres pour faire courant d’air et alléger la tiédeur moite du dortoir. Au plafond un mobile réalisé à partir de fonds de bouteilles en plastique aux rebords découpés en lanières, ouverts comme des soleils bringuebale au bout d’une ficelle. Les enfants y ont collé de minuscules boulettes de crépon multicolores. La lumière qui glisse entre les rideaux Continuer la lecture#anthologie #28 | œuvres