A propos de Françoise Breton

aime enseigner, des lettres et du théâtre, en Seine-Saint-Denis, puis en Essonne, au Cada de Savigny, des errances au piano, si peu de temps pour écrire. Alors les trajets en RER (D, B, C...), l'atelier de François Bon, les rencontres, les revues, ont permis l'émergence de quelques recueils, nouvelles, poèmes. D'abord "Afghanes et autres récits", puis en revues "Le ventre et l'oreille", "Traversées", "Cabaret", "La Femelle du Requin"... Mais avant tout, vive le collectif ! Création avec les anciens élèves d'Aulnay-Sous-Bois de la revue numérique Les Villes en Voix, qui accueille tous les textes reçus, photos, dessins, compositions sonores...

#40jours #12 | urba dolorosa

J’erre dans la ville – je viens d’apprendre une mauvaise nouvelle. J’erre dans la ville, je viens d’apprendre une mauvaise nouvelle. J’erre dans la ville, je viens d’apprendre une. J’erre dans la ville, je viens d’apprendre. J’erre dans la ville, je viens –. J’erre dans la ville, je viens. J’erre dans la ville,  – Je. Les épaules frôlent les murs, Continuer la lecture#40jours #12 | urba dolorosa

# 40 jours – #11 perdu | je ne te reconnais plus

Si je bifurque ici, peut-être que je saurai. A force de regarder en arrêtant le corps, à hauteur de plan américain, je saurai retrouver une plaque, un porche jaune à Ferragus, une ombre portée comme un sourire, qui t’enlace et te perd, à marcher les yeux partout, crois reconnaître un abribus, cette station essoufflée dans une chaleur de ville, presque Continuer la lecture# 40 jours – #11 perdu | je ne te reconnais plus

# 40 jours – # 10 peu de souvenir | souvenirs d’avoir mangé là

On peut se demander d’où vient que la ville – humaine par fondement, extraordinaire par nature, n’ait nulle entrée au domaine des contes, ne connaisse de légendes premières, alors que la forêt s’y complaît, y puise sa source, ses floritudes imaginales. Est-ce dû à son statut d’étrangère, que la forêt soit en nous seul guide de légende. La ville ne Continuer la lecture# 40 jours – # 10 peu de souvenir | souvenirs d’avoir mangé là

# 40 jours – # 09 – portraits arrachés | faire et ne plus faire

Le hall de l’aéroport CDG s’étend en arrière avec les mêmes algues épaisses du couloir de la gare de Lyon, les quais plus enfoncés derrière le hall principal de Gare de Lyon, à gauche du grand hall. Tout le monde attend parmi les sièges, debout attachés à leurs valisettes, ils tirent en aigrette une poignée suspendue, debout avec les quatre Continuer la lecture# 40 jours – # 09 – portraits arrachés | faire et ne plus faire

# 40 jours # 08 terminus | les pales de l’hélice

Le front contre la vitre, tombe dans un sommeil profond. Contre les rails qui filent à toute allure dans un flou dense et forestier. Flou dense et forestier. D’une station à l’autre, d’un arbre à l’autre, la mue de l’espace-temps a commencé, la tempe décolle, le sourcil désagrégé sur le rebord de la vitre coulissante, te fait un drôle de Continuer la lecture# 40 jours # 08 terminus | les pales de l’hélice

# 40 jours # 07 descendre | la sueur des villes

Si nous étions au bord de la mer, rien n’aurait plus d’importance – le silence et la mer, les oiseaux droit surgis des corps allongés, les puces de sable et les chardons, le flot sangre étoilé, la vie dense en plein air. Mais nous sommes à plus de cinq cents kilomètres des eaux. L’été nous fabrique de petits enfers dans Continuer la lecture# 40 jours # 07 descendre | la sueur des villes

#40 jours #06 cartes | l’abominable

Ma mère est perdue, j’entends d’ici ses larmes depuis le périphérique de la zone C, Créteil labyrinthique, Créteil l’abominable, 2h13 du matin, impossible de sortir de là. Je suis de l’autre côté de Paris, entre Bobigny et Romainville, et n’entends pas encore ce qu’elle dit. Tu poses la voiture sur le bas-côté, les rues sont noires de vide, s’anonyment les Continuer la lecture#40 jours #06 cartes | l’abominable

#40 jours #05 | Noisy mon désert ma Namibie

J’ai placé mon corps en caméra tournante, pile au milieu de la place du marché. Ce soir, samedi soir, tout est désert, flétri, abîmé. Sans intérêt pour les choses de la ville. Les boutiques ont fermé, le sol blême est un fruit blette, les murs sans vitrines, déchet posé à la surface, tu bouges les lèvres, tu dis, je suis Continuer la lecture#40 jours #05 | Noisy mon désert ma Namibie

#40 jours #04 | s’ancrer loin

Du ciment du ciment tu ne plies pas soulève poussière ciment ciment, poussière armée béton de forge, poussant poussière au bout des yeux, escalator dernière muraille, mon cœur tendu va exploser, ciment ciment s’enchoque un brâme, au bout des palmes, au terme d’âme, démarche droit par-dessus l’ombre, rentre dans l’oeuf, le sol est souple et puis déforme, c’est le bâton Continuer la lecture#40 jours #04 | s’ancrer loin

# 40 jours # 03 parking | EMA

EMA regarde, regarde mes mains, mes doigts galoches, ma peur talonne, ce geste imprécis ne l’écoute pas vraiment, fais semblant de dormir, ne te relève pas, jute à pencher la tête dans une orée de pluie, regarde large, déploie tes gammes EMA, EMA bassonne EMA clarinne, nos billes en tête et nos tympans cherchant la note, ta précision d’alto, EMA Continuer la lecture# 40 jours # 03 parking | EMA