A propos de Françoise Breton

aime enseigner, des lettres et du théâtre, en Seine-Saint-Denis, puis en Essonne, au Cada de Savigny, des errances au piano, si peu de temps pour écrire. Alors les trajets en RER (D, B, C...), l'atelier de François Bon, les rencontres, les revues, ont permis l'émergence de quelques recueils, nouvelles, poèmes. D'abord "Afghanes et autres récits", puis en revues "Le ventre et l'oreille", "Traversées", "Cabaret", "La Femelle du Requin"... Mais avant tout, vive le collectif ! Création avec les anciens élèves d'Aulnay-Sous-Bois de la revue numérique Les Villes en Voix, qui accueille tous les textes reçus, photos, dessins, compositions sonores...

# 40 jours – # 32 | la ville cracheuse de feu

A tourner depuis des heures dans l’enclave réservée aux immeubles, on pourrait croire qu’il est aisé de se perdre. Le soleil te suit à la trace, percute ton front maigre auréolé de gouttes, ton dos souffre sous le poids du sac, et tu glisses d’un boulevard à l’autre, les yeux percés de lumière. Cela fait trois heures que tu attends Continuer la lecture# 40 jours – # 32 | la ville cracheuse de feu

# 40 jours – # 31 | Garonor

Dans le film qu’on se compose à l’esprit, et que je projette mentalement sur l’écran de la télé en écoutant du son, je nous vois dans cette galerie marchande, un peu spacieuse et vide au début, clinquante, neutre et vide, vitrinée, comme dans les films hirsutes de Fassbinder, où un homme saute et court à toute allure là-dedans, il fuit Continuer la lecture# 40 jours – # 31 | Garonor

#40jours #29 | retraite en fausse Camaraderie

Tu n’as pas l’air de tourner rond dans ta te-tê mec, tu voudrais pas tenter un p’tit séjour avec moi chez un ami, t’as pas de travail, tu t’sens plutôt fichu as been pas aimable, de travers, amplifié déplifié simulacre marmelade, pris de cours sur le fil, pas sociable, imbécile, énervé dangereux, bizarroïde mortifère ?  Mon ami il a toutes les Continuer la lecture#40jours #29 | retraite en fausse Camaraderie

#40jours #28 | comment acheter du miel et du bon temps

Jour de marché tu t’en vas traîner tes basques avec un casque à boulons (t’as trop bu la veille pardi !) c’est une ville intranquille que tu prends par la main En traînant comme un gosse ta déprime et ta ville intérieure Tes soucis jamais tus, l’image terne que renvoie le cours d’eaux des journées V’la la flemme qui suffoque, l’illusoire Continuer la lecture#40jours #28 | comment acheter du miel et du bon temps

#40jours #27 | le junkie

Alors ce petit parc là, t’es bien t’es tranquille tu teases ? tu me remarques ou quoi, t’as les yeux à l’envers ? et l’arbre au-dessus, tu crois qu’il te fait des fleurs dans ton état ? c’est pas pitoyable de kiffer la vie comme ça toujours allumé ? c’est le ciel qui te parle tu crois ? les yeux à l’envers faut l’savoir Continuer la lecture#40jours #27 | le junkie

#40jours #26 | Arlecchino les coups de bâton

Attendre sur le quai, 6h40 Juvisy, Melun, Sevran, ces villes intermédiaires où l’on monte pour rejoindre son lieu de travail, villes circulatoires, où l’on attend sur le quai, froid glacial, les écharpes étirées jusqu’au sommet de la tête, le tremblement des mâchoires, et puis le rire des dames qui vont pouvoir commencer plus tard, les femmes sont habituées, à la Continuer la lecture#40jours #26 | Arlecchino les coups de bâton

#40jours #25 | orage magnétique

Chaque jour à partir de novembre est fait d’hiver et tord-boyau. Tu trembles sur les quais, terminus tout le monde descend. Dégueulasserie la souffrance, j’t’en foutrerais moi des douleurs t’as pas vu la sienne du type là-bas. Par-dessus le fleuve et par-dessus les rails, les gens tombent où nous passons, les aubes à blêmir sur les quais, suite à un Continuer la lecture#40jours #25 | orage magnétique

#40jours #24 | le monde tchang

Le petit restaurant descend la rue le long de la ligne 5 et du RER B, on se croirait place de clichy tellement ça circule en vrac, des rondes et des majeures, pleins détours sur le terre-plein, les feins crissent, « le monde tchang » en allumade, nom tibétain, tous les clients sont chinois, on s’installe à l’intérieur, attache tes jambes au Continuer la lecture#40jours #24 | le monde tchang

#40 jours #23 | Ville-Roc droit devant

C’est une avancée de granit tout en coquelicots noirs Tannée par le râle des dingues, vagues géantes Propulsées folles dans la ville Vois par la peau vois par la bouche Son calvaire de roches – et l’or aux dents ! Pointant des ongles sales vers l’altière Angleterre Les marins s’agenouillent dans le tournis des têtes Ah le froid toujours le vent Continuer la lecture#40 jours #23 | Ville-Roc droit devant

#40jours #22 | seine et marne

Par la fenêtre, une cour intérieure, généralement rien n’est visible, à part le travail du gardien : sortir les poubelles, mettre la musique à fond, de vieux disques année 60 toujours les mêmes, une voix de femme assez mélo, peut-être Dalida c’est bien possible, et dans la voix qui s’élève, caisse de résonnance, il balaie et balaie, chante un peu parfois. Continuer la lecture#40jours #22 | seine et marne