A propos de Françoise Breton

aime enseigner, des lettres et du théâtre, en Seine-Saint-Denis, puis en Essonne, au Cada de Savigny, des errances au piano, si peu de temps pour écrire. Alors les trajets en RER (D, B, C...), l'atelier de François Bon, les rencontres, les revues, ont permis l'émergence de quelques recueils, nouvelles, poèmes. D'abord "Afghanes et autres récits", puis en revues "Le ventre et l'oreille", "Traversées", "Cabaret", "La Femelle du Requin"... Mais avant tout, vive le collectif ! Création avec les anciens élèves d'Aulnay-Sous-Bois de la revue numérique Les Villes en Voix, qui accueille tous les textes reçus, photos, dessins, compositions sonores...

#L8 – Retenir

Il est des heures où j’aurai beau avoir faim, m’écoutant réclamer, les grondements orageux dans le ventre, les éclairs contre les pores de l’estomac, il m’est impossible d’avaler quoi que ce soit. Un thé peut-être, pour l’allant qu’il confère pendant les heures de déambulation dans les couloirs, recouvrant les épaules dénudées d’une veste tombée à terre, replaçant une couverture, un Continuer la lecture#L8 – Retenir

#P8 – Le bistrot de Ceux-qui-choisissent-le vent.

Tu n’avais pas besoin de dire d’où tu venais, il suffisait de lire le jaune poussière à l’intérieur de tes pupilles, le Soudan comme ancrage, le nid démoli, la fièvre, les massacres au hasard des villages, d’ailleurs vous venez tous de la campagne, comme au Malawi les porteurs de charges à vélo, maigres et souriants, les muscles tremblants de courage, Continuer la lecture#P8 – Le bistrot de Ceux-qui-choisissent-le vent.

# L7 – Dans l’attentive proximité de Marie N’Diaye

Combien de fois me suis-je rendue dans ce parc, isolé derrière la médiathèque Saint-Marc, perdu dans les herbes hautes, sur la longue pente qui s’amorce depuis le bar tabac du carrefour. Y geignent des enfants fous, leurs gestuelles sismiques, prenant en otage les tobogans et les balançoires, un lieu déserté par les familles puisqu’ils y viennent seuls, dévalant la pente Continuer la lecture# L7 – Dans l’attentive proximité de Marie N’Diaye

#L6 – Solo Devil

Alors moi je te dis tout de suite, je suis le Sdf des urgences de la Cavale blanche. Tu me parles d’isolement avec tes yeux verts, tu crois que je vais t’emmêler les pinceaux avec mon verbiage de traviole à force de gamberger dans la rue. Tu crois que ma langue ma pensée y valent plus rien à force d’errance Continuer la lecture#L6 – Solo Devil

#P5 – La volte de tes eaux

Il n’y a plus d’ainsi dire, plus de gloriole, plus de sel bonimenteur, onde à neutro, ni sangle ni romance – aucune sonde à bien-être – quand la caboche avale le ramage des mers. Regarde la barque étoffer son astre à paquebot, son reflet mineur sur les alvéoles du cœur, tu rames toujours à raccourci, faire fi du lustre et Continuer la lecture#P5 – La volte de tes eaux

# P4 – Il est temps de coopérer

Vous prendrez bien un petit café ? Vous remettre les idées en place. Tout de même c’est pas difficile se poser réfléchir. Encore un peu et vous tombiez, la panade, c’est pas difficile s’autogérer un peu non ? C’est sûr qu’à l’heure actuelle, il est de ton devoir d’agir te prêter assistance tu vois sinon. Rentrer dans le rang, trouver des stratégies Continuer la lecture# P4 – Il est temps de coopérer

#L5 – Renards

Dans la brume opaque qui se lève avant le crépuscule, un peu comme sur la Dordogne, on refait la ville à contresens et on entend tout de ce grondement sûr, ardent qui revient en écho des ponts de la rade. Les renards suivent de loin, ramassés contre les barrières qui s’effilochent parce que tout s’effiloche dans la ville toujours. Et Continuer la lecture#L5 – Renards

# P3 / La bouillie d’avoine – et les fentes de Young

Quand la traductrice coréenne Soomi Cho m’invitait chez elle rue des Martyrs, nous regardions des films d’horreur coréens en mangeant des algues, de petits mets redoutables, très pimentés, et nous buvions de la vodka. C’était des nuits à boire, à retourner le monde et découvrir ensemble les films gore de son pays. Je me souviens surtout du terrible Old Boy Continuer la lecture# P3 / La bouillie d’avoine – et les fentes de Young

#comme #audio | Je te réchauffe comme

Je te réchauffe comme une marée basse qui ne reviendra plus, planquée de l’autre côté de l’horizon, sans grain ni fortune, avec un slow entre les bras Je te réchauffe comme une mer qui a décidé de foutre le camp, laissant désoeuvrés les bouées, les embruns, les surfeurs, les îlots Je te réchauffe comme un petit vent qui glisse dans Continuer la lecture#comme #audio | Je te réchauffe comme

#L4 | Tatouage(s)

On en parlait souvent avec les collègues, de l’immense difficulté à s’exprimer sur des livres aimés, l’impression féroce de se mettre à nu, et que franchement, à leur âge, on aurait vécu cette impossibilité ce refus de dire, les mensonges à débiter pour raconter ce qui était bien d’avoir goûté, investi, digéré. Et puis, il y a eu les échanges Continuer la lecture#L4 | Tatouage(s)