A propos de Emilie Kah

Après un parcours riche et dense, je jouis de ma retraite dans une propriété familiale non loin de Moissac (82). Mon compagnonnage avec la lecture et l’écriture est ancien. J’anime des ateliers d’écriture (Elisabeth Bing). Je pratique la lecture à voix haute, je chante aussi accompagnée par mon orgue de barbarie. Je suis auteur de neuf livres, tous à compte d’éditeur : un livre sur les paysages et la gastronomie du Lot et Garonne, six romans, un recueil de nouvelles érotiques, un récit hommage aux combattants d’Indochine.

#anthologie #14 | Dans cette optique

« Dans cette optique », les magazines de jardinage ont changé la nature de leurs articles. Le climat de la France évolue, de nombreuses régions manquent d’eau. Pour conserver leur lectorat, ils s’adaptent et conseillent de planter des espèces sobres. Ils regorgeaient de photos d’hortensias et de rhododendrons, on découvre la verveine de Buenos Aires, les nombreuses variétés d’euphorbe, les cistes… La Continuer la lecture#anthologie #14 | Dans cette optique

#anthologie #13 | Omaha Beach en 765 mots

  C’est l’été. La marée est basse. Le ciel gris bleuté se fond à l’horizon avec la mer. Bientôt onze heures. Les occupants journaliers de la plage sont tous là. Parlons d’abord des oiseaux, ce sont les plus bruyants : goélands argentés, goélands marins et mouettes rivalisent de cris rauques, parfois plaintifs ou aigus et rieurs. En loopings gracieux, affairés, imprévisibles, Continuer la lecture#anthologie #13 | Omaha Beach en 765 mots

#anthologie #12 | Tamanrasset, Tananarive, Gustavia

Aller à Tamanrasset. Atterrir et prendre la route qui conduit de l’aéroport à la ville est déjà une expérience. On jouit de vues sur le désert, sur des formations rocheuses inconnues, plus loin sur des montagnes. C’est blanc, ocre, bistre, brun, voire rouge. Le ciel est laiteux, chargé de sable. Ça réjouit nos yeux, avides de changement. Mais constater que Continuer la lecture#anthologie #12 | Tamanrasset, Tananarive, Gustavia

#anthologie #11 | La chambre du septième (suite)

Je pensais que nous aurions vite fait Il était grand et terriblement beau, un homme dans la cinquantaine Quand je l’ai quitté il était environ vingt heures et la nuit prenait ses aises sur le trottoir Dans le couloir des chambres de bonne sa main avait précédé la mienne à tâtons il avait trouvé l’interrupteur de la minuterie sans la Continuer la lecture#anthologie #11 | La chambre du septième (suite)

#anthologie #10 | Prix Nobel

Il a soixante-douze ans et il parle à Stockholm. Claude Simon se dit un vieil homme qui a déjà beaucoup vécu, beaucoup travaillé, beaucoup écrit, beaucoup publié. D’ailleurs, c’est pour ce qu’il a fait de ces beaucoup qu’il reçoit le prix Nobel de littérature. Il est devant le pupitre, en smoking, chemise blanche à manchettes, nœud papillon immaculé. Un homme Continuer la lecture#anthologie #10 | Prix Nobel

#anthologie #09 | Dévissage

  fais ta médecine d’abord, tu verras après, j’ai vu que c’était long, très long des études de médecine, pas toujours enthousiasmant non plus, parce que les QCM, il n’y a rien de plus bête pour moi, les étudiants doués pour le par cœur réussissent mieux que ceux qui ont besoin de comprendre pour emmagasiner des connaissances, lesquels sont les Continuer la lecture#anthologie #09 | Dévissage

#anthologie #08 | L’enfant du 7ème étage

L’enfant du 7ème étage Le chien assis qui ouvrait sur les toits de Paris donnait à mon logis tout son pittoresque en été, mais s’avérait, dès les premiers froids, un inconvénient majeur pour qui avait son bureau d’étudiant sous cette fenêtre. En effet, celle-ci était équipée de vitrages bringuebalants et ne possédait pas de volets ; son store vénitien, aux lattes mal Continuer la lecture#anthologie #08 | L’enfant du 7ème étage

#anthologie #07 | Il est temps d’allumer la lampe

4 octobre 2023 Elle n’a pas pu écrire à l’aube, selon son rituel journalier. Des préoccupations domestiques ont, dès son lever, perturbé l’écoulement de son temps. Elle en reste affectée. Il est 19 heures, elle doit écrire, elle le doit, elle le doit à son journal, — comment y laisser un blanc à la date du 4 octobre —, elle Continuer la lecture#anthologie #07 | Il est temps d’allumer la lampe

#anthologie #06 | Sentir le monde

Je n’ai jamais été malade de solitude au point de songer à me jeter d’une passerelle. Les désespérés n’ont pas pu, n’ont pas su ouvrir les yeux sur la splendeur de Paris depuis les Buttes Chaumont. Elle les aurait détournés de leur projet de non-retour. Je ne me sens jamais seule, séparée, détruite, abandonnée, même si je suis souvent physiquement Continuer la lecture#anthologie #06 | Sentir le monde

#anthologie #05 l Ô FABRICIUS

Je suis de ceux qui trouvent le monde trop éclairé. Pas de projecteurs sur moi, jamais. Comme le cloporte, j’aimerais vivre sous les pierres. Bon sang, le grand jour, pour mieux montrer mes manques, quelle idée. Fermez les claustras, mesdemoiselles, les brise-soleil si vous préférez. Claustra dérive du latin claustrum, fermeture d’une porte, verrou, claustra revellere Cicéron, barrière, tui versus invito te claustra sua refregerunt Pline, Continuer la lecture#anthologie #05 l Ô FABRICIUS