A propos de Émilie Marot

J'enseigne le français en lycée où j'essaie envers et contre tout de trouver du sens à mon métier. Heureusement, la littérature est là, indéfectible et plus que jamais nécessaire. Depuis trois ans, j'anime des ateliers d'écriture le mercredi après-midi avec une petite dizaine d'élèves volontaires de la seconde à la terminale. Une bulle d'oxygène !

#été2023 #02bis | no man’s land

On aurait dit qu’il avait fallu partir vite. Le silence et le vent dans les arbres. Face à moi, un vaste espace laissé à l’abandon. Ancien hôpital militaire puis centre de formation. M’avait-on dit. Tout à coup, irréels mais bien vivants des cris et rires d’enfants dans ce lieu fantomatique. En bord de forêt et de ravine, une école maternelle Continuer la lecture#été2023 #02bis | no man’s land

#été2023 #02 | et dans tout cet abandon

Tout ce fatras. Il faut regarder où mettre les pieds avant de franchir le seuil. Je n’ose pas m’appuyer sur la porte en bois toute vermoulue gorgée d’eau des dernières pluies. A terre des détritus noircis d’humidité crasse et au travers dans ce vrac les tommettes toute rouges bien que blanchies parfois d’usure. Au mur des taches des pans de Continuer la lecture#été2023 #02 | et dans tout cet abandon

#été2023 #01bis | y a-t-il eu

y a-t-il eu j’ai peur que non pas vraiment qu’elle est à vivre encore cette scène y a-t-il eu elle est bien bonne cette question-là de savoir quand où débarrassée de tout ce qui pourrait gêner empêcher y a-t-il-eu non pas l’impression ou alors par instant toute vive et fugace vécue oui la sensation que là passager le temps d’une Continuer la lecture#été2023 #01bis | y a-t-il eu

#été2023 #01 | plein nord dans le grand vent et la toute beauté

Ton bureau nomade s’est posé. Enfin. Plein nord.  On est vendredi soir. La mer d’un gris laiteux sur ta gauche fait presque un avec le ciel délavé. Ton bureau s’est ancré. Enfin. Son bois noueux s’enracine et trace déjà le chemin des grandes forêts là tout près en bord de ravine, et dans les plis et replis des veines du Continuer la lecture#été2023 #01 | plein nord dans le grand vent et la toute beauté

#été2023 | #00, prologue | d’où sourd le désir

Tout part du ventre. C’est là qu’il s’est installé en toi. Tu le comprends aujourd’hui. C’est au collège que tu l’as lu pour la première fois. Ton professeur de français l’avait choisi. Alors ce n’était pas rien. Tu l’as donc lu et relu cette année-là – tu étais en troisième – et puis pas plus après, ou bien par fragments, Continuer la lecture#été2023 | #00, prologue | d’où sourd le désir

#carnets individuels | Emilie Marot

#46 | 05/04/23 | Aujourd’hui, j’écris la #13. C’est très court. Ca saisit un geste. L’arrête dans le flux d’une marche. Mots qui capturent tout vif un instant, arraché à la course folle et quotidienne de la petite dame du Carmel. Lui prêter voix pour la deuxième fois dans ce carnet alors même qu’à la boulangerie, je comprends qu’elle ne Continuer la lecture#carnets individuels | Emilie Marot

#voyages #05 | Balembouche

#05 | hommage à Nicolas Bouvier : Balembouche PORTAIL C’est l’entrée du domaine. Pas grandiloquent. Modeste. Pas vigoureux. Accueillant. Juste une frontière de bois qu’on pousse facilement, ouverte le plus souvent. Une invitation à entrer. ALLEE D’ARBRES Et puis devant soi, une fois le portail franchi, une allée d’arbres vénérables et doux à fois, et d’herbes, une végétation amie, un Continuer la lecture#voyages #05 | Balembouche

#carnets #prologue | carnets nomades

Tant et tant de carnets transbahutés. Petits, moyens, grands, lignés, vierges, quadrillés, à spirales, à la reliure cousue, agrafée, unis ou à motifs. Parmi. Il y a le tout petit carnet vert usé à la corde, couvertures première et quatrième effilochées usées grattées frottées, relique nostalgique de temps révolus de villes passées de gens perdus. Parmi. Il y a les Continuer la lecture#carnets #prologue | carnets nomades

#40jours #40-1 | bibliographie

Au bout du parcours, j’ai éprouvé le besoin de rassembler la bibliothèque de l’atelier. Exercice de copier-coller. Merci François pour tout ça ! Bibliographie Jacques Abeille, Le Veilleur du jour / Les Jardins statuaires (Le Tripode, 2015 / 2016) Samuel Beckett, Comment c’est (1961) / Le Dépeupleur (1970) Walter Benjamin, Sens unique / Enfance berlinoise / Paris, capitale du XIXe Continuer la lecture#40jours #40-1 | bibliographie

#40jours #39 | c’est en pleine nuit que nous prenions le départ…

C’est en pleine nuit que nous prenions le départ. Transbahutées en pyjamas de la chaleur du lit jusque sur le rêche d’une couverture dans le frais d’un sac de couchage sur la plage arrière du fourgon happant goulument la fraicheur et l’odeur des nuits d’été par le haillon arrière ouvert. Dans le chuchotis si doux des voix et des gestes, Continuer la lecture#40jours #39 | c’est en pleine nuit que nous prenions le départ…