A propos de Danièle Godard-Livet

Raconteuse d'histoires et faiseuse d'images, j'aime écrire et aider les autres à mettre en mots leurs projets (photographique, généalogique ou scientifique...et que sais-je encore). J'ai publié quelques livres (avec ou sans photo) en vente sur amazon ou sur demande à l'auteur. Je tiens un blog intermittent sur www.lesmotsjustes.org et j'ai même une chaîne YouTube où je poste qq réalisations débutantes. Voir son site les mots justes .

###été 2023 #11 La rentrée

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VRD route de Marcilly (photo DGL)

Chaque année la rentrée me surprend par son intensité. Je le sais, je la vois arriver, je me dis j’ai encore 15 jours, j’ai encore 8 jours. Et puis c’est là, rendez-vous, réunions, obligations, submersion.
Avant que je vous parle de la rentrée, revenons un peu sur cet état d’apesanteur qui est le propre des vacances. De début juin à début septembre, trois mois, un quart d’année où l’on a l’impression que l’on pourra tout faire. Juin, ça se bouscule encore, mais de façon tellement ludique. Juin, on jongle entre manifestations de fin d’année, invitations d’avant les vacances, choses à finir ; juin précipité et pourtant léger sans angoisse ni stress. Des excuses on s’en trouve plein avec cet air de vacances qui flotte déjà, les absences de certains, les « on le fera à la rentrée », les « tant pis cette année, je n’irai pas ». En juillet, le temps devient paresseux, c’est comme du temps gagné, du temps sans contrainte. Juillet, c’est fait pour musarder, imaginer, projeter ce qu’on fera plus tard. Août, surtout la fin, est moins léger. Justement on part en août ! Découvrir le nouveau, vivre autrement, ailleurs. Vers le 15 ça sent le roussi. Il fait tellement beau qu’on se dit que ce n’est pas possible, pas encore fini. À partir du 15 août, on profite avec exagération, sans limites, déraisonnablement. Septembre sonne le glas. La tête encore embrumée de l’été, il faut reprendre le poids des jours qui ont si terriblement raccourci. On est sonné. On reçoit tout en pleine face avec le sentiment qu’on ne fera pas face. Inscriptions, demandes de renseignements, rendez-vous, recherches de documents, justificatifs, récépissés, mise à jour. Les routines endormies peinent à revenir. Il y a de l’urgence dans l’air le 1er septembre. Je revois Martha au pique-nique de rentrée. Elle a beaucoup de nouvelles idées et toujours ses talons trop hauts qui ne lui rendent pas la marche facile. Je suis déjà fatiguée. Les bénévoles de la bibliothèque sont toutes là. L’ancienne inspectrice des impôts a fait la meilleure salade : crevettes-laitue ; elle fait macérer les crevettes dans le rhum blanc (pas beaucoup) et autre chose que j’ai oublié, la sauce était largement à base de mayonnaise et il n’y a pas à dire la mayonnaise c’est bon. On ne rajeunit pas, toutes ensemble : un AVC pendant l’été (elle va tout à fait bien) et une carotide à déboucher. Moi, j’étais surtout inquiète à propos du contrôleur des impôts qui m’avait fixé un rendez-vous le lundi de la rentrée, je n’ai pas osé demander des conseils. Plus tétanisée qu’avant un rendez-vous médical. Plus tard, je me fais prendre la tête par la dame qui s’estime détentrice de l’histoire de Lissieu qui m’accuse de voler les archives et de monnayer mes recherches. Le localier du journal me propose de faire un article sur mes chroniques lissiloises. L’un pourrait annuler l’autre ; au contraire, ça s’ajoute. Déjà fatiguée d’interactions qui se cumulent sans s’équilibrer.
Mais cessons de parler de la rentrée et revenons un peu sur cet été 2023, plus chaud que tous les étés. Accablant par la chaleur, terrifiant par les feux, la fonte des glaciers et les éboulements en montagne qu’on regarde aux informations en se réjouissant de ne pas être dessous. Les voitures électriques qu’on ne peut pas se payer, les piles qu’on ne sait pas recycler, les ZFE, le ZAN, l’abaya, les EPR et moi et moi et moi. L’Ukraine, la Chine, Prigogine, la Russie. Il n’était pas si léger cet été-là. C’est un drôle de méli-mélo dans ma tête. Un bébé qui vient de naître, un autre qui reprend le chemin de l’école et la rencontre de l’arrière-petite-fille des amis allemands de mes parents que je vois de temps en temps depuis 60 ans. De la joie ? De l’espoir ? De l’inconscience ? Fais de ton mieux me suis-je dit, c’est la rentrée.

J’ai demandé à Google Bard de me parler de la rentrée, il m’a répondu ceci.

La rentrée scolaire est un moment important dans la vie des élèves et de leurs parents. Elle marque le début d’une nouvelle année d’apprentissage et de découvertes.En France, la rentrée scolaire a lieu le lundi 4 septembre 2023 pour tous les élèves du primaire et du secondaire. Les enseignants préparent leur rentrée la veille, le vendredi 1er septembre.La rentrée est souvent synonyme d’excitation, mais aussi de stress. Les élèves sont impatients de retrouver leurs amis et de découvrir leurs nouveaux professeurs. Les parents sont heureux de voir leurs enfants reprendre une activité normale, mais ils sont aussi inquiets pour leur réussite scolaire.
La rentrée est aussi une période de changements pour les élèves. Ils vont apprendre de nouvelles choses, rencontrer de nouveaux camarades de classe et se confronter à de nouveaux défis. C’est une période d’adaptation qui peut être difficile pour certains.
Pour bien préparer la rentrée, il est important de s’organiser. Les parents doivent s’assurer que leurs enfants ont tout le matériel nécessaire, comme des cahiers, des stylos, des livres et des fournitures scolaires. Ils doivent également s’assurer que leurs enfants sont prêts à reprendre le rythme scolaire.
Les élèves, quant à eux, doivent se reposer avant la rentrée pour être en forme. Ils doivent également se rappeler qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils peuvent compter sur leurs parents, leurs professeurs et leurs amis.
La rentrée est une période de transition qui peut être difficile, mais elle est aussi une période d’opportunités. C’est un moment pour apprendre, grandir et se préparer à l’avenir.

Je crois que pour le moment, je fais mieux que Google bard.

# été 2023 # 10 bis Moi, l’autoroute du soleil

Carol est morte avant que soit terminé le livre à 36 ans, Julio deux ans plus tard à 72 ans, mais je n’y suis pour rien. Ce n’est pas moi, ce n’est pas un accident, ils n’étaient pas des personnages de fiction sinon je les aurais sauvés. Je les garde dans mon cœur Carol et Julio. Personne ne m’a plus Continuer la lecture# été 2023 # 10 bis Moi, l’autoroute du soleil

#été2023 #10 le parking des Chères où rien ne manque excepté la beauté

L’aire de service des Chères. Elle cherche la page où ils en parlent1. Elle y colle un post-it pour pouvoir y revenir. Ils parlent surtout des camions et de leur camionophobie. Quarante ans après, elle partage. Elle regarde les photos et les légendes :– Le parking des chères où rien ne manque excepté la beauté– Et pourtant, de menus arbres nous accueillent évitant Continuer la lecture#été2023 #10 le parking des Chères où rien ne manque excepté la beauté

#été 2023 Estivales

###été 2023#09 La maison où il a grandi

Depuis longtemps, il me demande de venir le voir dans sa maison des G. Au téléphone, lorsque j’annonce la date et l’heure probables de notre arrivée sa femme m’explique le chemin. pas celui mentionné sur l’adresse, la rue de l’église (c’est facile, au bout on voit l’église) jusqu’au bout, puis tourner deux fois à gauche et le chemin du pâtre Continuer la lecture###été 2023#09 La maison où il a grandi

###été2023 #08 bis Presque aussi rare que de surprendre un accouplement de renards

En fait, ils sont rarement dehors. Ils vivent dedans à regarder par la baie vitrée l’horizon de leur dispositif occultant. Même le linge, ils ne l’étendent pas dehors, ils lavent leur linge en famille. Que fait-elle là dehors, saisie par la google car, penchée sur son pulvérisateur, bleu comme sa salopette, prête à agir. Désherberait-elle devant sa porte ? Une exception, Continuer la lecture###été2023 #08 bis Presque aussi rare que de surprendre un accouplement de renards

###été 2023#08 4 août 2083

Occultant, le dispositif doit être occultant, de plus en plus, comme une obsession : mur, portail, barrière, clôture, haie, brise-vue, tout est bon. Enclore ne suffit pas. Délimiter et séparer pas assez. Il faut occulter pour cacher, dissimuler, protéger son intimité des regards indiscrets comme ils disent. Occulter à tout prix. Pour ne pas être vu. Ça se vend, la Continuer la lecture###été 2023#08 4 août 2083

#été2023 #07bis | Dis-moi si je sens

Je me demande si je sens. Est-ce que je sens. Qu’est-ce que je sens. Si on peut me reconnaître à mon odeur . Si on se souvient de moi à mon arôme. Comme certains lieux ou certaines personnes. La senteur de l’eau, le parfum d’une clairière, l’odeur d’épices d’un quartier, le fumet des égouts, le remugle des déchets. Vaut mieux Continuer la lecture#été2023 #07bis | Dis-moi si je sens

#été2023 #07 | Conception

Je pourrais commencer par la naissance ou par l’enfance, moi ce qui m’intéresse c’est la conception. Comment ça germe dans les têtes, d’où ça vient, quelles décisions ça implique, les choix entre des possibles, ce qu’on veut, ce qu’on ne veut pas et puis au milieu ce qui sera. Saisir ce moment où ça sort du néant pour s’incarner. Conception-incarnation. Continuer la lecture#été2023 #07 | Conception

#été2023 #06 | nocturne

De plus en plus souvent, je me promène la nuit. Je m’explore dans toutes les parties de mon corps. Ils y sont mes muscles et mes nerfs, mes os et mes articulations, mes douleurs aussi. C’est la nuit que je les ressens trop vivement dans le silence. Je marche dans les allées, je traverse les haies, je me baigne dans Continuer la lecture#été2023 #06 | nocturne