A propos de Delphine Arras

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#anthologie #36 | Accordéon sans rancune

La langue ourlée aux derniers mots sacrifiés, j’ai la pensée de me redresser. Je me sens quatre cadenas au sol. Quatre pattes c’est réservé à d’autres jeux. Quatre pattes c’est quatre fois plus bas que ce qui se tient debout. Et mon regard. Atterrit à hauteur de poussière foulée. Je respire donc. Mal. Mes poumons d’aise et de repli. Accordéon Continuer la lecture#anthologie #36 | Accordéon sans rancune

#anthologie #33 | Bleu insolent

Bleu sur bleu de parme sur bleu miroir sur bleu ostréicole sur bleu d’abysses. Carottage de bleus. Tableau manifeste. Matelas de bleus. Offrande à perte de vue. Respire Matelas cossu auréolé de nuages bleu insolent. Vue qui frappe. Yeux terminaisons nerveuses calmes. Revendication d’un ciel orphelin. Vent ou introduction en l’absence de seuil. Respire Le phare. Le phallique. L’horizon a Continuer la lecture#anthologie #33 | Bleu insolent

#anthologie #32 | Le fait que cette nuit je n’ai pas dormi

Le fait que cette nuit je n’ai pas dormi. C’est inlassable. Le fait qu’au comptoir cette nuit de fragments cela me redresse. Le fait que cette nuit n’est pas une. Le fait que le comptoir en accueille d’autres que moi. Le fait que je ne connais pas leurs nuits. Le fait que j’ai l’impression d’être une macaroni sur le fil Continuer la lecture#anthologie #32 | Le fait que cette nuit je n’ai pas dormi

#anthologie #27 | Crash tests

La langue ourlée aux derniers mots sacrifiés, je me redresse dans une pénible cécité. Trois fois j’ai frappé le sol. Trois fois j’ai senti le pécher glisser entre mes omoplates. De l’eau ou une masse liquide que je ne peux prononcer s’évertue à inonder. Je suis témoin de corps. Un périple qui se dessine encouragé par les terres silencieuses. On Continuer la lecture#anthologie #27 | Crash tests

#anthologie #26 | Ring

Ring ! Elle se fait petits wagons qui tamponnent une deux trois fois et cela déclenche une montagne russe de faible conviction. Elle retourne à ses wagons c’est plus bas une vallée une rivière elle se parle à elle-même un brouillon avant la rampe de lancement le retour au front elle pointe et ne tire pas là et quand elle Continuer la lecture#anthologie #26 | Ring

#anthologie #25 | l’odeur est une patience

je m’allonge je m’étais allongée je sais réchauffer ma mémoire je m’étais allongée je ne sentais pas j’ai insisté d’autres auraient paradé je suis restée moi la fille allongée et que ce coucher permettait d’absorber et c’était le corps couchée je crois que je vais y arriver à faire remonter de même mon carnet posé à hauteur de mon horizontal Continuer la lecture#anthologie #25 | l’odeur est une patience

# anthologie #07 | Nuit dedans

Nuit dedans. Mieux je vois et mieux je veux voir. De mieux en mieux je regarde. C’est en face. Après le dîner il s’assoit dans un canapé confortable à l’oasis de sa bibliothèque belle fournie et stoïque. Ce n’est pas lui que je mate. Sa bibliothèque me fait rêver. Son regard têtu dans une direction fixe imbécile me fait supposer Continuer la lecture# anthologie #07 | Nuit dedans

#anthologie #06 | Parler n’est pas dire

Mon corps donc tremble et je ne parle pas vraiment. C’est la salle des machines. Ouverture le long des pointillés c’est pour montrer. Mes intérieurs. Je suis une salle des machines. L’ébullition me monte aux narines. Je me sens prête je ne le suis pas. Ces wagons d’envies et de doutes à force de se percuter ont lassé mon public. Continuer la lecture#anthologie #06 | Parler n’est pas dire

#anthologie #05 | Pour parler mon corps a d’abord tremblé

A cinq ans j’ai failli. Et cela reste. Je n’ai pas défailli et cela reste aussi. J’ai assemblé du beau monde Lego compris. Justement pas tout bien compris. J’ai fait mon public. Debout sur l’escabeau du lavage de dents j’ai exposé. Pour mon corps j’ai tourné dans un sens dans l’autre c’était presque amusant et mon public attentif. Pour parler Continuer la lecture#anthologie #05 | Pour parler mon corps a d’abord tremblé

#anthologie #04 | Une maison à feuilleter

1 Un livre escalier. Un probable. Une maison à feuilleter. Je respire mieux si je sais que tu dors à l’étage. 2 J’ai vu une maison gonflable gonflée. C’est important sinon on ne peut pas tenir ni debout ni couché. 3 Le chat n’aime pas déménager. Dans toutes les villes un chat au moins. Où que j’habite je m’emploie à Continuer la lecture#anthologie #04 | Une maison à feuilleter