A propos de Eve F.

Rédige des assignations et des conclusions, défend le veuf et l'orpheline, écrit sur le Droit et son envers, la Justice et ses travers, le bien-être et son contraire, les hommes et pas que, le bruit du monde et ses silences, aussi.

#anthologie #20|Ce n’est pas toi, sur la photo

Ce n’est pas toi sur la photo. Je ne te reconnais pas. C’est une femme obèse, on dirait aujourd’hui en surpoids. Tes joues sont bouffies et rebondies sur tes yeux, des yeux comme en pleurs, les larmes en moins, enfouies. Ton visage sur cette photo est perclus de désolation. Même ton sourire ne veut rien dire. Rien dire de toi, Continuer la lecture#anthologie #20|Ce n’est pas toi, sur la photo

#anthologie #19 | Une trace sur la peinture encore fraîche

Parce que si pardon un jour peut-être, oubli jamais Parce que demain peut se prendre pour hier Parce qu’aller chercher des images, plus loin derrière, et plus encore, ce sera pour plus tard Parce que laisser une trace quand la peinture est encore fraîche Parce que… L’orchestre improvisé de casseroles le soir à vingt heures et puis. Plus rien Ecouter Continuer la lecture#anthologie #19 | Une trace sur la peinture encore fraîche

#anthologie #18 | Poids des mots versus choc des photos

Souriez… vous êtes flashé Numéro de l’avis 378146957 Date de l’infraction 03/04/2024 Heure de l’infraction 23h08 Adresse de l’infraction RN 118 Les Ulis Direction vers Orsay Nature de l’infraction EXCÈS DE VITESSE d’au moins 5 km/h et inférieur à 20 km/h par conducteur de véhicule à moteur – vitesse maximale autorisée 50 km/h Amende minorée 45 euros (pour qui a Continuer la lecture#anthologie #18 | Poids des mots versus choc des photos

#anthologie #17 | Poètes vos papiers !

Des artistes, j’en vois passer dans ce cabinet d’avocat prestigieux où je fais mes classes depuis trois ans. Je travaille chez Maître Floriot, Floriot tout court comme on l’appelle, dans le milieu. 25 mars 1967. Ce matin-là je dois assister à un rendez-vous avec Léo Ferré. Le dos vouté, emmitouflé dans un manteau de laine gris, le crâne dégarni, il Continuer la lecture#anthologie #17 | Poètes vos papiers !

#anthologie #16 | La passe sans porte *

Elles sont deux. L’Une est dans un lit, pelotonnée dans de chaudes couvertures, telle une enfant presque endormie, la tête déjà lourde sur l’oreiller, le souffle lent et sifflant. Elle l’attend. L’Autre arrive, essoufflée, s’assoit, fébrilement, sur un tabouret tout près d’Elle, penche sa tête pour mettre ses yeux dans les siens, prend sa main. C’est la première fois que Continuer la lecture#anthologie #16 | La passe sans porte *

#anthologie #15 | Le poing levé, je crie ton nom, liberté.

Moi, à ta place…. qui parle là ? qui ne sait pas que des mots comme ceux-là, en face de moi, sont…c’est pour toi que je dis ça …dangereux… s’entrechoquent, cognent contre mes tempes, se noient dans ma boite crânienne… le cerveau gauche n’arrive pas à contrôler… le droit est perdu dans un tsunami, le reptilien fait mine de rien, n’en Continuer la lecture#anthologie #15 | Le poing levé, je crie ton nom, liberté.

#anthologie #14 | Je n’oublierai jamais… quoi qu’il en coûte

Elodie, range ta chambre, on ne peut plus mettre un pied par terre, et tous ces livres qui trainent là, ça fait dix fois que je te le dis. Elodie n’en peut plus de cette injonction intrusive sur son territoire, une petite pièce avec un lit, une vieille armoire, son bureau en bois de l’école primaire, des étagères, un papier Continuer la lecture#anthologie #14 | Je n’oublierai jamais… quoi qu’il en coûte

#anthologie #13 | Mille sabords !

Les retardataires sont toujours essoufflés. Ils accourent, quelques secondes avant que le ventre béant du bateau ne se referme à grand renfort de mouvements de câbles et de poulies géantes, vers la rampe d’accès qui sert pour l’embarquement des passagers et aussi à entasser les voitures dans la cale. On monte au premier étage par un escalier extérieur, en métal Continuer la lecture#anthologie #13 | Mille sabords !

#anthologie #12 | Les nuages dans le ciel, l’eau dans la bouteille*

Pas envie de plonger dans les eaux profondes des souvenirs, des escapades, des échappées, belles, même tristes, belles. Ou peur d’y rester ? Ce serait tellement plus facile en ce moment de rester au fond plutôt que se coltiner le présent, le réel du vivant de l’instant. Alors le passé mort et enterré ? Pour F. B. déterrons. Mais vite fait. Il Continuer la lecture#anthologie #12 | Les nuages dans le ciel, l’eau dans la bouteille*

#anthologie #11 | Larguer les amarres

Deux heures que suis ici à les embrasser, les écouter, leur parler, les regarder jouer avec les cadeaux que je leur ai apportés les faire sourire et rire aussi Passé trop vite ce temps avec elles Maintenant m’enfuir de cette salle aux murs jaunes pâles mal éclairée de ce couloir où je ne dois pas croiser leur mère de ce Continuer la lecture#anthologie #11 | Larguer les amarres