A propos de Catherine Serre

CATHERINE SERRE – écrit depuis longtemps et n'importe où, des mots au son et à la vidéo, une langue rythmée et imprégnée du sonore, tentative de vivre dans ce monde désarticulé, elle publie régulièrement en revue papier et web, les lit et les remercie d'exister, réalise des poèmactions aussi souvent que nécessaire, des expoèmes alliant art visuel et mots, pour Fiestival Maelström, lance Entremet, chronique vidéo pour Faim ! festival de poésie en ligne. BLog : (en recreation - de retour en janvier ) Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCZe5OM9jhVEKLYJd4cQqbxQ

BOOST |  #3 à #6 | Guerillères

Nous aurions su leurs peurs. Celles de Jane cultivées aux accents d’Oum Kalthoum et de Feyrouz. Peur d’une nuit désaltérée de thé brûlant. Peur du retour de midi. Peur des éclats de la ville affolée et bruyante. Peur des rues d’asphalte inégale. Peur des trottoirs soudain manquants. Peur du passage de quelques chats maigres. Peur d’un vol d’oiseaux attendu. Peur Continuer la lectureBOOST |  #3 à #6 | Guerillères

#LVME #08 | Leurs histoires et leurs noms

Vers 1820 Histoire du grenier fort, synonyme de richesse, le bâtir un peu trop tôt peut porter malheur, ne pas en avoir devient vite une source de tourment.Histoire de la souillarde, de comment et pourquoi Elsa s’est battu pour en voir une avec la lumière du dehors.Histoire des fenêtres dont la distribution sur la façade a changé la vie dans Continuer la lecture#LVME #08 | Leurs histoires et leurs noms

#LVME #07 | leurs noms et leurs histoires

Ceux de 1820 la fiancée qui apporte en dot le lopin où construire la ferme : Elsa Pittet seize ans bientôt dix-sept, prépare son mariage avec le fils Sandoz qui vient avec les bêtesle père d’Elsa, Anthelme Pittet, fier de sa fille, de la réussite qui s’annonce pour elle et ses enfants, un peu vexé de la perdre pour un Sandozles Continuer la lecture#LVME #07 | leurs noms et leurs histoires

#mardi #j’ai décidé | Dire et laisser faire

J’ai décidé d’arrêter d’écrire. D’abord le dire. Ça fait un truc. Le dire à voix haute. Se le dire et l’entendre. L’instant inverse où J’ai décidé de commencer à écrire. Un instant bien net. Un soir. Où il faut choisir. Le faire. Ou pas. Vraiment pas. Jamais. Continuer avec le modèle “vivre sans écrire”, choix 1 – Aller dans le Continuer la lecture#mardi #j’ai décidé | Dire et laisser faire

#LVME #6 | démentis

Fiction 1 : Pendant la construction de la ferme, deux hommes se sont battus, le père et le fils, de ces bagarres qui laissent des traces indélébiles dans les familles, puis les hommes ne se sont plus parlé jusqu’aux dernières heures du vieux quand, à quelques jours avant de passer, sentant en lui un fourmillement que son père avait décrit soixante Continuer la lecture#LVME #6 | démentis

#LVME #05 | instantané

Il a existé une image des lieux, une aquarelle naïve datée du XVIIIe siècle disparue comme le reste des archives dans l’incendie de 1906, le hameau se lovait devant la ligne de crête, la grange contre laquelle la maison un jour sera appuyée venait d’être construite. Le petit avion a réalisé des photos aériennes avec l’autorisation du maire, les photos Continuer la lecture#LVME #05 | instantané

#LVME #04 | palimseste

Le carrelage juste posé donne à la salle en travaux son air de demain, large tuile d’un gris mat et doux. Ne mangeant pas la lumière, au contraire la lissant jusqu’aux recoins de la pièce. Les murs sans revêtement, placos striés de bandes de joint à la blancheur de plâtre préparé La fine couche de béton liquide est étendu à Continuer la lecture#LVME #04 | palimseste

#LVME #3 | conduit courbé

Dans l’évier de pierre les assiettes s’empilent, autour de la table les voix mêlent rire et mots. A droite de l’évier surmonté d’une ouverture ronde par où rentre un peu de lumière, la cuisinière à bois remplie jusqu’à la gueule de bonnes bûches chauffe la pièce. Elle ronfle par à-coup au rythme du tirage, à chaque appel d’air de la Continuer la lecture#LVME #3 | conduit courbé

#LVME #02 | fin de partie

Elle passe un peu toujours à la même heure, que la maison soit pleine ou vide, de la fin avril aux premiers froids, elle longe la route au goudron râpé, à l’aller le chien devant elle ou plutôt une chienne, qu’elle dresse encore, une bête pressée de travailler, de mener la charge, elle, elle avance à pas réguliers, le bâton Continuer la lecture#LVME #02 | fin de partie