A propos de Claire Le Goff

Pratique théâtrale, mise en scène et écriture à Bastia, Compagnie Ghjuvanetta. Enseignement du français langue étrangère. Quelques publications : Mademoiselle Grelon (La Scène aux ados, Promotion théâtre, éditions Lansman, 2015), Des Miettes (recueil de nouvelles La Peau des autres, éditions La Passe du vent, 2015), Café de la Porte Dorée (recueil de nouvelles, concours Musanostra 2018), Contre le mur de pierre, Et sa désolation (recueil à venir, Musanostra 2020). Blog d'écriture en cours, Confiture d'épinards. Heureuse d'être parmi vous !

#hors-série 2, objets – la baignoire

Le bureau de la maison d’Ozoir est à l’étage, à droite dans le couloir après les escaliers. Au centre, la table de travail, avec une planche et des tréteaux, et une machine à écrire, où tu rédiges des articles pour Elle, un magazine pour dames, rubrique Neuf, nouveau, nouvelle. À gauche, une baignoire : nom féminin dérivé de baigner, du bas latin Continuer la lecture#hors-série 2, objets – la baignoire

#L8 et prendre le bateau

le coup de téléphone et prendre le bateau, cabine, elle n’en sort pas de la cabine, pas de promenade sur le pont, dans les coursives, les étages, la grande salle bleue où boire un café, un verre sous les étoiles près du piano-jazz – pas cette fois, cette fois elle ne peut pas, ne peut rien faire tandis que le Continuer la lecture#L8 et prendre le bateau

#P7 Villa Variations

Pleine lumière, clarté, blancheur au cadre de la fenêtre où éclatent le bleu sans nuage, le vert des collines. Végétation, densité de bosquets autour de la piscine, tableau de roses, héliotropes, résédas, anémones, renoncules, cyclamens, iris, violettes ou bien fleurs d’oranger.  Matin tôt, le ciel est gris, reflet des maisons, immeubles, constructions. Il n’y a pas que la pierre : il Continuer la lecture#P7 Villa Variations

#L7 En tout cas, une affaire de fantôme(s)

Une visiteuse arrive dans une ville, un appartement. Elle y vient régulièrement, pour y voir une femme de son entourage : une femme âgée – ou d’un certain âge (sœur, tante, amie). Cette fois, elle fait le voyage à l’annonce de la mort de la femme. Écrire encore sur la traversée en bateau, dans la cabine. Préciser les liens qui unissent Continuer la lecture#L7 En tout cas, une affaire de fantôme(s)

#P6 Journal

Mardi / J’ai lavé à la main les assiettes et les tasses hongroises que j’ai remontées de la cave dans la malle en osier. À Ozoir, à Férolles, je les lavais déjà à la main à cause des fleurs, de peur qu’elles ne s’effacent. J’ai lavé mes assiettes et mes tasses et je les ai rangées dans le placard, sauf Continuer la lecture#P6 Journal

#L6 Double solitude

Elle ferme la porte qui claque. Pourquoi claque? C’est peut-être en silence. Elle ne se souvient pas. C’est sûrement mieux comme ça, qu’elle referme en silence. Elle reste un moment là, à l’entrée, sans pouvoir avancer. Elle attend un instant. Ne sait pas si elle pourra aller plus loin. Mais rester là, plantée là, c’est ridicule : elle avance comme Continuer la lecture#L6 Double solitude

#P5 non pas au fusil

fatigue impuissante, yeux ouverts même fermés, cinémascope sans image, toile noire et brouillée, rien ne se crée : je pourrais dire paroi, je pourrais dire cerveau, morsure de douleur, à la tenaille, et si je sombre sans réveil, tant pis pour les matins  membres raidis, fourmillements, qu’on me tire, non pas au fusil : aux extrémités, les mains les pieds pour que je m’étende, de tout mon long éreintée, faire que je dorme ; la chose émerge et je me Continuer la lecture#P5 non pas au fusil

#L5 Décalcochaos

Elle a les yeux verts ou gris, seul le ciel sait, le front bombé, les pommettes hautes, les lèvres hydratées à la crème de huit heures, les attaches fines, un pas de moineau. Elle ne veut pas qu’on sauce l’assiette avec le pain, qu’on boive l’eau à la bouteille. Elle empoigne le croupion de poulet dans le plat familial, son Continuer la lecture#L5 Décalcochaos

#P4 C’est complet

Tu m’as laissée sortir comme ça, avec ma jupe trop courte, bottes aux mollets et les genoux qui dépassent, c’est complet. Manquerait plus que je tombe par terre et qu’on me ramasse à coup de Mercurochrome, comme quand j’étais gamine dans la rue Michelet, c’est complet. À mon âge, j’ai l’air de quoi. Pas de miroir à l’hôtel, faut dire, Continuer la lecture#P4 C’est complet

#L4 Sentimenthèque

1 – La Cicatrice, Bruce Lowery, avec son beau visage d’écrivain sur la quatrième de couverture et ce patronyme qui porte l’amour : histoire de deux frères dont un souffre et l’autre meurt – il faudrait que je le relise 2 – François le Bossu, la Comtesse de Ségur : chute et souffrance physique encore (ce que je note) – lu dix Continuer la lecture#L4 Sentimenthèque