A propos de Claudine Dozoul

Se balade entre écriture et pratiques artistiques diverses. Animatrice depuis longtemps d'ateliers d'écriture.

#anthologie #06 I moi seule

Minuit – La nuit peuplée de fantômes gourmands d’’imaginaires. Ils sont une vague déferlant dans l’obscurité, Dès qu’on veut s’y confronter, cette vague devient moi, moi seule. Loi de la physique quantique…? Midi – Plus de fantôme, personne, pas de vent, pas d’oiseaux, pas d’insectes, pas le bruit de fond d’une ville, d’une route, pas d’avion dans le ciel, la Continuer la lecture#anthologie #06 I moi seule

#anthologie #05 I derrière la façade

J’ai une façade. Je suis une façade. J’ai troqué mon corps contre une façade. Le soir, quand les chauves-souris sortent à l’ombre et batifolent au milieu des moustiques retardataires, moi, je sors ma façade, dans un chariot de supermarché que je pousse devant moi. C’est un produit frais, avec date de péremption – le lapsus étant de rédemption – consommable Continuer la lecture#anthologie #05 I derrière la façade

#anthologie #04 | ça serait là

1– Le premier rêve d’émancipation hors de la famille est le rêve d’un lieu à soi. D’une utopie mouvante dont la construction passe par toutes les humeurs. 2– C’est une maison bleue Adossée à la colline On y vient à pied, on ne frappe pas Ceux qui vivent là, ont jeté la clef1 3– C’est une petite ferme au soleil, Continuer la lecture#anthologie #04 | ça serait là

#anthologie #02 | on dirait que…

On dirait… on dirait que ça serait la nuit. Un rayon de lune tout laiteux entrerait par la vitre brisée d’une fenêtre bancale et s’étalerait directement, sans éviter les toiles d’araignées, au pied d’un escalier en bois vermoulu. De la poussière sur la rampe, de la poussière sur chacune des dix marches dans le champ de vision. A droite, un Continuer la lecture#anthologie #02 | on dirait que…

#anthologie #01 I Ouvrir le lundi

Ouvrir machinalement la porte donnant sur la cour. Grincement. La refermer sans se retourner en la faisant claquer. Prêt à changer d’univers. Passer du privé au public. Plonger dans l’espace du travail depuis un chez soi mitoyen. Traverser la cour en faisant crisser le gravier. Deux marches. Prendre la clef dépassant d’un trousseau cliquetant. Un tour vers la gauche. Ouvrir. Continuer la lecture#anthologie #01 I Ouvrir le lundi

#anthologie #prologue | Le son du corps

Que je ne sois, et je fus ! J’ai voulu, j’ai tenu j’ai poussé j’ai forcé le passage, j’ai tout déchiré et je suis sortie à l’air libre. J’ai crié. J’ai crié victoire. Mais j’ai pris en pleine gueule l’hostilité de regards contrariés.J’ai fermé les yeux, fort, très fort Je les ai ouverts dans la pénombre d’une chambre ; j’ai Continuer la lecture#anthologie #prologue | Le son du corps

#gestes&usages #07 | Jardinez ! … C’est résister

Ne faut-il pas garder les mains dans la terre ? Jardiner ? Penser le paysage ? Et ainsi… résistez ! Ne faut-il pas travailler avec le vivant ? En accompagner la diversité ? La respecter ? Et ainsi… résistez ! Ne faut-il pas observer la nature ? L’appréhender avec humilité ? En apprendre le moindre de ses enseignements ? Le Continuer la lecture#gestes&usages #07 | Jardinez ! … C’est résister

#gestes&usages #06 | Tréteaux

Deux tréteaux, une planche, une nappe verte, une tirelire et des sacs en papiers dans lesquels un kilo de tomates. Venir, se servir et payer. Personne pour vérifier. Ce pays très peu peuplé, n’a pas assez de main-d’œuvre. Mais il règne une confiance absolue en son prochain. En tout cas il y régnait, il y a dix ans, cette confiance. Continuer la lecture#gestes&usages #06 | Tréteaux

#gestes&usages #05 | Massage massages

Là, le corps noué et tendu par le voyage inconfortable dans un vieux taxi. Se poser, s’allonger nue sur le ventre, se détendre et attendre dans la douce chaleur parfumée et la lumière tamisée. Ici aussi se poser, s’allonger nue sur le ventre, se détendre dans la douce chaleur parfumée et la lumière tamisée. C’est mon anniversaire et c’est le Continuer la lecture#gestes&usages #05 | Massage massages