A propos de Claudine Dozoul

Se balade entre écriture et pratiques artistiques diverses. Animatrice depuis longtemps d'ateliers d'écriture.

#anthologie #32 I passer le coin…

Il suffit de tourner au coin de l’immeuble et on change d’univers. Les trottoirs deviennent saturés de monde et la chaussée trie les voitures et les deux-roues sur deux voies séparées par des bandes sonores fluorescentes. Le matin, en fin de semaine, c’est le marché, plus ou moins bien achalandé selon les saisons. C’est là que je trouve le cresson Continuer la lecture#anthologie #32 I passer le coin…

#anthologie #31 | exister

Je voulais vivre pour mourir. Aller au bout de mes désirs de destruction, au bout du bout de mes transgressions, au bout de la mise en miettes du vernis qui me faisait tenir debout. Je voulais m’écrouler lamentablement et de mon propre gré. Je voulais pouvoir choisir la jouissance d’une chute aux enfers, la mienne. C’est ainsi que tu as Continuer la lecture#anthologie #31 | exister

#anthologie #29 I ceci n’est pas un auteur

Son appartement n’était pas bien grand mais il permettait d’accéder à tous les quartiers importants de la ville. L’entrée était étroite et sombre, un grand miroir en repoussait les limites. Une foule de portraits en noir et blanc, de part et d’autre, sur un mur parcouru de fissures. A gauche, une ouverture sur le vif du sujet. A droite un Continuer la lecture#anthologie #29 I ceci n’est pas un auteur

#anthologie #28 I graines d’art

#05 J’habite dans une caravane installée au fond d’un jardin . Quel que soit le point de vue de l’observation, elle se fond dans le paysage, elle en est le prolongement. Je l’ai maquillée en trompe-l’œil, un trompe-l’œil qui résiste aux déplacements de celui qui regarde #9 … c’est cette odeur qui m’a poussé dans la rue, oui madame, croyez-moi Continuer la lecture#anthologie #28 I graines d’art

#anthologie #27 I des mots, surtout des mots

Un homme nu dans le lit asséché de la rivière, un homme danse et lit et fait sa prière. Le soleil chauffe le sable, enfièvre les galets, brûle les rochers à cœur. Le ciel est orangé, les paroles en l’air enflammé. Le silence étouffe la moindre tentative de bruit de fond. Il n’y a là aucun rêve, aucun délire, aucun Continuer la lecture#anthologie #27 I des mots, surtout des mots

#anthologie #26 I a mí me gusta…

Un mur et des volets. Séparation entre la chambre de l’enfant et la rue. La fenêtre ouverte, les volets fermés, il entendait tout ce qui se passait dans la rue, sans être vu. Le soir, les espagnols, ceux du Centro pour réfugiés politiques situé un peu plus haut dans la rue, s’arrêtaient souvent devant la fenêtre.  L’enfant se redressait dans Continuer la lecture#anthologie #26 I a mí me gusta…

#anthologie #25 I odeur … vous avez dit odeurs?

Comme pour la musique, les odeurs ont envahi l’espace public. Odeurs d’ambiances, parfums corporels, déodorants et désodorisants. Comme pour la musique, elles perdent de l’attraction par leur banalisation. En été, enfant, je savais qu’il y avait un figuier à proximité avant de l’avoir vu. Maintenant j’ai l’impression qu’il y a des figuiers jusque dans les toilettes. Pourquoi supporte-t-on certaines odeurs Continuer la lecture#anthologie #25 I odeur … vous avez dit odeurs?

#anthologie #24 | je n’étais pas prête

Pourquoi ce soir je te regarde dormir ? Je me vois te regardant dormir… je m’entends me racontant des histoires, des histoires sur nous, parce que je te regarde dormir… tu ne peux pas me mentir… c’est moi qui sais ce que je vais te faire dire dans mes histoires que je me raconte tandis que je te regarde dormir… Continuer la lecture#anthologie #24 | je n’étais pas prête

#anthologie #23 I téléportation

Son appartement n’était pas bien grand mais il permettait d’accéder à tous les quartiers importants de la ville. L’entrée était étroite et sombre, un grand miroir en repoussait les limites. Une foule de portraits en noir et blanc de part et d’autre sur un mur parcouru de fissures. A gauche, une ouverture sur le vif du sujet. A droite un Continuer la lecture#anthologie #23 I téléportation

#anthologie #22 I rien n’a changé… ou presque

Venelle qui grimpe le long d’une forêt sombre, mais pas suffisamment sombre pour faire fuir le bleu intense des jacinthes des bois. La dernière fois que je l’ai empruntée, seule, le mois dernier, j’ai mis du temps à atteindre le petit cimetière à l’orée du bois, le sol de terre et de pierres était raviné par des pluies récentes et Continuer la lecture#anthologie #22 I rien n’a changé… ou presque