A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

#gestes&usages 03 | Comme tous les matins.

Comme tous les matins, son réveil sonne. Il se lève, va dans la cuisine, fait chauffer la bouilloire, met le café et un sucre dans sa tasse et va prendre sa douche. Je sens les chiens venir se blottir contre ma tête, mon ventre et mes pieds. Leurs respirations, le bruit de l’eau qui bout, qui coule, qui cesse. Au Continuer la lecture#gestes&usages 03 | Comme tous les matins.

#gestes&usages #02 | des coups.

Quand la colère l’envahissait, elle cognait, sur elle-même, la table, l’air, des gens pas aimés dans la cour de récré. Des coups impulsifs qui volaient dans tous les sens. Des coups pour se défendre, se détendre, épuiser toute cette rage qui l’étouffait. Elle cognait ou répondait à des coups mais il lui semblait qu’ils n’atteignaient rien, qu’ils n’éteignaient rien, des Continuer la lecture#gestes&usages #02 | des coups.

#gestes&usages #01 | A cause de la couleur.

A cause de la couleur, elle ne voit plus tout en noir. Jaune marguerite, s’ouvrir comme une fleur, déplier les bras, attraper les pétales du bout des doigts et les compter en les arrachant lentement, il , elle, tu, m’aime un peu beaucoup pas du tout. Rouge coquelicot, se rouler dedans, goulûment, tendrement, sauvagement, s’enrouler les bras les jambes les Continuer la lecture#gestes&usages #01 | A cause de la couleur.

Eté 2026 # 016 – Il s’agirait de…

Je rentrerai dans votre lieu, un jardin, une petite maison, pas bien grande, un rez-de chaussée, une petite table dedans et dehors, deux chaises, un lit, une kitchenette, et une salle de bain. Ou bien, une clairière au milieu d’une forêt, non pas de clairière ni de forêt, je n’aimerais pas vraiment cela pour écrire, mais peut-être, une pièce lumineuse, Continuer la lectureEté 2026 # 016 – Il s’agirait de…

#été2023 #15 | Paradis Magnifique Universel

Il se dresse, là, magnifique, à l’angle de la rue, grise, comme un jour de pluie. Il se dresse là, paré de ses chaises argentées, invitant tout être à venir poser son corps volupteux dans la rondeur de l’objet afin d’oublier, ne serait-ce qu’une ultime seconde, les tracas maussades de la vie. A peine, vous êtes-vous assis, qu’un homme élégant Continuer la lecture#été2023 #15 | Paradis Magnifique Universel

#été2023 #14 | Distance.

C’est juste un PMU Au coin de l’angle de deux rues. Qui viennent de là où elles arrivent, l’une de l’est peut-être ou serait-ce de l’ouest ? et l’autre du nord, en tout cas, pas du sud. Elles se croisent juste à l’angle de la même rue, enfin pas vraiment, car il y a un feu rouge pour laisser passer Continuer la lecture#été2023 #14 | Distance.

#été2023 #013 | Perdre le nord ?

Je serai bien présomptueuse de parler de ces quatre points cardinaux, n’y connaissant rien mais absolument rien à la géographie, comme au jour de mes 13 ans où je me suis retrouvée face à la classe devant le tableau noir, incapable de situer la France, ignorante de tout, crânant bêtement comme si cela n’avait aucune importance face à ce professeur, Continuer la lecture#été2023 #013 | Perdre le nord ?

#été2023 #12bis | Diane marmonne (suite).

Assise au PMU à l’angle de la rue en plein vent près de la laverie où elle ira ce dimanche, Diane boit son café crème au milieu des hommes et leurs bières. Elle est femme parmi les hommes, café crème au milieu des bières, et, debout, je la regarde, de l’autre côté du trottoir, assise dans ce PMU. Assise, alors Continuer la lecture#été2023 #12bis | Diane marmonne (suite).

#été2023 #11bis | Un livre ? Non merci.

Il ne lit jamais ou presque. Sa mère a beau lui acheter des livres, il laisse la poussière envahir ses étagères et aligne les ouvrages qu’on lui offre sans jamais les ouvrir. Il ne lit jamais car il préfère le monde virtuel et ses écrans, l’univers illimité et infini de l’internet. Aujourd’hui, il quitte le nid familial et part s’installer Continuer la lecture#été2023 #11bis | Un livre ? Non merci.