A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

#anthologie #12 | Traversées.

Fouille de mon sac avant de prendre l’avion à Paris. L’homme m’accompagne jusque sur mon siège pour s’assurer que je ne vais pas commettre un acte malencontreux ou je ne sais quoi, avant ou pendant le vol. A mon arrivée, interrogatoires par cinq femmes et toujours les mêmes questions. Je rejoins un metteur en scène palestinien et suis en train Continuer la lecture#anthologie #12 | Traversées.

#anthologie #10 | Il a …

Il a dix ans en chemise blanche et short beige et court, il sourit. A qui ? Pourquoi ? Est-il heureux ? Quelles sont ses pensées ? Je ne le sais pas, je ne suis pas encore née. Il a bientôt soixante-dix ans, vit seul dans une grande maison et ne veut plus être photographié, la dernière fois que je Continuer la lecture#anthologie #10 | Il a …

#anthologie #09 | A contre-courant.

Je prends des chemins opposés, Ce n’est jamais prémédité, jamais réfléchi, peut-être pressenti, peut-être nié, peut-être ignoré, peut-être pas voulu entendre, pas voulu voir, pas voulu savoir, pas voulu vivre, c’est comme du coûte que coûte je vais y arriver, c’est comme du mais si c’est bien accroches toi, c’est me persuader que c’est à chaque fois le bon choix, Continuer la lecture#anthologie #09 | A contre-courant.

#anthologie #08 | Qui frappe à la porte ?

Le vacarme est assourdissant. II se tourne dans son lit. Le vacarme est fracassant. Il s’empresse de fermer la porte à clef. Le vacarme est bruyant. Il l’empêche de dormir. Il se tourne d’un côté, d’un autre, passe ses jambes au dessus de la couette, les remet, repousse la couverture, attrape ses coussins, s’assoit, se rallonge. Le vacarme gronde contre Continuer la lecture#anthologie #08 | Qui frappe à la porte ?

#anthologie #07 | Soir et matin.

Mardi 25 juin, 22 heures C’est devant la porte fenêtre que je m’empare de mon clavier afin d’y inscrire ces quelques mots. L’ombre de la nuit est sur le point d’envahir le ciel. Celui-ci n’est déjà plus bleu mais d’un gris bleuté parsemé de rose. A l’intérieur de ma chambre, je ne vois pratiquement plus. Je devine les couleurs des Continuer la lecture#anthologie #07 | Soir et matin.

#anthologie #06 | La maison dans le virage.

La longue allée d’arbres précède un portail plus souvent cassé qu’ouvert où la peinture a tendance à s’écailler. Nul être ne peut deviner que, derrière cette vieille porte, se dessine, une demeure. Nul être n’aurait même pas l’idée d’y jeter un coup d’oeil. Le vieux portail défraîchi, niché au creux d’un virage, repousse toute envie de s’y arrêter. Nul nom Continuer la lecture#anthologie #06 | La maison dans le virage.

#anthologie #05 | La femme.

La femme qui portait son corps devant elle. Elle marchait, elle courait, elle cherchait à l’attraper sans jamais l’atteindre. Cours corps où vas-tu ne veux tu pas vivre ressentir toucher le fond battre le coeur. Cours corps arrête toi viens n’aie pas peur pas mauvaise graine du vide te recevoir te donner vie, envie j’ai. Cours corps naissance extraire écarter Continuer la lecture#anthologie #05 | La femme.

#anthologie #04 | Habiter.

J’ai longtemps dit dans certains moments que je voulais rentrer à la maison mais je n’ai jamais su ce qu’était et où était cette maison. J’ai longtemps dit à mes enfants que leur maison, c’était nous, leurs parents. Aujourd’hui, ils sont la leurs. J’ai longtemps pensé que la maison où j’ai grandi était un lieu terrible alors je traînais chez Continuer la lecture#anthologie #04 | Habiter.

#anthologie #03 | La barrette.

Je trouve une barrette dans le couloir du centre commercial. Je la ramasse délicatement. A qui est-elle ? Je jette un oeil autour de moi. Pas de tête d’enfant à l’horizon, pas de chignon, personne à qui la tendre ou la rendre. La barrette se trouve dans ma main gauche. Je la déplie pour la regarder. Simple la barrette. Pas Continuer la lecture#anthologie #03 | La barrette.

#anthologie #02 | Couloir.

Le couloir est long. Le couloir est empli de vitrines. Le couloir luit sous un plafond de néons. Le couloir est musical. Le couloir est la frontière entre les deux côtés. Le couloir est l’entrée de toutes les portes. Le couloir ne vend rien, ne propose rien. Le couloir et ses quelques banquettes dans lesquelles, on peut se vautrer en Continuer la lecture#anthologie #02 | Couloir.