A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

#anthologie #15 | Amoureuse.

Et, tu es encore amoureuse ? mais oui bien sûr répondez-vous avec aplomb. Non mais quelle question ! comment ose t-elle vous la posez ? si je suis encore amoureuse…encore amoureuse….mais oui…cela va de soi…combien d’années maintenant ? Presque une trentaine donc comment en douter ? amoureuse…oui…mais c’est-à-dire ? Comment cela, c’est-à-dire ? C’est à dire…comme…amoureuse…je l’aime, il m’aime, on Continuer la lecture#anthologie #15 | Amoureuse.

#anthologie #14 | On n’a jamais essayé.

On n’a jamais essayé, on verra bien peut-être que c’est bien et puis la fille c’est pas le père et puis ça a l’air d’aller dans les villes où c’est déjà là de toute façon il faut bien changer s’adapter et c’est ce que les gens veulent alors si les gens veulent cela il faut bien accepter hein c’est la Continuer la lecture#anthologie #14 | On n’a jamais essayé.

#anthologie #13 | Rendez-vous.

A l’aube, je m’assois en face de la porte fenêtre, souvent, je découvre la lumière du ciel, je m’assois en face des livres, parfois, jamais le dos aux fenêtres, je regarde la lumière, toujours, je regarde le vent danser dans les branches, j’entends le pigeon du voisin roucouler, j’ouvre mon ordinateur du bout des doigts. Un nuage passe, je me Continuer la lecture#anthologie #13 | Rendez-vous.

#anthologie #12 | Traversées.

Fouille de mon sac avant de prendre l’avion à Paris. L’homme m’accompagne jusque sur mon siège pour s’assurer que je ne vais pas commettre un acte malencontreux ou je ne sais quoi, avant ou pendant le vol. A mon arrivée, interrogatoires par cinq femmes et toujours les mêmes questions. Je rejoins un metteur en scène palestinien et suis en train Continuer la lecture#anthologie #12 | Traversées.

#anthologie #10 | Il a …

Il a dix ans en chemise blanche et short beige et court, il sourit. A qui ? Pourquoi ? Est-il heureux ? Quelles sont ses pensées ? Je ne le sais pas, je ne suis pas encore née. Il a bientôt soixante-dix ans, vit seul dans une grande maison et ne veut plus être photographié, la dernière fois que je Continuer la lecture#anthologie #10 | Il a …

#anthologie #09 | A contre-courant.

Je prends des chemins opposés, Ce n’est jamais prémédité, jamais réfléchi, peut-être pressenti, peut-être nié, peut-être ignoré, peut-être pas voulu entendre, pas voulu voir, pas voulu savoir, pas voulu vivre, c’est comme du coûte que coûte je vais y arriver, c’est comme du mais si c’est bien accroches toi, c’est me persuader que c’est à chaque fois le bon choix, Continuer la lecture#anthologie #09 | A contre-courant.

#anthologie #08 | Qui frappe à la porte ?

Le vacarme est assourdissant. II se tourne dans son lit. Le vacarme est fracassant. Il s’empresse de fermer la porte à clef. Le vacarme est bruyant. Il l’empêche de dormir. Il se tourne d’un côté, d’un autre, passe ses jambes au dessus de la couette, les remet, repousse la couverture, attrape ses coussins, s’assoit, se rallonge. Le vacarme gronde contre Continuer la lecture#anthologie #08 | Qui frappe à la porte ?

#anthologie #07 | Soir et matin.

Mardi 25 juin, 22 heures C’est devant la porte fenêtre que je m’empare de mon clavier afin d’y inscrire ces quelques mots. L’ombre de la nuit est sur le point d’envahir le ciel. Celui-ci n’est déjà plus bleu mais d’un gris bleuté parsemé de rose. A l’intérieur de ma chambre, je ne vois pratiquement plus. Je devine les couleurs des Continuer la lecture#anthologie #07 | Soir et matin.

#anthologie #06 | La maison dans le virage.

La longue allée d’arbres précède un portail plus souvent cassé qu’ouvert où la peinture a tendance à s’écailler. Nul être ne peut deviner que, derrière cette vieille porte, se dessine, une demeure. Nul être n’aurait même pas l’idée d’y jeter un coup d’oeil. Le vieux portail défraîchi, niché au creux d’un virage, repousse toute envie de s’y arrêter. Nul nom Continuer la lecture#anthologie #06 | La maison dans le virage.

#anthologie #05 | La femme.

La femme qui portait son corps devant elle. Elle marchait, elle courait, elle cherchait à l’attraper sans jamais l’atteindre. Cours corps où vas-tu ne veux tu pas vivre ressentir toucher le fond battre le coeur. Cours corps arrête toi viens n’aie pas peur pas mauvaise graine du vide te recevoir te donner vie, envie j’ai. Cours corps naissance extraire écarter Continuer la lecture#anthologie #05 | La femme.