A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

# Boost 9 – Silence.

Les mots sortent froids, glaçants, vrais, chaque lettre fissure l’autre dans sa chair, tranche, découpe en fines lamelles son corps, va t’il se séparer sur ses tranchées ? Je ne peux plus dire, je me tais, j’attends, je suis vide, je suis aux aguets, je suis en proie à mes perceptions, fortes et fragiles, à la fois. J’écoute les battements du Continuer la lecture# Boost 9 – Silence.

# BOOSTS #007 et #008 – A tout cela.

Eruptives explosions, émissions d’effluves indigestes, crachats, expulsions, chaos, tout pourra être détruit, anéanti, exterminé, tout pourra défaillir et rien n’existera plus, que je n’aurai jamais cessé d’être attenante à la clairvoyance. A toutes mes convoitises, mes désirs et mes passions,A mes attirances, mon avidité, mon exigence, à toutes mes faims et à mes soifs, je tente de me défaire. A Continuer la lecture# BOOSTS #007 et #008 – A tout cela.

# Les mardis. # Photographies.

Mont de chemins noirs tel un mamelon dressé vers les cieux, pointant son bout sombre afin de sentir peut-être la caresse d’un dieu invisible à nos yeux ou peut-être simplement se teinter de bleu. Dansent les herbes sauvageonnes au grès du vent auquel elles s’abandonnent lentement, contournant les traits du ciel à la terre, de la terre au divin, sensuel Continuer la lecture# Les mardis. # Photographies.

#BOOST #006. Visages.

L’aveugle au crâne rasé écarquille ses yeux et me demande : le vois-tu qu’ils ne sont pas vrais ? Je plonge mon regard dans le sien, cavité orbitaire contre cavité orbitaire, m’enfonçant dans l’obscurité de sa pupille, tombée d’une nuit soudaine, noirceurs et ténèbres, puis, soudain, m’en extrait, presque violemment et répond Non. Et me-crois-tu ? continue-t-il le cil clignotant en direction de Continuer la lecture#BOOST #006. Visages.

# BOOST #005 – L’avant du cri.

Je suis dans l’avant du cri, Pas même encore le son, juste le mutisme, le faire silence, le murmure de l’incompréhension. Je suis dans l’avant du cri. Dans le souffle emmêlé du cordon de l’intestin grêle, dans le soupir tordu de l’appendice, dans le gémissement enroulé du cordon, dans le grondement du foie et de l’estomac. Je suis dans l’avant Continuer la lecture# BOOST #005 – L’avant du cri.

# BOOST #004. Tenir tête à.

Tenir tête à – ring de boxe – soi – l’autre – pas de danse – coups – tomber – se relever – tendre joue gauche, taper joue droite – chanceler – se redresser – tenir tête à. – regarder, prendre dans les yeux – frapper – frapper – poing, ventre, souffle coupé – tituber – surmonter – tenir tête Continuer la lecture# BOOST #004. Tenir tête à.

La Femme Oiseau/Conte japonais de Sumiko Yagawa pour Laurent, François, le groupe du mardi et toutes celles et ceux qui veulent. (version que j’ai réadapté et que je raconte)

C’est l’histoire d’un homme qui était si pauvre qu’il manquait de tout. Il n’avait pas d’argent, il n’avait pas de confort, il n’avait pas d’amour. Il avait une petite maison, il avait sa promenade dans la forêt, il avait sa solitude. Un jour, en revenant du marché, il a vu, devant sa maison, un grand oiseau blanc, ensanglanté, à terre. Continuer la lectureLa Femme Oiseau/Conte japonais de Sumiko Yagawa pour Laurent, François, le groupe du mardi et toutes celles et ceux qui veulent. (version que j’ai réadapté et que je raconte)

# Les mardis – un homme.

Un homme-feuille, tee-shirt froissé sur pantalon de soie tremblant. Un homme-tigre, visage peinturluré, cheveux et mains colorées flottantes au vent. Un homme-squelette, tête creusée, cœur battant, aux os pliés et dépliés, à l’envers et à l’endroit. Un homme-fleur, aux mains fines et douces, caressant inlassablement, les pétales de son crâne. Un homme-soldat, visage d’acier, yeux rouges enfoncés et sourire noir.

#Boost #003 – Tremblements.

Il tremble, se balance, se dandine, dodeline mais pourquoi tremble t’il ainsi ?Ses longs doigts nerveux papillonnent dans l’air comme voulant se saisir, se raccrocher, à quelque chose qui ne serait pas le vide, quelque chose de tangible, quelque chose de la véracité. Il tremble, oscille, frémit, frissonne comme une feuille à la seconde où elle se détache.Sa peau est presque Continuer la lecture#Boost #003 – Tremblements.

# BOOST #002 – PORTES.

Toute première porte entrouverte sur l’enfant, laissée seule au berceau de la nuit, rai de lumière sur l’enfant qui pleure, gigote, tombe, jambe cassée. Première porte entrebâillée sur l’enfant qui crie, gémit, portez, portez, supportez-moi s’il vous plait. Porte poussée et violement refermée par l’adolescente frappée, cravachée, à terre contre le sol, contre le bois de la porte verrouillée et Continuer la lecture# BOOST #002 – PORTES.