A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.

#été 23 #9bis |L’eau a coulé…

De l’eau a coulé sous les ponts : cliché et superposition. C’est ce qu’elle se dit, de là où elle est, elle-même sur le pont. Revenue de loin. Revenue pour voir. Celui qui la regarde se demande ce qu’elle fait là, un peu trop penchée sur le parapet.  Inventorier ce qui reste, ce qui a disparu : peut-être. Ce qui reste ? L’écluse Continuer la lecture#été 23 #9bis |L’eau a coulé…

# été 2023 #09 | au bord de l’eau

L’endroit remonte à la surface. Contient les autres, ceux qui lui ressemblent quelque part, ceux qui ont pris le relais, ou la place. Là où il ne faut pas aller, interdiction formelle. A commencer par le lac. Espace de désobéissance pour l’enfant livrée à elle-même. Le père y pêche le brochet mais hors de la prêche (au lieu de pêche, Continuer la lecture# été 2023 #09 | au bord de l’eau

#été 2023 # 08bis | Avec sans

Elle est partie sans. A reposé le tissu d’essai brodé là où elle l’avait pris après l’avoir replié. Pourtant il la concernait. La porte était ouverte, comme chaque fois que je suis là, à mes moments perdus. Je l’ai reconnue dès qu’elle est entrée. Visage d’avant, corps hésitant, un sourire triste et pas envie de parler, c’était écrit dans sa Continuer la lecture#été 2023 # 08bis | Avec sans

#été2023 #08 | un peu de tissu

Tout replié sur lui-même. Posé là comme quelqu’un qui ne peut plus aller nulle part. Morceau de tissu effiloché. A côté de la malle noire, dans le coin. Un chiffon à poussière, on dirait. Noyé dans la grande accumulation. Presque sur le tas. Il faudrait quand même faire le tri, a dit le curieux qui avait entendu parler de la Continuer la lecture#été2023 #08 | un peu de tissu

#été2023 #07bis | sueur sang pluie d’orage et tulle gras.

Odeurs reviennent : sueur pluie d’orage sang. Dans le martellement des pas : pluie d’orage sueur sang. Dans le désordre : sang sueur pluie d’orage. La danse à trois temps ramène à la surface ce qu’elle a failli perdre en acceptant de monter dans la voiture inconnue qui devait l’emmener là où elle n’avait plus assez d’argent pour aller. Ils ont mis Continuer la lecture#été2023 #07bis | sueur sang pluie d’orage et tulle gras.

#été2023 #07 | Danse état dit second

De l’extérieur, est-ce que ça se voit ? État dit second, transe, disent les uns. Pour toi c’est tout le temps mais on ne sait pas.  Ceux qui se demandent comment tu as fait pour passer par le deuil sans te jeter sous un train. C’est non, on n’a pas fini d’accourir là où dire vie, liberté, tant qu’on peut. Quelque Continuer la lecture#été2023 #07 | Danse état dit second

#été 2023 # 6bis | personnages chiffrés

L’éboueur gagne mille trois cent cinquante euros par mois pour trente-cinq heures par semaine. Arrondit les fins de mois dans son entrepôt avec stock et troc. Ne déclare pas l’arrondi qui n’entre pas dans les cases. Le trader gagnait cinq mille cinq cents euros par mois, c’était son salaire de base n’incluant pas les bonus. A vite gagné en expérience, Continuer la lecture#été 2023 # 6bis | personnages chiffrés

 #été2023 #06 | Ce qu’on peut

On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on n’a pas. On fait ce qu’on peut. Je me le disais encore tout-à-l ’heure en pliant bagage après la dernière collecte le long du canal dans lequel je repêche aussi, en plus du reste, toutes sortes d’objets, déformés par leur séjour dans l’eau, Continuer la lecture #été2023 #06 | Ce qu’on peut

#été2023 #05bis | En fugue

C’est déjà un livre, une fugue à elle seule, un titre. Elle seule qui se sauve dans tous les sens du terme. Enfin, elle essaie, puisqu’on est à l’intérieur. Mais on fait comment pour parler d’elle qui n’a d’autre intérêt que celui d’être passée par là, et d’avoir survécu. Epreuve du feu, ou de la glace : du pareil au même. Continuer la lecture#été2023 #05bis | En fugue

#été2023 #05 | Ecluser

 Balayer devant sa porte, c’est sûr. De ça, les gens devraient s’inspirer. En nous regardant. Tout simplement. Moi, c’est balayeur de voirie, éboueur et poète. Je ne suis pas le seul. Si tu ne me crois pas, tant pis pour toi : comme beaucoup, tu passeras à côté. Ce n’est pas parce qu’on est techniciens dits de surface qu’on n’accède pas Continuer la lecture#été2023 #05 | Ecluser