A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.

 #été2023 #06 | Ce qu’on peut

On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on n’a pas. On fait ce qu’on peut. Je me le disais encore tout-à-l ’heure en pliant bagage après la dernière collecte le long du canal dans lequel je repêche aussi, en plus du reste, toutes sortes d’objets, déformés par leur séjour dans l’eau, Continuer la lecture #été2023 #06 | Ce qu’on peut

#été2023 #05bis | En fugue

C’est déjà un livre, une fugue à elle seule, un titre. Elle seule qui se sauve dans tous les sens du terme. Enfin, elle essaie, puisqu’on est à l’intérieur. Mais on fait comment pour parler d’elle qui n’a d’autre intérêt que celui d’être passée par là, et d’avoir survécu. Epreuve du feu, ou de la glace : du pareil au même. Continuer la lecture#été2023 #05bis | En fugue

#été2023 #05 | Ecluser

 Balayer devant sa porte, c’est sûr. De ça, les gens devraient s’inspirer. En nous regardant. Tout simplement. Moi, c’est balayeur de voirie, éboueur et poète. Je ne suis pas le seul. Si tu ne me crois pas, tant pis pour toi : comme beaucoup, tu passeras à côté. Ce n’est pas parce qu’on est techniciens dits de surface qu’on n’accède pas Continuer la lecture#été2023 #05 | Ecluser

#été2023 #04bis | Nuits terminales

1.Dans la nuit de samedi à dimanche, le radeau s’est trouvé à portée de mots, au pied du lit. Le courant était fort et on sait qu’il est impossible de lutter contre. La seule possibilité : se laisser entrainer par lui et espérer en sortir quand il se mêlera aux eaux plus calmes. A ce moment-là, elle est dans l’œil du Continuer la lecture#été2023 #04bis | Nuits terminales

#été 23 #4 | trois fois vers Grigny

Le train d’avril s’arrache à la grande ville, qui ne s’efface pas vraiment, prise et postée tout du long dans le maillage de la banlieue avoisinante. La voie ferrée longe le fleuve, que l’historien et l’étudiante suivent du regard, comme s’il avait le pouvoir d’adoucir le paysage autant que l’histoire.  A ce moment-là, tout est possible :  puisque l’étudiante sous pression Continuer la lecture#été 23 #4 | trois fois vers Grigny

#été2023 #03bis | quatre étoiles, hommage

Dans le réseau, dans la galerie, elles sont vraiment quatre. Quatre qui n’ont rien à voir au départ. Quatre pas faites pour se rencontrer. Quatre avec chacune sa vie.  Mais les quatre sont unies pour toujours : elles ont sauvé les enfants d’avant, tu te rends compte ?  Photo : dans la galerie, je les vois. Alignées : une bande de vieilles dames, disent Continuer la lecture#été2023 #03bis | quatre étoiles, hommage

#été2023 #03 | le comte et le coiffeur

Comme dit avant, il s’était planté sur le perron de l’arrivée et les avait regardées s’éloigner, sachant qu’il ne les reverrait jamais. Elles n’avaient pas la mort aux trousses, elles. Enfin, pas plus que les autres. Pas comme les autres. Ceux qu’il avait cachés pendant la grande catastrophe. Aujourd’hui, la route est un luxe. Hier, il y avait route et Continuer la lecture#été2023 #03 | le comte et le coiffeur

#été2023 #02bis | chemin de halage

Il fallait s’y attendre. Repartir comme tu étais venue. Mais seule cette fois. Avec l’impression de n’être pas au bon endroit. Not a place to be. A cause du chemin de halage : les péniches n’avaient plus besoin de lui. Il était devenu piste cyclable, on avait ôté de lui les accidents de parcours, la trace lourde des sabots tout du Continuer la lecture#été2023 #02bis | chemin de halage

#été2023 #02 | Canaux

Ce qui est certain, c’est la Scarpe, l’Escaut, les canaux, et l’entrée par cette veine dorée un soir à Oudenaarde, une fois la péniche hélée : le marinier avait tendu la perche aux deux filles de dix-huit ans près de l’écluse de Saint-Amand et à partir de là, les rives avaient glissé lentement de chaque côté, à tel point qu’il Continuer la lecture#été2023 #02 | Canaux

#été 2023 #01bis | Cachette

La première cachette avait des spirales. Comme s’il fallait que les feuilles s’accrochent de toutes leurs forces à l’enroulement, une sorte d’escalier à vis transportable autour duquel s’articulait le refuge. Elle était toute en longueur, mince, facile à dissimuler, faite pour accueillir le déroulement secret de ce qui ne pouvait être dit ailleurs : séparation insupportable d’avec le domaine, évidence de Continuer la lecture#été 2023 #01bis | Cachette