A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.

#écopoétique #04 | fissures

Revenir à pied : de la gare en bas, monter jusqu’ au plateau. Chaque fois, tu te dis que c’est la dernière. En haut, la ferme, en cours d’écroulement. Prise dans des filets, un piège. Ils font   semblant de maintenir les murs des granges en train de s’ébouler, Pareil pour le toit bâché, change donné, misère cachée. On s’occupe d’elle, ça Continuer la lecture#écopoétique #04 | fissures

#écopoétique # 3 | jardin fantôme

En longeant le fleuve pas encore traité à prix d’or pour accueillir les nageurs olympiques, on pouvait capter présences, reflets, silhouettes, comme toujours. Le grand chambardement était annoncé mais il n’atteindrait ni la cathédrale en cours de rétablissement, ni les ponts, ni les pavés des quais ni la petite histoire, ni le peuple des bords. C’est ce que je pensais Continuer la lecture#écopoétique # 3 | jardin fantôme

#anthologie #40 | quatre: une dernière fois

1.Une femme écrit toute sa vie. Elle écrit pour un oui pour un non disent les autres. Pour quoi faire ? Et la valeur de tout ça ? Elle range ce qu’elle écrit. Ce qu’elle écrit dérange. Prend de la place. Dans une malle, au lieu des tiroirs d’Emily. Dans le ventre de l’ordinateur, prend moins de place. Plus facile à effacer. Continuer la lecture#anthologie #40 | quatre: une dernière fois

#anthologie # 39 | pêle-mêle

Au moment de classer, de ranger, de trier, de créer collections, une image fait tout voler en éclats : c’est une petite fille à qui son père a laissé un coin de terre dans le jardin pour qu’elle apprenne elle-même à le cultiver. Elle a déjà observé travail, graines, soins, rôles tenus par le ciel, le jour, la nuit, la saison, Continuer la lecture#anthologie # 39 | pêle-mêle

#anthologie #38 | semaine de rentrée

L’été a tenu ses promesses. On a soufflé après les dernières contraintes, résultats, répartitions des classes, à prévoir pour le mois de septembre. On a eu le temps de digérer l’intrusion des jeunes éméchés pendant le spectacle de juin, dédié aux peintres — et à ton peintre en particulier. C’est reparti. On entame une nouvelle année scolaire, il faut penser Continuer la lecture#anthologie #38 | semaine de rentrée

# anthologie # 37 | trois espèces de portes

Je vis ce que j’avais décidé de ne pas voir. J’étais partie à pied, dans l’espoir de me perdre un peu, pour mieux me retrouver et je pensais être arrivée à mes fins. La ville étrangère faisait de moi ce qu’elle voulait et c’est ce que je cherchais. J’avais échappé aux trajets fléchés, sans faire malgré tout l’économie de la Continuer la lecture# anthologie # 37 | trois espèces de portes

#anthologie #36 | travaux des champs

Visage à hauteur de champ. Champ de vision. Champ de forces. Champ de blé, juste avant la moisson. S’asseoir au bord, regarder. Alignés, blonds et droits, les épis, éclos au sommet de leurs échasses légères. Un peuple entier, prêt à être fauché, à donner le meilleur. Du grain à moudre. Une brise lente incline sans heurts la récolte à venir. Continuer la lecture#anthologie #36 | travaux des champs

#anthologie #35 | en empruntant la 11

Au matin prendre la route, quitter les paysages connus, en longer (je viens d’écrire loger et c’est ça aussi) d’autres, reconnaissables ou pas, le moteur ne te trahira pas : c’est un acte rituel et les organes principaux ont été vérifiés. Le reste ressemble au destin Rue de l’Egalité, premier rond-point et cité largués. Déjà du monde sur l’avenue qui longe Continuer la lecture#anthologie #35 | en empruntant la 11

# anthologie # 34 | écho 31

On y est presque et pourtant on ne voit pas grand-chose mais si, regarde, retourne-toi prends de la hauteur je ne sais pas ce que ça signifie : se reprendre peut-être, ou le large pourquoi pas mais la hauteur quand tu prends le temps de vagabonder, c’est pourtant ce que tu fais tu t’écartes, tu quittes la ligne droite ah non, Continuer la lecture# anthologie # 34 | écho 31

# anthologie # 33 | marais

Soir en rouge. Chemin de halage touchant à sa fin. Nids de poules remblayés avec scories. Canal. Eloignement. Point de passage.  Clameur étouffée. Crissement vert. Extinction des feux. Plantes d’eau à profusion roseaux et grande renouée. Miroitement des trembles, feuilles blanches. De la chambre d’échos un héron s’échappe. Arc du corps, flèche des peupliers. Murmure ou froissement. Parfum de l’eau Continuer la lecture# anthologie # 33 | marais